Le siège de l’Académie Malienne des langues a abrité ce mardi 08 décembre 2015, la journée de sensibilisation des membres du cabinet élargi à l’éducation préventive au VIH et au sida en milieu scolaire. La cérémonie d’ouverture était présidée par le Ministre de l’Education Nationale Kénékou dit Barthélemy Togo qui avait à ses côtés Monsieur Malick Sène Secrétaire Exécutif du Haut Conseil National de Lutte contre le Sida et de Monsieur Mady Keïta chef de la Cellule Stratégique de Lutte contre le Sida et la Maladie à Virus Ebola. Comme l’exige la coutume Monsieur Keïta à souhaiter la bienvenue aux participants à la suite du quel Monsieur Malick Séne a déclaré l’existence de trois foyers de la pandémie du Sida au Mali. Il s’agit du nord du pays, des zones d’orpaillage et des grandes villes du centre. Selon lui 24% des professionnelles de sexes au Mali sont atteintes par le sida. A ses dires, les Chefs d’Etats africains ont décidé d’éliminer le Sida d’ici 2030. Monsieur Barthélemy Togo dans son allocution dira que la réponse du secteur de l’éducation au sida est avant tout éducative. La stratégie adoptée pour ce faire commente le Ministre Togo est la mise en valeur d’un ensemble d’interventions organisées et planifiées, capables de susciter et de promouvoir les changements nécessaires, d’opinions, de croyances, d’attitudes et/ou de comportements au niveau des cibles primaires et secondaires de l’action éducative contre le sida. Selon Monsieur Togo, la stratégie tient compte de la codification des rapports hommes/femmes et de la persistance de certaines pratiques culturelles comme le lévirat, le sororat, l’excision, etc. qui constituent des facteurs de propagation du VIH et du Sida. D’après le Ministre Togo, l’application des standards harmonisés d’information et de sensibilisation dans le cadre de la communication pour le changement de comportement se heurtent à des croyances religieuses. « L’existence dans le milieu scolaire de certaines mauvaises pratiques, facteurs de propagation de cette pandémie dont notamment les notes sexuellement transmissibles nous interpelle tous » ajoute le Ministre Togo. A l’en croire, les déterminants de la propagation des IST et du VIH, sont de façon générale, la pauvreté, le faible taux d’alphabétisation, la migration, le statut socioéconomique de la femme, la prostitution et certaines pratiques socioculturelles. Selon le Ministre Togo « 65% des jeunes ont leurs premiers rapports sexuels avant 18 ans, ¾ des jeunes font le déni de la maladie ». Avant d’ajouter que 16,5% des jeunes filles et 35,9% des garçons de 15 à 24 ans ont utilisé un préservatif au cours des derniers rapports sexuels à haut risque. Ces données sont partielles car n’ayant pas pris en compte les régions de Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal à cause des conflits armés. Au regard de ces constats, le secteur de l’éducation, de par sa position transversale occupe indéniablement une place prépondérante dans le combat engagé contre le VIH et le Sida. C’est pourquoi dira le Ministre Togo que de nombreuses actions ont été menées aussi bien au niveau de l’éducation formelle qu’à celui de l’éducation non formelle. On peut retenir la formation des formateurs, la sensibilisation et la production de matériels didactiques. Il a fini son discours par remercier les partenaires techniques et financier avant d’exhorter l’ensemble des acteurs du système éducatif à redouble d’ardeur. Tous ensemble pour l’atteinte de l’objectif 90-90-90 en 2020. Et cela est possible! Nous le pouvons.
Abdrahamane Sissoko.