Lutte contre le choléra : Ségou gagne la bataille

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Dans la lutte contre le choléra,  les responsables administratifs  et sanitaires de la région de Ségou ont engagé une farouche bataille pour vaincre la  maladie. Dans cette opération de toilette   et  de désinfection généralisés même les véhicules de  trois  députés et d’un ministre n’ont  pas été  épargnés. 

Depuis quelques semaines, dans la région de  l’inquiétude se lit sur les visages. La raison est simple. Une épidémie de choléra qui sévit dans la région et dont le bilan est relativement lourd : 49 cas confirmés  dont 2  décès à Niono au km 17  selon les dernières informations disponibles à la Direction Régionale de la Santé. A Tombouctou 844 cas ont été signalés dont 4 décès dans les cercles de Tombouctou, Goundam, Nianfungué, Diré et Gourma Rhaous. A Mopti 488 cas dont 16 décès dans les cercles de Bandiagara, Douentza, Djenné. Gao a connu 1 seul cas dont zéro décès dans le cercle de Bourem.  Selon certaines sources  la maladie serait venue de la région  de Mopti pour s’infiltrer  à Ségou. Les mopticiens à leur tour se défendent et affirment  que c’est un piroguier  de Ségou qui a  introduit la maladie dans la Venise malienne. De toute façon, quelque soit sa provenance les régions de Ségou, Mopti, Tombouctou et Gao  sont aujourd’hui confrontées  à un même et grave problème : le Choléra.  A Ségou, dès l’annonce des premiers cas les autorités administratives et sanitaires  sous la conduite du gouverneur Boureïma SEYBA  ont activé la commission régionale de lutte contre les épidémies. Cette commission est composée des représentants de l’Etat, des collectivités, de la société civile et  des partenaires techniques et financiers. La commission a initié une rencontre hebdomadaire entre ses membres dans la salle de réunion du gouvernorat. Elle a lieu les jeudis. Cette commission  peut aussi se réunir  chaque fois que l’évolution de la situation l’exige. Un plan a été élaboré et un budget prévisionnel est dégagé. Près de 70 millions seront nécessaires pour organiser la riposte contre la maladie.

Des    bonnes volontés  ont rapidement fait montre de générosité.  La  fondation Inter vida   a apporté un   appui en eau de javel, grésil, gants et savons pour un montant de trois millions de francs CFA. A  Niono, il y a eu des contributions locales : le  Député Belco  Ba, le  Préfet de Niono, le Maire de Niono, le  Président du Conseil de Cercle de Niono, les  Commerçants  Diadié Bah et Salif Seribala, le Président Directeur Général  de l’office du Niger, l’Association des Ressortissant du cercle de Niono à Sikasso, le Gouverneur de la Région de Ségou, la Direction régionale de la Santé, L’ONG APSM. Ces    appuis sont constitués de désinfectants (eau de javel, grésil, savon)  de médicaments, de  céréales, de logistiques pour la  construction des lazarets,  d’argent  et de   l’assistance technique.

A l’heure actuel  10 cas suspects de diarrhées et vomissements ont été déclarés  à  N’Gara,  un  cas suspect à Médine dans la ville de Ségou;  un  cas de décès suite à des diarrhées et vomissements à Tiéssiribougou de l’aire de Santé de Togou dans le district sanitaire de Markala;   trois  cas suspects de diarrhées et vomissements à Molodo dans le district sanitaire de Niono.

  Ces  cas ont bénéficié des prélèvements d’échantillon de selles acheminés au laboratoire de l’INRSP à Bamako pour analyse bactériologique. En réalité, il ne s’agissait pas de cas de choléra dans ces  localités mais certainement  d’un manque de pratiques des règles élémentaires d’hygiène. Les résultats de deux nouveaux cas de diarrhées et vomissements découvert à Molodo sont attendus. En effet, la décentralisation de l’INRSP par la dotation de toutes les régions  en matériels et en personnel  adéquats   pour l’analyse des données.

Les actions de  mobilisation et d’information  se poursuivent  à travers les organes de presse publics et privés. Les  réunions journalières techniques du Staff de la DRS sont tenues pour analyser la situation et proposer des solutions. En effet, à Markala au poste de santé du barrage   22.500 passagers ont été  traités (lavage des mains à l’eau chlorée) et 800 véhiculés désinfectés. A Dioro  1.300 personnes ont été  traitées à l’eau chlorée et 65 pirogues et Pinasses de Mopti et Macina ont été désinfectées. A Tièssiribougou 19 puits traités et 15 latrines désinfectées. Quant à  Tominian  un poste de Santé a été ouvert  à Thion  et 5.523 personnes  ont été traitées à l’eau chlorée, 370 véhicules désinfectés dont le véhicule du Ministre de l’Elevage et de la pêche et les véhicules de trois Députés. Bien que des moyens médicaux importants sont disponibles des difficultés existent  comme le refus des véhicules de s’arrêter la nuit par faute de  lumière. L’application des mesures importantes de riposte et de lutte contre le choléra ont permis de circonscrire l’épidémie. Cependant une mention spéciale doit être accordée à l’usine Sada Diallo car les résultats des analyses faites par la mission de la  Nationale   des Eaux, montrent que seule l’eau de javel de Sada Diallo respecte les normes de titrage, donc celle-ci est très efficace pour rompre la chaine de transmission du Choléra.  Dans cette lutte contre le choléra  on peut dire que Ségou a gagné une bataille mais la guerre n’est pas encore  gagnée. Cette guerre sera gagnée contre le choléra et les autres maladies infectieuses quand les populations pratiquent correctement les pratiquent essentielles familiales encore appelées   « gestes qui sauvent » comme  le lavage des mains au savon avant le repas et au sortir des toilettes,  L’utilisation des Moustiquaires Imprégnées de Longue Durée (MILD), l’allaitement maternel exclusif  des bébés jusqu’à six mois.

