La fistule obstétricale reste la morbidité la moins prise en charge, malgré son impact sur la femme, la famille et la société. Dans le monde, elles sont plus de cinq (5) millions de femmes qui en souffrent. Au Mali, on dénombre de 1800 à 2400, le nombre de femmes qui courent le risque par an d’avoir la fistule obstétricale. C’est conscient de cet état de fait que l’organisme Intra Health entend doper les engagements, notamment publi-privé, pour mieux contenir cette maladie, par des mesures de prévention sur les causes, la création des conditions de prise en charge efficace des patientes et leur insertion professionnelle. Dans cette dynamique, selon Dr Cheick Oumar Touré, directeur de l’ONG Intra-Health, le ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique et l’UNFPA ont élaboré une stratégie viable avec plusieurs partenaires. L’une des composantes de cette stratégie sera exécutée dans le cadre du Clinton Global Initiative (CGI), avec une approche dite de 3P (Plaidoyer, Parténariat et Participation). A cet effet, Dr Touré a salué l’engagement des uns et des autres dans la lutte contre la fistule au Mali, notamment Orange Mali. Une societé à travers sa Fondation qui a toujours répondu présente aux cotés des acteurs, organismes et structures publics engagés dans la lutte contre la fistule obstétricale. Avant de conclure son allocution, le directeur de Intra Health, à travers une projection vidéo est revenu sur les causes et les conséquences de la fistule, ainsi que les mécanismes développés au Mali pour venir à bout de cette maladie.
« Prévenir la fistule est le meilleur investissement pour réduire la mortalité maternelle » a conclu Dr Cheick Oumar Touré.
Dans le même ordre d’idées, le représentant résidant de l’UNFPA au Mali, M. Makane Kane a indiqué que la problématique de la fistule est un enjeu de première importance au Mali. Pour preuve, il a brossé certaines actions d’envergures développées sous l’égide de son institution au Mali, tirées à partir d’une enquête menée pour évaluer l’état des lieux par rapport à la lutte contre la fistule au Mali. Notamment au niveau du service des malades de fistule obstétricale du CHUPG et des centres d’accueil des femmes fistuleuses de Ségou et de Mopti. M. Kane dira que le constat sur le terrain laisse apparaître certaines difficultés. Mais qu’au regard des difficultés on doit avoir une attitude d’engagement et de pragmatisme. En la matière, à en croire le directeur résidant de l’UNFPA au Mali, l’institution internationale entend soutenir le gouvernement dans sa lutte contre cette maladie à intensifier la collaboration, mettre à niveau le plateau technique au niveau des centres de traitement, approvisionner les structures en kits et soutenir à l’autonomisation des femmes victimes de la fistule par leur accompagnement. Dejà pour cette année, il est prévu la distribution de 400 kits.
Mme Sidibé, présidente du club Inner Wheel Bamako-Koulouba, a témoigné sur l’engagement de leur organisme en faveur des femmes victimes de la fistule. Elle a annoncé d’importantes actions en vue à cet effet, dont l’organisation d’une émission de téléthon.
La fondation Orange-Mali renouvelle son engagement avec 76 Millions CFA !
Jean Luc Bohé, directeur générale de la société Orange Mali et président de la fondation de la même entreprise, a indiqué la disponibilité de sa société à accompagner toute initiative allant dans la lutte contre la maladie et pour le bien être des Maliens. « Cela constitue un devoir, sinon une obligation d’apporter du soutien aux Maliens » a affirmé M. Bohé. Avant de rappeler dans la lutte contre la fistule obstétricale au Mali, certaines actions salvatrices posées par la Fondation Orange-Mali depuis 2008. Notamment par la remise de nombreux dons aux services d’urologie du CHUPG. A l’en croire, ce nouveau projet leur offre une nouvelle opportunité de continuer leur soutien pour la lutte contre cette vilaine maladie. Pour lier l’acte à la parole, le directeur général d’Orange-Mali a remis à la représentante du ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, Agnès Traoré, un document de protocole d’engagement à hauteur de 76millions de FCFA pour la construction d’un bâtiment au profit des femmes fistuleuses de l’Hôpital régional de Sikasso.
M. Gary Juste, directeur USAID/Mali, dans son allocution à l’occasion du lancement du ‘’Partenariat Innovant pour plus d’engagement dans la lutte contre la Fistule Obstétricale au Mali’’ a tenu à rappeler le parcours du CGI (Clinton Global Initiative). Lancé en 2005 par l’ancien président américain, Bill Clinton, le CGI vise à créer et de mettre en œuvre des solutions novatrices pour faire face aux défis les plus pressants du monde. Et depuis cette date, à en croire à M. Gary Juste, les projets de cette initiative ont permis d’améliorer les conditions de vie de plus de quatre cent trente millions (430 Millions) de personnes dans plus de 180 pays au monde. D’où l’occasion pour lui de se féliciter de l’engagement de cet organisme dans la lutte contre la fistule au Mali.
Particulièrement, de 2008 à 2013 à travers le projet Fistula Care, l’USAID a investi plus de 825 Millions de FCFA dans la prévention et la lutte contre la fistule au Mali. Toute chose qui a permis la prise en charge de 460 femmes, la formation de 20 chirugiens à la chirurgie de la fistule. Actuellement dans le cadre du même projet pour une période de cinq ans 2014-2019, l’USAID a engagé une enveloppe de quatre (4) milliards de F CFA.
« Une génération sans fistule est possible, pour cela il faut une meilleure coordination des interventions et l’implication des partenaires de tous les secteurs » a affirmé M. Gary Juste, directeur USAID/ Mali. Qui a remis un gros lots de kits à la représentante du Ministre de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Diarra Kadiatou Samoura.
Moustapha Diawara
