Lutte contre le sida : Les dividendes d''un engagement politique

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Le taux de prévalence générale est passée de 1,7% à 1,3%, mais la vigilance reste de mise.
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rnLes responsables de la lutte contre le sida dans notre pays étaient réunis lundi à Koulouba. C”était à la faveur de la session 2008 du Haut conseil national de lutte contre le sida (HCNLS), session présidée par le chef de l”État, Amadou Toumani Touré et qui enregistrait la présence du Premier ministre, de membres du gouvernement et de nombreuses personnalités. L”état d”exécution des recommandations de la précédente session, le rapport d”activités 2006 du HCNLS, le point de l”épidémie du sida et le plan opérationnel 2007-2010 du Cadre stratégique national de lutte contre le sida étaient les principaux points inscrits à l”ordre du jour de la réunion. Celle-ci constitue un cadre de concertation et d”échanges sur des préoccupations essentielles liées au VIH/Sida.
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rnPour atténuer l”impact de la maladie – à défaut de pouvoir circonscrire totalement celle-ci pour le moment -, des stratégies de prévention et de prise en charge des personnes infectées ont été adoptées dans notre pays sous l”impulsion des pouvoirs publics avec l”accompagnement des partenaires techniques et financiers. Dans son intervention, le président de la République a souligné que la force de notre programme réside dans l”engagement politique qui le sous-tend. Il a également insisté sur l”objectivité de l”exercice d”évaluation. "Nos résultats sont excellents, mais nous avons tenu à souligner nos faiblesses qui doivent être corrigés", a indiqué Amadou Toumani Touré.
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rnLA MAISON DU SIDA ANNONCÉE
: Le chef de l”État a par ailleurs regretté que le sida fasse de moins en moins peur et a souligné que l”effort de persuasion doit se poursuivre. "Il reste quelques sceptiques qu”il faut convaincre. Nous allons les chercher où qu”ils se trouvent. Car il ne faut pas banaliser le sida. Il est pernicieux, insidieux et traître", a averti le président de la République, qui a tenu à rendre hommage à tous les acteurs intervenants dans la lutte contre la pandémie, avant d”annoncer la création prochaine de la Maison du sida. Dans cette perspective, le chef de l”État a demandé au Premier ministre de programmer et de budgétiser d”ici 2010 l”édification de cette maison.
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rnIl convient de souligner que les efforts déployés dans notre pays en matière de lutte contre le VIH/Sida ont permis d”atteindre, de bons résultats. Les rapports d”activités 2006 et d”étape 2007 du HCNLS présentés par son secrétaire exécutif, Malick Sène, confirment ce constat. Ces efforts ont valu à notre pays d”être noté "A" selon une grille de notation qui va de A, à B1, B2 et C, suivant un ordre décroissant. Cela dénote de la confiance des bailleurs en notre pays et constitue un atout majeur pour le Mali qui pourrait soumettre au financement du Fonds global un projet s”étalant sur 6 ans au lieu de 5.
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rnLe rapport d”activités 2006 du HCNLS indique aussi que plus de 2 millions de personnes ont été sensibilisées sur le sida. Pour assurer une sécurité transfusionnelle, 26 641 poches de sang ont été testées. Il ressort également du document que 750 766 préservatifs masculins et 46 703 féminins ont été distribués.
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rnSelon le document, le Fonds MAP de la Banque mondiale, le Fonds global de lutte contre le paludisme, la tuberculose et le sida et le Fonds BAD ont permis de financer des projets pertinents. A titre d”exemple, sur le Fonds MAP, le HCNLS a reçu 1230 projets sur lesquels il a examiné 1217. 179 projets ont été approuvés et 141 contrats signés pour plus de 5 milliards de Fcfa. La société civile avec 110 contrats se retrouve avec le plus grand nombre de projets financés.
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rnSelon le rapport d”étape 2007 du HCNLS, la prévalence générale du VIH/Sida est passée de 1,7 à 1,3%. Mais les régions de Mopti et Gao sont dans une phase ascendante avec respectivement un taux de 1,6 et 1,4% en 2006 contre 1,4 et 0,6% il y a 5 ans. La même tendance à la hausse est également observée chez les professionnelles du sexe qui ont une prévalence de 3,3%.
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rnLe plan opérationnel 2007-2010 du Cadre stratégique national de lutte contre le sida qui a été également présenté au cours de la session décline les activités annuelles à mener pendant la période.
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rnLe secrétaire exécutif du HCNLS a rappelé l”ampleur de la menace de la maladie. "Du premier cas apparu dans les années 80, il est devenu le plus grand tueur", a-t-il observé.
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rnLe ministre de la Santé Oumar Ibrahima Touré a fait le point de l”épidémie dans notre pays. La prévalence à ce niveau oscille entre 0,6% pour la Région de Kidal et 2% pour le district de Bamako qui enregistre la plus la grande prévalence.
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rnUNE NÉCESSAIRE SYNERGIE D”ACTIONS : Pour ce qui concerne le renforcement du système de santé, le ministre a rappelé les multiples efforts orientés sur les politiques, les infrastructures, les équipements et les ressources.
