Le Mali est désormais encerclé par le Covid-19 qui touche tous les pays voisins. L’heure ne doit plus être à la défensive, mais à l’offensive
Le coronavirus rode autour de notre pays qui est aujourd’hui le seul indemne dans la sous-région. Mais les mesures préventives prises par le gouvernement ne suffisent plus, il faut des actions pour contenir la maladie au cas où elle franchirait notre territoire. C’est dans ce sens que le Premier ministre, Dr Boubou Cissé a présidé, vendredi, une réunion interministérielle sur le Covid-19.
La réunion à laquelle ont pris part plusieurs membres du gouvernement, s’est déroulée à huis clos à la Primature. Après la rencontre, le ministre de la Communication, chargé des Relations avec les institutions, Porte-parole du gouvernement a confié à la presse que le Premier ministre a convoqué ce conseil interministériel pour échanger sur les modalités de mise en œuvre des mesures de prévention prises lors de la session extraordinaire du Conseil de défense nationale.
Selon Yaya Sangaré, il s’agissait de partager avec les ministres concernés comment, chacun dans son secteur, pourrait commencer déjà l’application desdites mesures. Mais aussi, les orientations que le chef du gouvernement entendait donner à chaque ministre et comment ces activités pouvaient être déclinées en plan opérationnel au niveau institutionnel à Bamako, mais aussi dans les régions, les cercles et les communes s’il le faut. «Le Mali est encerclé par le coronavirus car tous les pays voisins sont touchés. Donc, notre pays ne pourra plus échapper. Il s’agit de voir maintenant les actions concrètes à mener parce qu’il ne faudrait plus se mettre dans une position défensive mais plutôt offensive», a indiqué le Porte-parole du gouvernement, qui précisera qu’il s’agit d’une offensive sur le plan de la communication, du respect des mesures d’hygiène édictées et sur le plan des comportements que les uns et les autres doivent adopter.
Le ministre Sangaré a rappelé qu’au niveau des aéroports, les vols sont suspendus. Mais, il signale que l’une des portes d’entrée peut être les voies terrestres. «Un de nos voisins a été touché par la voie terrestre. Il s’agit maintenant de voir les actions qui peuvent être menées pour qu’il y ait beaucoup plus de contrôle au niveau des voies terrestres», a insisté le Porte-parole du gouvernement, qui a ajouté aussi qu’il faut s’intéresser aux regroupements. Selon lui, lorsqu’on parle de regroupements, les gens pensent directement à ceux de plus de 50 personnes (manifestations, meetings populaires). En plus de ceux-là, dira-t-il, il faudra être regardant aussi au niveau des gares routières, des marchés et même des transports collectifs interurbains comme les cars et les Sotrama. «À défaut de pouvoir interdire les regroupements à ce niveau, il faut voir quelles sont les mesures d’hygiène qu’il faut prendre et respecter, quels sont les comportements que les Maliens eux-mêmes doivent adopter en plus des mesures prises par le gouvernement», a souligné Yaya Sangaré. Pour lui, le gouvernement seul ne pourra pas mettre en application ces mesures. Il appartient donc à chaque département de pouvoir décliner cela au niveau des structures déconcentrées et amener la population à comprendre et à adhérer afin d’accompagner le gouvernement. Pour ce qui concerne son département, Yaya Sangaré déclare que des actions sont déjà envisagées. «Au niveau de la communication, nous avons des atouts qui sont à notre disposition que nous allons exploiter. Nous avons un réseau dense de radios et de presse privées que nous allons exploiter en plus des organes publics tels que l’Ortm avec ses stations régionales et l’Amap avec tous les journaux», a fait savoir le ministre Sangaré.
Il a précisé que ce sont les langues nationales qui vont être utilisées dans la sensibilisation au-delà de la langue officielle qu’est le français. L’objectif visé étant qu’il y ait plus de mobilisation sociale.
Au-delà de l’utilisation des médias, Yaya Sangaré a assuré que pour susciter la mobilisation sociale, les leaders d’opinion, les imams, les responsables des églises, les prêcheurs, les chefs de village et de quartier, les leaders des femmes et des jeunes et tous ceux qui peuvent participer à la conscientisation de la population sur les dangers liés à cette maladie, vont être impliqués.
D’après lui, cette maladie est fortement contagieuse et sa propagation est fulgurante. C’est pourquoi, il conseille que certaines mesures d’hygiène comme éviter de se serrer la main, se laver régulièrement les mains avec du savon, doivent devenir des réflexes pour les populations. Enfin, le ministre Sangaré a indiqué qu’il faut faire en sorte que tout ce qui peut être utilisé comme support puisse l’être afin que les Maliens puissent se protéger et se prémunir de ce fléau.
Dieudonné DIAMA