Le ministre de la Santé et du Développement social était l’invité de l’émission «Mali Kura Taasira» de la télévision nationale (ORTM) le 23 mai dernier. En plus de rassurer les Maliens sur les efforts qui sont en train d’être consentis pour leur assurer une offre de la santé de qualité, Mme Diéminatou Sangaré a su aussi convaincre l’opinion nationale que le renouveau de notre système sanitaire est bien enclenché.
«Zéro évacuation sanitaire» ! Telle est l’ambition des autorités maliennes à court terme dans le secteur de la santé. Une ambition clairement affichée et assumée par Mme Diéminatou Sangaré qui était l’invitée de l’émission «Mali Kura Taasira» de l’ORTM le 23 mai 2022. Comme l’a souligné le ministre de la Santé et du Développement social, il ne s’agit plus d’un «simple vœu pieux», mais d’une «véritable orientation» dictée par les plus hautes autorités, précisément par le président Assimi Goïta.
Et cela d’autant plus qu’il est convaincu que la souveraineté exige que soit offerte à chaque Malien et chaque Malienne la possibilité de se soigner efficacement au Mali. Selon Mme Diéminatou, des projets prioritaires ont été déjà identifiés et la mise en œuvre de certains a même commencé. Pour relever ce défi, il est prévu au minimum 500 milliards de F Cfa. Et cela sans incidence sur les autres projets comme la mise en œuvre du Programme de développement socio-sanitaire (PRODESS IV, 2020-2023).
Même si «des ajustements nécessaires» ont été apportés à ce programme en vue de le rendre plus efficient et efficace. Dans son intervention, le ministre de la Santé et du Développement social a démontré que le renouveau du secteur de la santé au Mali est en marche et se décline en trois axes principaux. Il s’agit de développer l’offre de santé de qualité accessible géographiquement ; de mettre en place un dispositif de financement de la demande de santé, à travers un mécanisme de tiers payant en vue de parvenir à la couverture sanitaire universelle au Mali ; et d’apporter le concours de l’Etat à toutes les populations dans le besoin.
Tout en mettant l’accent sur les efforts consentis par ses prédécesseurs, Mme Diéminatou Sangaré a néanmoins touché du doigt quelques dysfonctionnements empêchant le secteur d’offrir aux Maliens la qualité des soins recherchée. Il s’agit, entre autres, de l’insuffisance et de l’instabilité des ressources humaines, surtout les spécialistes avec une faible motivation du personnel et une mauvaise répartition. Le ratio national personnel de santé sur population est de 6 professionnels de santé /10 000 habitants contre une norme de 23/10 000 habitants ; l’insuffisance du plateau technique des structures de soins, y compris le problème de maintenance des équipements et matériels médico-chirurgicaux…
L’arrêt de certains chantiers de travaux de construction (CsRef de Kolokani, de la Commune IV, de Farako, le Bloc de cardiologie du CHU Point G, hôpitaux de Koulikoro, de Koutiala, siège ANTIM …) ; l’accumulation des arriérés de paiements de la PPM (Pharmacie populaire du Mali) rendant difficile l’approvisionnement régulier du pays en médicament, vaccins, réactifs (avec souvent des ruptures) ; la non-opérationnalisation de la clinique périnatale Mohamed 6 (dont l’acte de donation date de 2020) qui prend en charge les urgences de la mère et de l’enfant, dont les travaux ont été achevés en 2016… font aussi partie des handicaps actuels de notre système sanitaire.
Tout comme la lenteur dans l’adoption de certains textes législatifs et réglementaires (la loi sur le sang humain à l’AN depuis 2019) ; la faible couverture des populations par les mécanismes de protection sociale (AMO et le RAMED) ; l’inadaptation des textes qui régissent le socle juridique des organismes de Protection sociale au Mali ; l’existence de systèmes d’informations parcellaires (non intégrés).
Des actions engagées à tous les niveaux pour améliorer l’offre sanitaire
Et c’est à la correction de ces anomalies constatées que Mme Diéminatou Sangaré œuvre aujourd’hui à travers d’importantes réalisations afin de combler les fortes et légitimes attentes des Maliens en matière de santé et de développement social. A commencer par exemple par le renforcement du plateau technique des hôpitaux (nationaux et régionaux) et des centres de santé. Une tâche déjà amorcée avec l’implantation de centrales d’oxygènes (Point G, hôpital du Mali, hôpital dermatologique) ; le renforcement de la centrale d’oxygène du CHU Gabriel Touré ; l’achèvement de la construction du CsRef de Kolokani et son inauguration ; la levée des réserves de construction du CsRef de la commune 4 du district de Bamako ; la réhabilitation de Centres de Santé Communautaire (CSCOM) ; l’ouverture d’une unité de réanimation pédiatrique et d’une unité de prise en charge Covid-19 au CHU Gabriel TOURE ; la construction des hôpitaux de Koulikoro et de Koutiala ; l’achèvement de l’unité pédiatrique du CsRef de la commune 1, etc.
Un travail colossal a été aussi fait au niveau des blocs opératoires, de laboratoires modernes, de fauteuils dentaires, endoscope digestif, appareil de champ visuel… Dans la foulée, le département a également assuré l’équipement partiel du service d’urgence et de réanimation de Gabriel Touré. Quant à celui du CHU du Point G, il a été entièrement équipé et ouvert aux patients le 23 décembre 2021. Des efforts soutenus par l’acquisition de véhicules pour les supervisions, des ambulances (dont certaines médicalisées), de motos pour la stratégie avancée, des motos ambulances pour les CSCOM, des groupes électrogènes…
Au nombre des actions, il y a aussi le renforcement de la capacité de la chaîne de froid à travers l’acquisition de camions utilitaires pour la distribution de vaccins et de consommables, de matériels ultra-froids pour la conservation des vaccins Covid-19 et de réfrigérateurs (électriques et solaires)…
Il reste naturellement beaucoup de choses à faire sur le chantier du renouveau de notre système de santé tant les défis sont énormes et les attentes sont fortes. D’où la nécessité que chacun y apporte sa pierre. En effet, quels que soient les efforts consentis par l’Etat, ils n’auront pas l’efficacité souhaitée si les usagers et surtout les ressources humaines des différentes structures ne prennent pas conscience de la nécessité de changer de comportement pour être à la hauteur des besoins et des attentes des populations. Les sanctions administratives n’y changeront rien si les uns et les autres ne sont pas conscients de leur devoir et surtout de la sensibilité du métier qu’ils doivent exercer comme un sacerdoce.
En tout cas, depuis sa nomination à la tête de ce département stratégique le 11 juin 2021, Mme Diéminatou Sangaré ne cesse de jouer sa partition sans tambour ni trompette, en refusant surtout de se laisser distraire par des attaques savamment orchestrés dans des médias et sur des réseaux sociaux pour écorner son image et l’empêcher d’aller au bout des réformes engagées pour le renouveau du système sanitaire malien. Des actions qui ne semblent pas être visiblement du goût de tout le monde. Entreprises sous sa conduite, elles parlent néanmoins d’elles même dans le domaine de la santé et du développement social.
Naby