Lutte contre la maladie à virus Ebola : La société civile malienne sensibilisée

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De passage dans notre pays, samedi dernier, Michel Sidibé, directeur exécutif de l’ONUSIDA, Margarett Cham, Directrice générale de l’OMS et Jean-François Delfraissy, coordinateur d’Ebola-France international ont rencontré la societé civile malienne à l’hôtel Radisson pour des échanges à bâtons rompus sur la fièvre hémorragique à virus Ebola qui a déjà fait des ravages dans certains pays de l’Afrique de l’ouest et fait cinq morts au Mali.

Etaient présents à cette rencontre : des représentants de la societé civile, des représentantes d’organisations féminines telles que Oumou Touré de la CAFO, Mme Dembélé Oulematou Sow de la FENACOF, des représentants du Haut Conseil Islamique du Mali, de la Jeune Chambre Internationale et de plusieurs associations de jeunes, occasion pour la societé civile malienne d’être informée au maximum sur  cette maladie qui sème la psychose partout où elle passe. Il s’agit entre autres, de ses signes, ses modes de prévention, ses modes de transmission.

D’entrée de jeu, Michel Sidibé dira que la présence de la societé civile à cette rencontre est un facteur très important puisque la lutte contre ce genre d’épidémie demande la mobilisation de tous, société civile, leaders religieux, leaders traditionnels…

Il s’est réjoui de la visite du président de la République à Kourémalé, mais aussi au médecin Diomandé qui avait contracté la maladie avant de succomber.

Selon lui, il faut un leadership à tous les niveaux, car le virus Ebola  est le virus le plus compliqué avec  une mortalité qui va au-delà de 50 pour 100.

En plus de la mobilisation, il faudrait une coordination des efforts, la mise à la disposition des centres de santé des moyens et équipements pour relever le défi, a indiqué Michel Sidibé.

Il a ajouté que la communication est un maillon essentiel de cette lutte, car elle permet de sensibiliser les populations sur les signes, les modes de transmissions et les comportements à adopter pour éviter la maladie, mais aussi, les mauvaises informations.

C’est pourquoi, il demande à l’ensemble de la société civile malienne d’être Ebola-compétent.

Pour sa part, Margarett Cham se réjouira de cette rencontre et de l’intérêt que la société civile malienne y a accordé. Car son implication est très importante dans la lutte contre ce virus très complexe.

Selon elle, ce n’est pas la fermeture des frontières qui va arrêter  l’arrivée de la maladie à partir de la Guinée voisine et l’histoire enseigne que cela n’a jamais aidé dans ce sens. Mais qu’elle va plutôt avoir des incidences sur les échanges économiques entre les deux pays.

Jean-François Delfraissy, a, quant soutenu qu’Ebola avec plus de 50 pour cent de mortalité est une maladie qui interpelle  tout le monde.

Selon lui, une personne en contact avec la maladie ne le manifeste pas tout de suite, car il faut une période d’incubation, avant qu’elle ne présente les signes extérieurs.

Jean-François Delfraissy a déclaré qu’il s’agit d’une maladie vieille de plus de 30 ans contre laquelle, la science n’a encore trouvé de médicament. Seulement, a-t-il ajouté, il y a des candidats-médicaments qui ont été testés sur des malades du nord. En plus, dit-il, il n’y a pas encore de vaccin contre cette maladie, seulement des candidats-vaccins dont les recherches sont toujours en cours.

Il a signalé que le Mali sera en première ligne dans le cadre de ces candidats-médicaments dont les tests seront aussi faits, bientôt, sur des malades du sud.

Face à cette situation, M. Jean-François Delfraissy a souligné que pour le moment, la réponse à la maladie n’est pas médicale, mais plutôt sociétale. Car, c‘est lors des cérémonies funéraires que les gens contractent le plus la maladie. Des cérémonies lors desquelles les leaders religieux ont un grand rôle à jouer dans la sensibilisation.

Il a invité la société civile malienne à ne pas céder aux rumeurs et aux mauvaises informations sur la maladie.

Pour lui, le virus qui sévit en Afrique de l’Ouest actuellement est à 99 pour cent identique à celui qui a fait des ravages en Afrique centrale. Jean-François Delfraissy a aussi battu en brèche les allégations selon lesquelles, le virus Ebola se serait échappé d’un laboratoire d’analyse. Ou encore que le virus ne peut pas résister à la température malienne.

Selon lui, cette épidémie est la 19ème épidémie d’Ebola depuis la découverte de cette maladie en 1976.

Par ailleurs, les trois conférenciers du jour ont demandé aux populations de ne pas diaboliser les centres de santé. Car, cela pourrait occasionner au Mali des situations malheureuses comme en Sierra Leone, au Liberia ou encore en Guinée où des personnes souffrantes d’autres maladies différentes d’Ebola préfèrent rester à la maison avec leur maladie. Sans soins de santé, certains finissent par succomber à leurs maladies qui sont parfois des cas de paludisme.

D. Diama

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