 

Bandiougou        DANTE

 

 

Lutte contre le Paludisme 

 

Plus  d’1.471.390 Moustiquaires  à distribuer à Ségou.

Le huitième jour de ce mois a été marqué par la cérémonie de lancement de la Campagne de Distribution  des Moustiquaires Imprégnées de longue Durée dans le  cercle Baraouli,  à Konobougou. C’est une forte délégation conduite par Monsieur Ouénégué Diarra,  le Directeur de cabinet du Gouverneur de la région de Ségou qui est arrivée à la place publique de Konobougou sise en face du CSCOM de cette localité. Cette délégation comprenait le Directeur du Programme National de Lutte contre le Paludisme, les représentants services technique notamment le Directeur Régional de la santé, La Directrice Régionale de La promotion de la Femme, de L’Enfant et de la Famille, les Représentants de la Société Civile et les Partenaires Techniques et financier. Le Maire de Konobougou, monsieur Modibo  Niaré après avoir souhaité la bienvenue à la délégation  a demandé aux  populations des 232 villages du cercle à  sortir massivement pour enlever leurs Moustiquaires. Quant au Directeur  du  PNLP, il a surtout remercié les Partenaires  Techniques et Financiers  notamment l’USAID/ PMI ;  PSI/ Mali ; l’OMS ; l’UNICEF ; le Fonds Mondial, le Projet Villages Millénaires pour les efforts de mobilisation financière. Le porte parole des PTF, Monsieur Aboubacar Sadou du PMI /USAID a insisté sur la nécessité pour les parents de dormir chaque soir  et de faire dormir les enfants sous les MILD.

La troupe   « Niogolon » de Baraouli a fait une bonne présentation sur les causes, les conséquences du Paludisme et l’importance de l’utilisation des MILD.

Le représentant du Gouverneur de la région de Ségou, Monsieur Ouénégué Diarra  a déclaré que cette campagne vient après celle de la phase nationale qui a eu lieu le 26 avril dernier à Selingué. Après avoir remercié les autorités administratives et politiques et toute la population de Konobougou pour la grande mobilisation  il a présenté la situation de la maladie au Mali en général  et dans la région de Ségou en particulier.

Au Mali, le paludisme constitue un problème majeur de Santé Publique. Selon les statistiques  du  Système National d’Information Sanitaire, le paludisme est responsable de 38%  des motifs de consultation dans les services de santé et représente la première cause des décès des enfants de moins de cinq ans.

L’année  dernière dans la région de Ségou, il a été enregistré 487.045 cas de paludisme dont 657 décès. En effet, pour lutter efficacement contre cette maladie notre pays  s’est doté d’une Politique  Nationale de lutte contre le Paludisme qui a subi des adaptations dans un contexte de résistance à la chloroquine.  Depuis différentes stratégies sont employées comme la prise en charge précoce des cas ;  la prévention du paludisme pendant la grossesse ; la lutte anti-vectorielle dont la prévention par l’utilisation des MILD enfin  la Communication et la mobilisation sociale.

Cette année le gouvernement vise une campagne de couverture universelle en raison d’une MILD pour deux personnes par ménages  selon la stratégie région par région. En effet, cette politique devra contribuer à réduire la morbidité et la mortalité liées au paludisme et la protection d’au moins 80% de la population d’ici 2012. A Ségou 1.284.794 personnes dénombrées au préalable dans les ménages des 4  Districts  Sanitaires de Baraouli, Macina, Markala et Niono recevront leur MILD avec 234 agents distributeurs  en raison d’une Moustiquaire pour deux personnes et par ménage. Les agents distributeurs sont composés essentiellement des relais avec l’appui des   ASACO, des chefs de villages et chefs de quartiers.

La cérémonie de lacement de MILD a pris fin à Konobougou par la remise symbolique de MILD  au chef de village de  Konobougou Bahady Hanne par le Directeur    de Cabinet du Gouverneur de la 4ème région.

Cette campagne de distribution qui s’est étendue du 8 au 12   septembre et concernait les districts sanitaire de Baraouli, Macina, Markala et Niono portait sur 623.557 MILD. Elle sera suivie d’autres campagnes pour couvrir entièrement la région. C’est une  initiative  à saluer.  Déjà un comité régional de distribution des  MILD a été mis en place par le Gouverneur. Cependant il faudrait que toutes les dispositions soient prises pour que  les Moustiquaires distribuées, les Stocks  à distribuer    ne se retrouvent dans les pharmacies et sur  les marchés car la santé de l’enfant, de la femme, de la famille tout cout en dépend. Aussi faudrait-il prendre des mesures pour que les MILD soient donné gratuitement aux ayants droit conformément aux recommandations des plus hautes autorités de notre pays et des Partenaires Techniques et Financiers.

 

Bandiougou       DANTE


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