La cérémonie de lancement de la journée mondiale de lutte contre le paludisme, couplée au lancement de la semaine nationale de lutte contre le paludisme, s’est déroulée, le 25 avril 2017, sur le grand terrain de football en face de la Gendarmerie de Sangarebougou.
L’édition de cette année, était placée sous le thème suivant : « En finir pour de bon avec le paludisme ». C’était sous la présidence du ministre de la Santé et de l’hygiène publique, Pr. Samba Ousmane Sow. En présence du maire de la Commune rurale de Kati, Kassim Sidibé, l’ambassadeur des États-Unis au Mali, Paul Folmsbée, le représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ainsi que plusieurs invités remarquables.
Rappelons que le 25 avril a été institué par l’Assemblée mondiale de la santé en 2007, comme journée mondiale de lutte contre le paludisme avec un objectif principal de renforcer le plaidoyer et la mobilisation sociale autour des stratégies de lutte contre le paludisme. Par ailleurs, selon le rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le paludisme demeure encore un réel problème de santé publique dans plus de 90 pays représentant environ 3 milliards 200 millions de personnes, soit 40% de la population mondiale. Cependant, l’Afrique reste toujours le continent le plus touché, 80% de décès dus au paludisme surviennent dans 15 pays localisés en Afrique subsaharienne.
Dans l’allocution, du ministre de la Santé et de l’hygiène publique, Pr. Samba O. Sow, il ressort qu’en 2015 le paludisme a tué 1 544 personnes soit un taux de létalité de 0,047% dans notre pays. Il a dit que selon l’étude menée par l’Institut national de recherche en santé publique (INRSP), les pertes économiques dues au paludisme sont estimées à 72 milliards de francs CFA par an. A ses dires, au Mali le paludisme constitue un réel problème de santé publique et représente 41,81% des motifs de consultation. Et de révéler que les statistiques sanitaires de 2015 font état d’environ 3 millions 317 mille 1 cas de paludisme recensés dans les formations sanitaires publiques et les rapports fournis par les Agents de santé communautaire (ASC). Le même rapport indique qu’il a été enregistré au cours de l’année 2015, 2 millions 330 mille 847 cas simples et 986 154 cas graves.
« Face à cette problématique, notre pays, a adhéré aux différents engagements internationaux et a participé au Sommet africain des Chefs d’Etat et de Gouvernement tenu à Abuja au Nigeria sur la lutte contre le paludisme », a-t-il martelé. A l’en croire, ces engagements traduisent la volonté des plus Hautes autorités du pays de tout mettre en œuvre pour combattre cette maladie qui constitue aussi un frein au développement. Pour prouver l’engagement du Gouvernement, le ministre Sow a évoqué la gratuite des anti-paludismes, « les TDR pour toute la population ; moustiquaires imprégnés pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans ; le trainement anti paludisme pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans ; forte subvention des moyens de prévention, de diagnostic et de traitement du paludisme pour le reste de la population ».
2017, l’annonce d’une nouvelle ère dans la prévention…
Un espoir nouvel est né pour la population malienne dans le cadre du contrôle et l’élimination du paludisme. Nous devons mettre en œuvre des stratégies innovantes basées sur le développement de la recherche pour une couverture universelle des populations par des services intégrés de lutte contre le paludisme. Selon le ministre Sow, en 2016 plus de 28 milliards 486 millions 750 mille 877 de francs CFA ont été engagés dans la lutte contre le paludisme par notre pays, avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers en faveur des actions synergiques de lutte contre cette maladie mortelle. Par ailleurs, il est à rappeler que le Mali a reçu un prix pour récompenser ses progrès en matière de lutte contre le paludisme. Il s’agit du Prix d’excellence attribué au Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita pour la meilleure progression en matière de contrôle du paludisme entre 2011 et 2015 à la conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement le 29 janvier 2016 à Addis-Abeba en Éthiopie.
Pour l’Ambassadeur des États-Unis au Mali, Paul Folmsbée, il a indiqué que l’Initiative américaine de lutte contre le paludisme (PMI) a contribué à réduire de 49% la mortalité chez les enfants de moins de cinq ans. Ce programme lancé en 2007, possède aujourd’hui plus 60% de tous les produits de lutte contre le paludisme mis à disposition des services de santé, soit un investissement de plus 216 millions de dollars.
Quant au représentant de l’OMS, il a signalé que le paludisme reste une priorité mondiale et régionale, car il continue de faire plus de 400 000 morts par an à travers le monde. Avant d’annoncer que 2017 annonce l’avènement d’une nouvelle ère dans la prévention et le lancement d’une nouvelle arme contre cette maladie mortelle. Selon lui, l’OMS a annoncé que le tout premier vaccin contre le paludisme sera introduit dans le cadre de ce projet pilote exécuté en Afrique subsaharienne. « Le vaccin appelé RTSS confère aux jeunes et aux enfants une protection partielle contre le paludisme », a-t-il précisé.
Seydou Karamoko KONE