Dans sa Déclaration de Politique Nationale d’avril 2004, le Gouvernement du Mali a soutenu que : «le SIDA n’est pas seulement une maladie ; il est devenu un important problème de développement, voire un fléau national». C’est à ce titre qu’il a exprimé le besoin d’orienter désormais toutes les interventions contre le VIH/SIDA selon des choix stratégiques et politiques clairement définis. Ainsi, il a donné mission au Secrétariat Exécutif du Haut Conseil National de Lutte Contre le SIDA (HC-HCNLS), qui a été réorganisé pour les circonstances, d’élaborer, de manière hautement participative, un Cadre Stratégique National sur la période 2006-2010.
De la fin des années 90 à nos jours, à travers les leaderships des présidents Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani, le Mali a entrepris des reformes importantes pour relever le niveau de la lutte contre le VHI/SIDA. Des reformes novatrices qui ont abouti à la création d’un Haut Conseil National, d’un Secrétariat au sein dudit Conseil et qui a engendré le Cadre Stratégique National de Lutte Contre le VIH/SIDA. Ensuite, est né l’engagement d’assurer la prise en charge gratuite des médicaments Antirétroviraux (ARV) pour les personnes infectées sur toute l’étendue du territoire national.
On peut donc définir le Cadre Stratégique National de Lutte Contre le SIDA (CSN) comme étant le document de référence résultant d’un processus hautement participatif qui a connu l’implication des acteurs publics, privés et civils aussi bien au niveau national, régional que local. Sans omettre la participation des partenaires techniques et financiers. Ce document d’analyse de contexte et d’orientations politiques qu’est le CSN a servi d’éclairage aux actions nationales pour lutter contre le SIDA. Il s’est étalé sur une période de quatre ans (2006-2010), dans un premier temps. Promouvoir l’environnement favorable à l’appropriation, la durabilité et la bonne gouvernance de la lutte contre le VHI/SIDA, tel est le premier axe stratégique du CSN. Le second axe consiste à réduire les risques et les vulnérabilités liées à l’épidémie. Quant au troisième axe, il est orienté vers l’atténuation des impacts sociaux économiques et culturels sur la société et la croissance.
Les résultats du CSN ont été jugés favorables dans l’ensemble et sa mission a été presque accomplie, dans la mesure où le Mali a, à quelques mois de la date d’échéance, procédé à une révision qui consistait à déterminer l’adéquation de la réponse apportée après quatre à cinq ans de mise en œuvre. Cette révision s’inscrivait aussi dans le cadre de l’élaboration du prochain CSN.
Et si, aujourd’hui, le CSN 2006-2010 a beaucoup contribué la réduction des infections au VIH/SIDA, cependant, il est à noter que nous sommes presqu’à la fin 2011 et que le nouveau CSN n’a toujours pas vu le jour. «Les investigations du Fonds Mondial au Mali et le fait que la gestion du financement n’est pas à notre niveau, font que notre travail perd son élan», nous a confié un responsable du HCNLS. Ce qui est sûr, c’est que le taux de séroprévalence est satisfaisant et la prise en charge des personnes séropositives à travers la gratuité des ARV est plus qu’une réalité au Mali.
Rokia DIABATE