De 1,7, elle est passée à 1,3%. Les politiques, programmes et stratégies de lutte contre le fléau mis en œuvre pour apporter une réponse efficace au Vih ont permis d’enregistrer cette avancée.
Les pays en développement, notamment ceux d’Afrique continuent de payer un lourd tribut au sida. Chez nous la lutte contre la pandémie figure parmi les priorités du président de la République, Amadou Toumani Touré, très impliqué dans ce combat, et du gouvernement. Ainsi a été décrétée en 2004 la gratuité des antirétroviraux (ARV) pour les personnes infectées par le virus de la maladie. Les efforts accomplis dans la prise en charge et la réponse nationale de lutte contre le Vih/sida, étaient au cœur des discussions de la session annuelle du Haut conseil national de lutte contre le sida (HCNLS), présidée vendredi à Koulouba par le chef de l’Etat. La session s’est déroulée en présence du Premier ministre, Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, des membres du gouvernement, du secrétaire exécutif du HCNLS, Malick Sène, des représentants des partenaires techniques et financiers (PTF), des élus et autres invités de marque. Dans le cadre de la lutte contre la pandémie du sida, notre pays, en dépit de la crise avec le Fonds mondial ou Fonds global de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, continue d’accomplir de gros efforts de prévention et de prise en charge des personnes vivant avec le Vih. L’Etat, la société civile et les partenaires techniques et financiers déploient des activités dans ce sens. Ce qui permis de tisser une véritable toile de solidarité en faveur des personnes infectées et affectées par le Vih/sida.
Les différents acteurs poussent dans la même direction afin d’accentuer le recul de la maladie. Les bilans des régions de Kayes et Gao présentés par leurs gouverneurs respectifs, attestent des actions engagées pour réduire l’impact de la maladie dans les deux circonscriptions, mais avec des fortunes diverses. A Kayes, la prévalence du sida est passée de 1,9% en 2001 à 0,7% en 2006. Pour la même période, la courbe de Gao était ascendante avec une prévalence qui est passé de 0,6% pour atteindre 1,1%. Au plan national, des politiques, programmes et stratégies de lutte contre le fléau ont été mis en œuvre pour apporter une réponse nationale efficace au Vih. Le ministre de la Santé a souligné les avancées enregistrées. Les chiffres donnés par Mme Diallo Madeleine Bâ sont parlants. La prévalence nationale a reculé de 1,7 à 1,3%. Par ailleurs, on a globalement 370 centres de conseils et dépistage volontaire, 311 sites de prévention de la transmission mère-enfant (PTME). A la date du 3 septembre dernier, 40 325 patients ont bénéficié du traitement antirétroviral. Des efforts sont faits pour renforcer le plateau technique de nos structures de santé, en matière de prise en charge du Vih. A cet effet, Mme Diallo Madeleine Bâ a révélé que 45 structures publiques et privées disposent d’appareils pour le dosage du taux de CD4. Ces appareils permettent de mettre ou non une personne vivant avec le Vih sous ARV.
DES STATISTIQUES INQUIETANTES. La lutte contre le sida s’inscrit dans une vision globale et multisectorielle. Dans le secteur de l’éducation, la croisade contre le sida figure également au centre des préoccupations et a suscité des actions. Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, assurant l’intérim de son homologue de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues nationales, a noté des progrès au plan des bonnes pratiques. Il existe une politique éducative avec comme pièce maîtresse, la réforme des curricula et la prise en compte de la lutte contre le sida, a expliqué Mme Siby Ginette Bellegarde. Il faut constater que la contribution des partenaires techniques et financiers constitue une réelle bouffée d’oxygène pour notre pays dans la lutte contre la pandémie. Ceux-ci apportent en effet ressources financières et assistance technique pour une meilleure organisation de la riposte nationale. Leur porte-parole a assuré de leur accompagnement. « Le Mali a été compris par ses partenaires qui partagent désormais a vision », a-t-il expliqué. A sa suite, Malick Sène a rappelé des statistiques inquiétantes, notamment en ce qui concerne la féminisation du sida. 61% des personnes vivant avec le Vih dans le monde sont des femmes, a-t-il précisé. Il a expliqué le mécanisme de gestion du Fonds global et la nécessité de consolider les acquis pour éviter que les malades ne passent des médicaments de la première ligne qui coûtent annuellement 68 000 Fcfa par malade, à la deuxième ligne estimée à 245 000 Fcfa. La troisième ligne de médicaments coûte 1,6 million de Fcfa par malade et par an.
Les discussions ont tourné autour de la crise avec le Fonds mondial, marquée par l’arrêt des décaissements destinés aux programmes de lutte contre le sida, les velléités d’annulation du round 4 du Fonds global en faveur de notre pays, la création du Fonds national de lutte contre le sida. Les ministres et le secrétaire exécutifs du HCNLS ont apporté des réponses à ces interrogations ou préoccupations. Le président de la République a témoigné de la reconnaissance de notre pays à des partenaires qui nous ont compris et soutenus. Le Mali trouvera toutes les solutions pour consolider les acquis et promouvoir les programmes de lutte contre le sida. Amadou Toumani Touré s’est également prononcé sur la création du Fonds national de lutte contre le sida. « C’est une nécessité vitale, une question de souveraineté nationale, voire de sécurité nationale ». Il nous appartient rapidement d’aller à cela pour que ce que les autres nous apportent soit un appoint. Le président Touré est revenu sur les résultats positifs engrangés par notre pays dans le combat engagé. Il a rappelé la nécessité de faire face à des défis, en terme de renforcement du plateau technique, de logistique et de formation des ressources humaines.
Le chef de l’Etat a invité les différents acteurs de la lutte contre le sida à rester mobilisés pour la cause des malades. La session a émis des recommandations importantes. Au nombre de celles-ci on peut citer : autoriser la réforme institutionnelle du Haut conseil national de lutte contre le sida et de son secrétariat exécutif ; renforcer les mécanismes de gestion ; poursuivre le processus de mise en place du Fonds national de lutte contre le sida. Renforcer l’harmonisation des plans de financement des partenaires techniques et financiers et assurer une meilleure prise en compte du secteur éducatif dans le prochain plan stratégique, figurent aussi en bonne place parmi les recommandations. La session a aussi permis de faire ressortir les points forts et les points faibles de la lutte contre le sida.