En vue de mesurer le chemin parcouru et de définir les nouvelles perspectives de la Vision 2010, 14 Premières Dames d’Afrique venues de la Mozambique, du Nigeria, du Sénégal, de la Cote d’ivoire, de la Mauritanie, de Sao Tomé, de la Guinée Conakry, de la Guinée Bissau, du Niger, du Burkina, de l’Algérie, du Gabon , du Congo Brazzaville et l’épouse de Jean Ping, président de la Commission de l’Union Africaine se sont données rendez- vous à Bamako . C’était le 6 octobre 2011 au Centre international de conférence de Bamako.
Pour la Vision 2010, il est temps de dresser le bilan de cet exercice, de faire un examen lucide de la situation présente, afin d’amorcer la réflexion sur l’avenir, pour les cinq, dix ou vingt prochaines années. C’est dans ce contexte que s’inscrivait cette rencontre des Premières Dames d’Afrique tenue dans notre capitale.
Au terme de ces assises de ce colloque, les objectifs de la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale n’ayant pas été atteints, les Premières Dames ont décidé de prolonger le délai à 5 ans. Car, estiment-elles, en ce 21ème siècle, la question de la mortalité maternelle et néonatale demeure un sujet inquiétant et alarmant, surtout dans les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre. En effet, les études ont prouvé que le taux de mortalité varie entre 500 à 2000 décès maternels pour 1000 naissances vivantes. Quant au taux de mortalité néonatale, il est de 45 pour 1000.
Face à cette situation dramatique, les épouses des chefs d’Etat d’Afrique ont lancé à Bamako en 2001, un Mouvement dénommé «Vision 2010». Rappelons que la Vision 2010 s’était assignée comme objectifs de réduire d’ici 2010, la mortalité maternelle de 50% par rapport à son niveau de 2001 et de réduire la morbidité maternelle et néonatale de 30% par rapport à son niveau de 2001. Cela, à travers entre autres, l’obtention de l’engagement et du soutien en faveur de la mise en œuvre de stratégies opérationnelles régionales pour la réduction de la mortalité maternelle et néonatale ; le plaidoyer en faveur des politiques de promotion, notamment l’affectation des ressources pour l’amélioration des soins de santé maternelle et du nouveau-né.
Après dix ans de combat acharné, il était alors temps pour les actrices du Mouvement et leurs partenaires de jeter un regard rétrospectif afin de projeter dans l’avenir de nouvelles actions. Au terme d’une journée chargée, les Premières Dames se sont rendues compte que des progrès louables ont été certes réalisés, mais de nombreux défis restent à relever. C’est dans cette optique que ces «Reines d’Afriques» ont, de commun accord, décidé de prolonger le mandat de la Vision 2010 avec des actions plus agressives.
Lors de la cérémonie d’ouverture de cette rencontre, le représentant de l’UNICEF, chef de file des Partenaires Techniques et Financiers dira que cette réunion des Première Dames d’Afrique redonne espoir au monde entier, en ce qui concerne la santé mère-enfant. «Malgré les efforts déployés, les résultats en matière de réduction de la mortalité maternelle et néonatale demeure largement en deçà des attentes. Aucun pays africain n’est parmi les meilleurs pays du monde en matière de l’atteinte des Objectifs du Millénaire de la réduction de la mortalité maternelle et néonatale», a-t-il déploré. Cependant, il a reconnu que l’engagement fort des épouses des chefs d’Etats a apporté des résultats probants. Cela, en faisant allusion à la gratuité de la césarienne, à la prise en charge du paludisme des femmes enceintes et des enfants de moins de 5 ans, ainsi que la gratuité des antirétroviraux.
Pour obtenir les résultats escomptés, le représentant de l’UNICEF a préconisé l’augmentation rapide du budget de santé, l’accélération de la formation de ressources humaines qualifiées et la promotion de la scolarisation des filles. Avant de conclure, il a réaffirmé l’engagement des Partenaires Techniques et Financiers à accompagner l’Afrique dans ce noble combat.
