Lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme : Le Mali éligible au nouveau mécanisme de financement du Fonds Mondial

Au Mali, il y a quelques années, des accusations de malversations financières à l’encontre  du premier responsable du département de la Santé et certains de ses collaborateurs avaient créé un froid entre notre pays et ses partenaires à travers le Fonds Mondial de lutte contre  le Sida, la Tuberculose et le Paludisme. Et depuis ces scandales, notre pays et le Fonds Mondial tentaient d’avoir une position commune au sujet de son financement à allouer au pays pour la lutte contre ces pathologies. Depuis quelques jours, le Mali vient de signer son retour dans le cercle des pays  partenaires du fonds mondial.

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Pour rappel, entre 2009 et 2010, les relations entre le Mali et ses partenaires dans la lutte contre le VH-SIDA, la Tuberculose et le Paludisme s’étaient détériorées suite à des accusations de malversations financières à l’encontre des premiers responsables du département de la Santé de l’époque et certains de ses collaborateurs dans la lutte contre ces maladies.

Cela avait suscité des missions d’inspection de la part du Fonds Mondial. Lesquelles avaient révélé des malversations au niveau des subventions accordées à notre pays en plusieurs décaissements. Cette situation avait poussé les partenaires techniques et financiers à geler le décaissement de leurs contributions. La suite, on la connait : cela va être lourdement ressenti par  les associations de lutte contre le Sida et les personnes vivant avec le VIH-SIDA.

Ainsi, depuis deux ans, sous la houlette de l’ex-ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, Ousmane Koné, le Mali et le Fonds mondial tentaient d’avoir une position commune au sujet de son financement à allouer au pays pour la lutte contre le VIH/Sida, la Tuberculose et le Paludisme.

En effet, pour avoir accès à ce financement le « Country Coordinating Mechanism » (CCM) ou Instance Nationale de Coordination des Activités du Fonds mondial de lutte contre la Tuberculose, le paludisme et le VIH-SIDA a fixé un certain nombre de critères de financement pour les pays. Il était exigé à chaque pays d’élaborer une note conceptuelle pour chacune des pathologies (VIH-Sida, Tuberculose et le Paludisme) suivant certaines exigences. Quelques unes de ces exigences étaient de tenir des concertations inclusives afin de recueillir les préoccupations des différents acteurs de lutte contre ces pathologies. C’est ainsi que les régions de Kayes, Ségou et Mopti ont été choisies comme tête de pools pour abriter les dialogues inclusifs.

Conscient de la délicatesse de la mission à lui confiée, le nouveau  bureau du CCM (Instance de Coordination Nationale des Activités du Fonds mondial de lutte contre la Tuberculose, le VIH-SIDA et le paludisme) devait combiner célérité et professionnalisme pour relever un défi majeur qui était  la production à bonne échéance de la note conceptuelle, gage de l’éligibilité du Mali au nouveau mécanisme de financement.

Le Mali devrait produire sa note conceptuelle avant le 20 avril 2015 pour prétendre être éligible à la somme de plus de 240 millions de dollars mise en jeu pour la période 2016-2018. Pour ce faire, le président du CCM-Mali a mis en place trois pools de concertation à Ségou, Mopti et Kayes pour recueillir les préoccupations des différents acteurs de lutte contre ces pathologies.

Soutenue par les autorités dont le Premier ministre de l’époque, Moussa Mara, la démarche entreprise par le CCM-Mali a été fructueuse non seulement grâce à l’appui des partenaires comme l’ONU-Sida, l’USAID, France Expertise Internationale mais aussi grâce à l’expertise des personnes chargées de la Coordination des différents groupes de travail.

C’est ainsi que le 12 octobre dernier, la première note conceptuelle malienne du groupe chargé du VIH/Sida a été présentée et validée à Genève. La deuxième équipe malienne (celle chargé de la présentation de la note conceptuelle du paludisme) a été reçue moins d’une semaine plus tard à Genève. La troisième équipe a été accueillie à Genève le 30 octobre où elle a séjournée. Le travail de chacune de ces équipes a été apprécié et validé.

D’ores et déjà, le Mali a obtenu 41 millions de dollars US pour la lutte contre le VIH/Sida avec la possibilité de prétendre à 2 autres millions de dollars US toujours en jeu pour la lutte contre la même pathologie.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Mali signe ainsi son grand retour dans le cercle des pays partenaires du Fonds mondial. Et déjà, ce sont plusieurs dizaines de millions de dollars qui sont récoltés.

Pour la pathologie VIH/Sida, 41 millions de dollars US ont été obtenus avec la possibilité d’obtenir 2 millions de dollars de plus mis en jeu.

Ce grand retour du Mali dans le cercle des pays partenaires du Fonds Mondial et éligibles à ses financements est le fruit d’un travail abattu avec dextérité par l’Instance Nationale de Coordination des Activités du Fonds mondial de lutte contre la Tuberculose et le paludisme avec à sa tête, le Professeur Ousmane Doumbia. Il avait autour de lui, le Pr Moussa Maïga, coordinateur pour la rédaction des notes conceptuelles, les coordinateurs sectoriels des notes conceptuelles VIH-SIDA-Tuberculose, Dr Djénéba Ly et du Paludisme, Dr Diakalia Koné ainsi que plusieurs de leurs collaborateurs.

D. Diama

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