Le Mali est résolument engagé dans la lutte contre le paludisme et des résultats tangibles ont été enregistrés dans ce cadre. Cette information a été donnée le lundi 23 avril 2018 par la directrice adjointe du Programme national de lutte contre le paludisme, Dr. Koné Diahara Traoré, au cours d’une conférence de presse en prélude à la 11e édition de la Journée mondiale et la semaine nationale de lutte contre le paludisme dont le thème est « Prêts à vaincre le paludisme ». Cette conférence était placée sous la présidence de Markatié Daou, représentant le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique.
Le paludisme est une maladie parasitaire due à un protozoaire du genre plasmodium. Le paludisme est transmis à l’homme par la piqûre de la femelle d’un moustique appelée anophèle. Selon les spécialistes de la médecine, les agents pathogènes sont le plasmodium falciparum, le plasmodium malariae, le plasmodium vivax, le plasmodium ovale, le plasmodium ovale et le plasmodium knowlesi. Au Mali, c’est le Plasmodium falciparum qui est l’espèce plasmodiale prédominante et responsable des formes les plus graves du paludisme chez l’être humain. Cette maladie invalidante est la 3e cause des consultations dans les centres de santé.
Selon la directrice adjointe du Programme national de lutte contre le paludisme, Dr. Koné Diahara Traoré, en 2017, le paludisme a constitué 32 % des motifs de consultation. Les formations sanitaires au Mali ont enregistré 2 097 797 cas de paludisme dont 673 574 cas graves avec 1 050 décès, soit un taux de létalité de 0,50 pour mille. La prévalence nationale du paludisme était de 35,7 % avec une disparité selon les régions : 59,8 % à Mopti ; 41,6 % à Sikasso ; 36,7 % à Ségou ; 34,8 % à Koulikoro ; 27,4 % à Kayes et 6 % à Bamako. Ce qui fait que la lutte contre le paludisme est devenue une priorité du gouvernement malien. Et « Un Mali sans paludisme est le résultat pour lequel le gouvernement du Mali s’est engagé pour l’horizon 2030 », selon Pr. Samba Ousmane Sow, ministre de la Santé et de l’Hygiène publique.
Pour cette lutte, le Mali a adhéré à plusieurs initiatives internationales, notamment la mise en place du Programme national de lutte contre le paludisme en 1993 ; l’initiative Roll Back Malaria « faire reculer le paludisme » en 1999 ; la Déclaration d’Abuja du 25 avril 2 000 ; les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en 2 000 ; le Sommet des chefs d’Etat à Abuja sur le paludisme, la tuberculose et le Sida en mai 2006 qui a adopté l’accès universel ; la couverture universelle aux interventions de lutte contre le paludisme suite à l’appel du secrétaire général des Nations unies en 2008.
Les stratégies de lutte contre le paludisme
Selon Dr. Koné Diahara Traoré, les stratégies de lutte contre le paludisme au Mali consistent en l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticides de longue durée d’action (Mild); la pulvérisation intra domiciliaires (Pid), et autres méthodes (larvicides, répulsifs…) ; le traitement préventif intermittent chez les femmes enceintes (Tpig). A ce titre, a-t-elle indiqué, le gouvernement et ses partenaires ont mené des actions comme la disponibilité d’un plan stratégique de lutte contre le paludisme 2018-2022 ; la mise en œuvre d’une feuille de route avec l’ensemble des partenaires pour lutter contre le paludisme ; les tests de diagnostic rapide (Tdr) et les examens de la microscopie pour la confirmation biologique des cas ; les combinaisons thérapeutiques à base d’Artémisinine sont recommandées pour les cas de paludisme simples ; les médicaments injectables pour les cas graves ; la gratuité du traitement chez la femme enceinte et les enfants de moins de 5 ans ; la gratuité des Tdr pour toute la population ; la subvention des Cta pour les autres couches de la population ; le traitement préventif intermittent chez les femmes enceintes ; la gratuité des Mild lors des consultations prénatales et la vaccination des enfants ; la campagne de distribution gratuite de Mild à raison d’une Mild pour deux personnes (couverture universelle région par région) depuis 2011.
Ces stratégies ont permis d’obtenir des résultats tangibles dans la lutte contre le paludisme. Elle a souligné, qu’aujourd’hui, aucun vaccin n’est disponible pour lutter contre le paludisme. Mais que deux nouveaux types de candidats vaccins de paludisme sont en train d’être testés par Mrtc et ses partenaires à Bancoumana et à Donéguébougou dans la région de Koulikoro. « Ce vaccin en phase 1 suscite un espoir d’une protection de 100 % d’après les premiers résultats obtenus aux Etats Unis d’Amérique. Si le développement de ces vaccins continuait dans ses différentes phases (phase 2 et 3) et que l’efficacité et la sécurité se confirmaient, ils seront une arme additionnelle majeure dans l’élimination voire l’éradication du paludisme », a-t-elle espéré.
Siaka DOUMBIA