Les autorités sanitaires au Mali se demandaient encore vendredi comment 11 chiens de la localité de Tominian (région de Ségou) ont pu contracter le ver de guinée au moment où le pays s’apprêtait à déclarer l’extinction de la maladie chez l’homme.
«Ces cas d’infestation chez les chiens sont une nouvelle situation», a déclaré à l’AMAP le coordinateur du Programme national d’éradication du ver de guinée, Dr. Mohamed Berthé. «Il y a des pistes de réflexion car si l’on connaît le cycle et la façon dont on attrape la maladie chez l’homme, il existe, par contre, des zones d’ombre en ce qui concerne les chiens», a-t-il précisé.
Le ver de Guinée a été découvert sur 11 chiens de la localité de Tominian (région de Ségou), précisément à Fangaso et Ouam, vers la frontière du Burkina Faso, selon le ministre de la Santé, Marie Madeleine Togo. «C’est vrai qu’on a constaté quelques cas chez les chiens», a confirmé le responsable sanitaire en avertissant que l’on ne peut toutefois pas parler d’épidémie. «Nous allons nous évertuer à comprendre pourquoi il y a eu ces cas et quelles en sont les origines probables», a assuré Dr. Berthé. Le responsable sanitaire a ajouté que tous les chiens contaminés ont été isolés et que les eaux aux alentours ont été traitées afin d’éviter des pontes pouvant aboutir à la contamination d’autres chiens.
Les chiens contaminés ont un suivi de proximité comme chez l’homme, a indiqué Dr. Berthé en soulignant que toute déclaration de chien malade rapporte à son auteur 5.000 francs cfa contre dix fois plus pour les personnes malades.
C’est au début des années 90 que la lutte contre le ver de guinée ou dracunculose a véritablement commencé au Mali avec l’appui du centre Carter. Le pays comptait à l’époque quelque 16.000 personnes malades réparties entre plus de mille villages et hameaux. Mais aujourd’hui, la maladie est quasiment vaincue dans le pays, car aucun cas chez l’homme n’a été constaté, s’est particulièrement réjoui Dr. Berthé, en saluant l’engagement du gouvernement et en adressant ses félicitations à tous les autres acteurs.
Source : AMAP