Les Maliens ont passé la fin de l’année 2014 la peur au ventre. Car, par la négligence de certains, la fièvre hémorragique à virus Ebola, qui a longtemps rodé autour du pays y a fini par entrer, faisant au moins quatre morts liés au patient guinéen qui a succombé à la maladie à la Clinique Pasteur. Et à travers une fillette morte à Kayes.
Dès l’annonce de l’entrée de cette maladie en terre malienne, une pétoche générale s’était emparée du peuple malien, une peur due à la rapidité par laquelle cette maladie ravage le corps humain. Mais aussi, à son taux de mortalité.
Bine avant l’entrée d’Ebola en terre malienne, le ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, avait, en amont, mis en place une Centre Opérationnel d’Urgence contre cette maladie. Un centre dirigé par le Prof Samba Sow dont les qualités ne sont plus à démontrer dans le cadre de la lutte contre les maladies endémiques.
Ce centre, dès le début est en alerte 24h /24. C’est d’ailleurs ce centre qui, dès l’annonce du cas suspect de la fillette de deux ans revenu de la Guinée, a procédé aux examens qui ont conclu que celle-ci soufrait d’Ebola.
Aussi, c’est ce centre, en rapport avec l’OMS, qui après une note de l’OMS-Guinée, a procédé à la mise en quarantaine des travailleurs de la Clinque Pasteur, des usagers dont les militaires de la Minusma, et à la pulvérisation des lieux. Mais aussi au traitement de trois cas confirmés d’Ebola sur lesquels, deux ont été guéris pendant que le troisième a succombé à la maladie.
En plus des actions sur le terrain, le département de la Santé et de l’Hygiène Publique a donné des mesures à observer pour prévenir la maladie.
Il s’agit du contrôle de température à l’entrée des services, le lavage des mains, l’utilisation des gels bactéricides pour les mains, l’interdiction de se donner la main ou encore de se faire des accolades…
Retour aux vieilles pratiques
Mais, depuis que le ministère de la Santé annoncé qu’il n’y a plus de cas d’Ebola au Mali, l’on assiste à un abandon progressif des bonnes pratiques à observer pour prévenir cette maladie.
Dans certains services, le contrôle de température ne se fait plus régulièrement, le lavage des mains est le dernier souci de certains. Mieux, dans certains services, les kits de lavage des mains passent des journées entières sans eau. Aussi, l’utilisation des gels bactéricides ne fait plus partie du quotidien de certains.
Sans oublier que les gens ont recommencé avec les vieilles habitudes : se donner la main ou se faire des accolades à tout bout de champ.
Un autre fait qui saute à l’œil est la disparition progressive da la circulation des vendeurs de gels bactéricides. Car pendant qu’il y avait des cas en traitement au Mali, les gels s’arrachaient comme du petit pain. Chacun avait son petit gel dans sa poche. A tel pont que certains commerçants s’étaient transformés en commerçants de gels.
Les grossistes, les revendeurs et même les petits vendeurs à la sauvette se frottaient tous la main. Sans compter les vendeurs de kits de lavages des mains.
Toutes choses qui ont changé aujourd’hui et fait place aux vieilles pratiques. Lesquelles sont pourtant favorables pour la propagation de cette maladie au cas où elle parvenait à refaire son entrée en terre malienne.
Le ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique Ousmane Koné, lors de la déclaration de la bonne nouvelle avait pourtant invité les populations tenir compte des mesures d’hygiène qui, selon lui, restent valables pour éviter d’autres cas. Avant d’appeler les populations à vigilance.
Même discours pour le Prof Samba Sow qui avait indiqué que les mesures d’hygiène doivent être observées par les populations, renforcer les contrôles aux frontières afin de boucler le pays. Car, tant que la maladie rodera aux alentours du Mali, le pays ne sera pas à l’abri. C’est pourquoi, selon lui, seules les mesures d’hygiène indiquées par les autorités sanitaires pourront éviter au Mali de nouveaux cas d’Ebola.
Georges Diarra