En Afrique où les conflits se multiplient et où les besoins de déploiement de forces de maintien de la paix sont de plus en plus nombreux, la problématique du Vih/Sida doit faire l’objet d’une attention particulière. Dans le cadre des activités du mois de la lutte contre la pandémie qui tire vers sa fin, la quatrième semaine thématique des activités de ce mois, a été consacrée aux forces armées et de sécurité. Le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Soumeylou Boubèye Maïga a procédé hier au lancement de cette semaine. C’était en présence du secrétaire exécutif du Haut conseil national de lutte contre le sida (HCNLS) Malick Sène. Cette semaine sera mise à profit pour sensibiliser d’avantage les militaires sur la pandémie pour qu’il y ait zéro nouvelle infection.
Le constat a été fait que les migrations et les flux de populations entre les milieux urbains et ruraux peuvent avoir des effets d’extension du Vih/Sida. Les flux migratoires dus aux conflits concourent à l’extension de l’épidémie dès lors qu’aucun programme d’accompagnement et de prévention n’est mis en oeuvre. De fait, l’épidémie a modifié le paysage des conflits armés notamment sur trois composantes de ceux-ci : les combattants, la façon dont les conflits sont conduits et les conséquences de ces guerres.
C’est ce qui justifie cette semaine thématique de l’armée sur le Vih. « Nous avons consacré cette semaine à l’armée afin de sensibiliser d’avantage tous les militaires. Parce que c’est un corps qui est exposé, qui est jeune, qui est toujours sur le terrain et qui se déplace notamment sans famille. Nous devons prendre toutes les dispositions surtout dans les régions du Nord qui sont fortement précarisées aujourd’hui», a expliqué le secrétaire exécutif du HCNL, en notant que les populations n’ont plus rien contrairement aux militaires qui ont leurs émoluments. Malick Sène pense que la rencontre de ces deux corps peut poser des problèmes. « Il faut prendre toutes les dispositions pour protéger les militaires qui sont venus protéger afin qu’ils retournent dans de bonnes conditions », a-t-il dit.
Le ministre de Défense et des Anciens combattants a souligné qu’il faut surtout accentuer les actions dans le domaine de la prévention et de la sensibilisation. Soumeylou Boubèye Maïga a indiqué que les taux de prévalence des IST et du VIH sont deux à cinq fois plus élevés chez les militaires que les civils. Ces niveaux de prévalence relèvent, d’une multitude de facteurs comme l’appartenance des soldats à une tranche d’âge sexuellement active, leur mobilité et leur éloignement de leur domicile familial. C’est pour cela que la Défense est disposée à coopérer d’avantage avec le HCNLS pour protéger davantage ses éléments ainsi que de leurs familles.
Rappelons que la politique nationale de lutte contre le Vih/Sida et les IST donne instruction à tous les départements de prendre en compte la lutte contre le fléau dans leur politique sectorielle. Le plan sectoriel du ministère de la Défense et des Anciens combattants est structuré autour de quatre orientations stratégiques : la prévention de la transmission du Vih, la prise en charge globale des personnes infectées ou affectées, la surveillance, l’étude et la recherche, la gestion de la politique de lutte contre le Vih/Sida.
F. NAFO