Mme Touré Lobo Traoré, Première Dame du Mali, a rendu un vibrant hommage à Mme Konaré Adam Ba Konaré, ex-Première Dame du Mali pour l’important rôle qu’elle a joué dans l’organisation de cette initiative. Elle s’est ensuite réjouie du maintien de la mortalité maternelle et néonatale au cœur de l’agenda national de santé.
L’on retiendra de cette rencontre que nonobstant la multiplication des efforts pour amoindrir les risques de mortalité maternelle et néonatale, les résultats obtenus et les objectifs de la Vision 2010 ne sont pas atteints. Mais, les Premières Dames sont plus que jamais déterminées à combattre ce fléau qu’est la mortalité maternelle et néonatale.
Oumar KONATE
VISION 2010
Initiative pour la réduction de la mortalité maternelle et néonatale en Afrique de l’Ouest et du Centre
Evaluation finale
des activités 2001 – 2010
RESOLUTIONS DES EPOUSES DES CHEFS D’ETAT
Bamako 6 Octobre 2011
Nous, Epouses des Chefs d’Etat réunies à Bamako au Mali le 6 octobre 2011, dans le cadre de l’évaluation finale des activités de la VISION 2010 sur la réduction de la mortalité maternelle et néonatale dans les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre.
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Reconnaissant que toute grossesse est potentiellement à risque et constitue une menace pour la vie de la mère et de l’enfant et que ce risque peut être minimisé par une assistance qualifiée.
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Prenant en compte les précédentes déclarations relatives à la santé de la mère et de l’enfant.
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Convaincues que la réduction de la mortalité maternelle et néonatale ne peut s’opérer sans des ressources humaines compétentes, motivées avec un environnement adéquat (équipements, matériels, consommables, médicaments) et la logistique pour les références et l’adhésion des communautés.
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Rappelant notre déclaration faite à Bamako, le 8 mai 2001 et relative à la VISION 2010 dont les objectifs étaient :
– Réduire d’ici à 2010 la mortalité maternelle et néonatale de 50% par rapport à son niveau de 2001 ;
– Réduire d’ici à 2010, la morbidité maternelle et néonatale de 30% par rapport à son niveau de 2001 ;
• Et conscientes que les objectifs n’ont pas été pleinement atteints et que les résultats obtenus appellent à redoubler d’effort.
I. PRENONS L’ENGAGEMENT
1.1 D’assurer la pérennité des idéaux de l’initiative VISION 2010 à travers :
• La poursuite de l’initiative sous la dénomination VISION 2010 Plus 5
• Plaider pour la poursuite de la mise en place dans chacun de nos pays d’un comité national multisectoriel pour la réduction de la mortalité maternelle et néonatale.
II. SOUHAITONS
L’appui des chefs d’Etat et de Gouvernement, des pouvoirs publics, des organisations internationales et non gouvernementales pour :
2.1 Le respect des termes de la résolution des chefs d’Etat prise à
Abuja relatif à la part du secteur de la Santé dans le budget national soit 15%.
2.2 La mise en œuvre dans chaque pays d’un programme multisectoriel de réduction de la mortalité maternelle et néonatale
2.3. Le renforcement du partenariat public – privé et l’implication effective de la société civile pour la réduction de la mortalité maternelle et néonatale
2.4. La création d’un environnement propice à l’atteinte des objectifs de la Vision 2010 Plus 5.
2.5. L’assurance d’un plaidoyer pour l’extension de l’offre des services de santé aux communautés surtout rurales et assurer le continuum des soins depuis ces communautés jusqu’au niveau tertiaire conformément à la déclaration de Ouagadougou sur les soins de santé primaires.
2.6 La mobilisation d’une expertise régionale de haut niveau pour soutenir les différents programmes de réduction de la mortalité et de la morbidité maternelles et néonatales
2.7 L’application effective les conventions relatives aux droits des femmes et des enfants
2.8. L’ouverture de la Vision 2010 Plus 5 aux autres pays africains non encore membres de la Vision 2010.
2.9. L’assurance du plaidoyer auprès des Nations Unies pour la création d’un fonds destiné à la réduction de la mortalité maternelle et néonatale.
Fait à Bamako le 06 Octobre 2011