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rnPour les politiques, normes et protocoles,on peut notamment relever l”élaboration de textes et documents. Il s”agit entre autres de décrets 05-546/P-RM de décembre 2005 relatifs au Centre de conseil dépistage volontaire et anonyme (CCDV), 05-147/P-RM de mars 2005 fixant les conditions et modalités d”octroi de l”assistance particulière de l”État aux personnes vivant avec le VIH/Sida. Il y a eu également les politiques, normes et protocoles de prise en charge antirétrovirale, des modules de formation en prévention de la transmission mère-enfant.
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rnEn termes d”infrastructures, le système de santé a été renforcé par la rénovation de la Pharmacie populaire du Mali, la construction et la rénovation de magasins de stockage des médicaments ARV et contre les infections opportunistes.
rnLes ressources humaines ont été au centre des préoccupations du gouvernement. Avec principalement le recrutement de 140 médecins, pharmaciens, psychosociologues, techniciens de laboratoire, communicateurs et celui de plus de 120 conseillers chargés de programme, animateurs et personnel d”appui pour les associations de personnes vivant avec le VIH/Sida.
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rnLes structures de santé comme les centres hospitalo-universitaires Gabriel Touré, Point G, l”Institut national de recherche en santé publique (INRSP) et le Centre d”écoute, de soins, d”animation et de conseils (CESAC) ont été dotées en équipements de laboratoires pour l”inclusion et le suivi biologique des personnes infectées. Le ministre de la Santé a conclu sa communication en appelant à une mise en synergie des actions. Car c”est ensemble que nous vaincrons le fléau.
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rnLes diff
érentes communications ont été suivies de débats. Le HCNLS et le département de la Santé ont donné des réponses rassurantes aux préoccupations ou inquiétudes exprimées.
rnLa session 2008 a recommandé le renforcement des capacités des intervenants, l”accélération de la création de CCDV, une réflexion sur la création d”un fonds de souveraineté pour le Haut conseil et d”un autre fonds de garantie pour l”approvisionnement en ARV. Le renforcement de la lutte contre le sida dans les contrats et conventions et une meilleure coordination dans la lutte font également partie des recommandations.
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rnB. DOUMBIA
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rnPAS DE RELÂCHEMENT DANS L”INFORMATION ET LA SENSIBILISATION
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rnDepuis quelques années, la lutte contre le sida s”est inscrite au rang des priorités de l”État. Cette dynamique s”est traduite par l”organisation d”un mois de lutte contre la pandémie.
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rnCette année, le thème consacré à cette campagne est "Appel au leadership féminin dans la lutte contre le sida". Le choix de ce thème n”est pas fortuit. Selon l”enquête démographique de santé, phase IV (EDS IV), la séroprévalence du Vih/sida est de 1,5% chez les femmes et de 1% chez les hommes. Les groupes les plus infectés se situent dans la tranche d”âges de 25 à 29 ans avec une prévalence de 2% chez les femmes. Chez les hommes âgés de 30 à 34 ans, cette prévalence est de 2,2%.
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rnCette année, le Haut conseil national de lutte contre le sida (HCNLS) a accordé une place de choix aux femmes, en désignant le département de la Promotion de la Femme, de l”Enfant et de Famille comme parrain d”une des semaines thématiques, qui a pour thème "le leadership féminin dans la lutte contre le sida". C”est dans ce cadre que le personnel du département s”était retrouvé récemment au Centre Aoua Keita pour une journée de sensibilisation et d”information sur le sida.
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rnLa rencontre était placée sous la présidence du secrétaire général du département, Youssouf Sangaré. Elle a regroupé près d”une centaine de cadres issus du département, de représentants des associations et groupements œuvrant dans le domaine de lutte contre le sida. Durant cette journée, les participants ont appris beaucoup sur la maladie, son évolution, son mode de transmission, les moyens de prévention et de lutte contre la pandémie, les anti-rétroviraux.
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rnLe sida est une pandémie qui préoccupe l”opinion nationale et internationale. Mais la situation est beaucoup plus alarmante chez la femme, a indiqué à Youssouf Sangaré. Il insisté sur le rôle de la femme qui est extrêmement important, voire déterminant pour le succès du combat contre la pandémie.
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rnLes femmes et les enfants constituent les couches les plus vulnérables. Parlant de la vulnérabilité à la pandémie, Youssouf Sangaré s”est appesanti sur les facteurs socioculturels tels que l”excision, les mariages précoces, le lévirat, le sororat et le multipartenariat, entre autres.
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rnIl s”est félicité des actions menées jusqu”ici par le département dans la lutte contre la pandémie. Ce qui lui a valu le ruban d”Or décerné par le Haut conseil national de lutte contre le sida.
rnLes participants ont reconnu l”opportunité de la rencontre et souhaité sa multiplication en vue de lever le tabou qui entoure la maladie.
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rnCette activité de sensibilisation s”est poursuivie par des visites dans différentes structures, notamment le HCNLS, le CESAG, l”AFAS. Des séances d”information et de sensibilisation sont également prévues en faveur des aides ménagères et des organisations faîtières.
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rnL. DIARRA
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