Dépassé par les événements, le secrétaire exécutif du Haut conseil de lutte contre le sida veut redorer son blason mais peine à convaincre l’opinion nationale et les bailleurs de fonds. Et pour ne rien arranger à sa situation, il beugle pour la création d’un fonds national de lutte contre le sida.
Agité, tourmenté et trop bavard ces derniers temps, Malick Sène, le secrétaire exécutif du Haut conseil national de lutte contre le sida se démène comme un beau diable pour convaincre l’opinion sur sa gestion des fonds destinés à la lutte contre le sida. Pendant ce temps, une équipe d’enquêteurs fouillent dans ses affaires et cherchent des indices prouvant sa mauvaise gestion. Et pourtant, l’homme n’a rien vu venir même après la mise en examen de l’ancien ministre de la Santé, Oumar Ibrahim Touré. Néanmoins, les nombreuses sorties médiatiques de M. Sène, ces derniers jours, montrent à suffisance le malaise qui prévaut au sein de sa structure par rapport au retrait des bailleurs de fonds.
Comme pour noyer le poisson dans l’eau, le premier responsable du HCNLS s’est lancé dans une course contre la montre pour avoir l’assentiment des Maliens. Et surtout avoir une solution pour contrarier les principaux partenaires de la lutte contre le sida, lesquels menacent de retire leur bille. Ainsi, il a fait de la création d’un fonds national de lutte contre le sida son cheval de bataille. Mais on se demande pourquoi pendant tant d’années l’homme ne s’est jamais manifesté en faveur de cette idée ? Bizarre !
C’est au moment où les partenaires commencent à se retirer qu’il cherche à avoir coûte que coûte la caution des Maliens. Qui dans leur majorité ont été mis à l’écart à l’époque ou d’importants financements étaient disponibles et distribués à tour de bras. Au point que toutes les structures étatiques ont créé leurs cellules de lutte contre le sida. Non sans oublier les multiples ONG fictives qui ont apaisé leur soif inextinguible dans cet abreuvoir collectif. À coups de commissions versées pour Malick Sène et ses acolytes.
Illustration parfaite de cette gabegie. Le Haut conseil de lutte contre le sida avait même occulté l’aspect communication de la chose. La suite, on la connaît, les Maliens ne voient dans cette affaire qu’un moyen de se faire de l’argent, pendant que les malades, eux, meurent à petit feu. Mais personne ne s’attendait à ce que les bailleurs de fonds reviennent à la charge pour demander justifications. C’est pourquoi nombre d’observateurs estiment que les fonds destinés à la lutte contre le sida ont été utilisés à d’autres fins. Et même le fait que la structure soit arrimée à la présidence de la République ne le lui a pas permis de se défaire d’une certaine pratique. C’est demain qui va être compliqué pour les malades du sida qui, faute d’argent, ne sauront plus à quel saint se vouer. En attendant, le responsable du Haut conseil national de lutte contre le sida, doit être interpellé. Histoire de montrer qu’il ne saurait y avoir deux poids deux mesures dans cette affaire. À moins qu’il ne soit porteur de «S.I.D.A» : sympathie immuno-définitivement acquise», à lui inoculée, en haut lieu.
Mahamane Cissé