Tout le temps décrié, le centre hospitalier universitaire de Gabriel Touré ne fait que s’enliser en matière de mauvaises pratiques. Une récente mission de l’inspection de la santé y a découvert de nombreuses malversations financières et une litanie de problèmes d’ordre administratif, réglementaire et surtout sanitaire.
Précédemment dirigée par le Pr Siné Bayo, la structure sanitaire d’Abdoulaye Néné Coulibaly ne fait que s’illustrer de façon négative réduisant du coup à néant les efforts déployés par le gouvernement pour qu’elle puisse répondre aux attentes de la population malienne. Il est inadmissible de constater la litanie de faits reprochés au centre hospitalier universitaire de Gabriel Touré, le deuxième plus grand établissements sanitaire du pays.
Il s’agit de la faiblesse du contrôle interne, du non respect des prescriptions du schéma directeur d’approvisionnement «en médicaments essentiels», des quittanciers et registres comportant des «ratures», l’insuffisance numérique «du personnel médical spécialisé», l’obsolescence et l’inadéquation de certains équipements et matériels médicaux, le «manque d’entretien» de certains matériels médicaux, la rupture fréquente de certains médicaments et réactifs. S’ajoutent, la création de certaines structures telles la DAF (direction administrative et financière) et la direction des affaires médicales en violation des dispositions du décret n°03-338/P-RM du 7 août 2003 fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement de l’hôpital Gabriel Touré, la «non fiabilité» du système informatique «d’encaissement des recettes» au niveau du bureau des entrées, la «non sécurisation des données informatiques» du serveur se traduisant par l’impossibilité de reconstituer des «recettes» en cas de défaillance de la machine.
Au chapitre des finances, il a été signalé la discordance entre les trois sources de comptabilisation des recettes qui se présente comme suit : recettes totales suivant quittanciers 4.310.628.001 FCFA, recettes totales cahiers de reversement des caissiers 4.224.404.329 CFA et recettes totales sessions d’encaissement des caissiers 4.554.404.329. Autres faits révélés, ce sont les écarts «non justifiés» d’un montant de 4.458.775 FCFA et des dépenses «non justifiées» de 43.367.609F.
La situation administrative, réglementaire et surtout financière du centre hospitalier universitaire Gabriel Touré va de mal en pis. Il lui faut un tout autre traitement pour le soigner, en mettant ses responsables devant le juge pour qu’ils s’expliquent. Un rotin du denier public ne doit être dépensé ou détourné de sa vocation sans que les présumés auteurs ne soient entendus par la justice.
Kady Théra