Dans le cadre de la commémoration de la journée internationale de lutte contre la drogue et le crime organisé, l’Office central des stupéfiants (OCS) a procédé, le lundi 1er juillet, à l’incinération de plus de dix tonnes de drogues à Dio-Gare. C’était sous l’égide de son directeur général, le Magistrat et Colonel Adama Tounkara.
Le lot de produits incinérés était composé de plus de huit tonnes de cannabis, plus de sept kilogrammes d’héroïne, cinq kilogrammes de méthamphétamine, près de trois kilogrammes de cocaïne et plus de deux tonnes de produits pharmaceutiques contrefaits, pour une valeur marchande estimée à plusieurs milliards de FCFA.
Depuis quelques années, la quantité de drogue saisie prend du volume. Cela s’explique, selon le Magistrat et Colonel Adama Tounkara, par le mode opératoire des trafiquants mais aussi par le système de coordination mis en place par l’OCS, qui fait que beaucoup de forces de sécurité s’intéressent à la question.
En plus d’avoir une réelle volonté de lutter contre les stupéfiants, l’incinération constitue pour l’OCS une occasion de faire passer un messager auprès de la population. Elle permet aussi de lever le doute sur la destination des produits. Car, selon le DG de l’OCS, il n’est pas rare d’entendre dire que les produits sont recyclés.
En ce qui concerne la provenance des produits, le Colonel Adama Tounkara estime que tous les pays sont non seulement exposés mais aussi vulnérables au trafic de drogue, en tant que pays de transit ou de destination ou même de consommation. C’est pourquoi, il demande beaucoup plus de vigilance. Et à ce titre, l’OCS mène des campagnes de sensibilisation afin de faciliter le rapprochement entre les services.
Destinateur de tous les procès-verbaux en matière de trafic international de drogue, Boubacar Sidiki Samaké, Procureur du Pôle judiciaire spécialisé de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, estime que «cette incinération permet non seulement de lutter contre le trafic illicite de la drogue et des produits pharmaceutiques contrefaits, mais aussi d’assainir la société».
Selon lui, elle entre dans le cadre des prérogatives de l’OCS qui est l’organe chargé de lutter contre la drogue au Mali. Pour terminer, le Procureur Samaké se dit déterminé à diminuer le trafic de drogue. Pour cela, il plaide pour le renforcement de l’équipe de l’OCS et le renforcement de la coopération entre les différents services.
Il convient de rappeler que l’incinération des drogues se fait sur réquisition du Procureur du Pôle judiciaire spécialisé de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, suivant les dispositions de l’article 136 de la loi N°01-078 du juillet 2001, portant sur le contrôle des drogues et les précurseurs.
Abdrahamane Sissoko
Source : Le Wagadu