Le Centre de recherche et de lutte contre la drépanocytose (CRLD) est investi d’un certain nombre de missions. Son comité scientifique et technique s’est réuni jeudi dernier pour analyser les avancées obtenues depuis la dernière session tenue en novembre 2011. Il fut présidé par un de ses membres, Pr. Boubacar Sidiki Cissé, Le CRLD a connu de bons résultats et l’état de santé du centre est appréciable. Reportage
Dans le cadre de la lutte contre la drépanocytose (une maladie génétique et héréditaire due à une anomalie de l’hémoglobine qui entraîne une déformation du globule rouge en faucille), le Crld, a acquis une expertise avérée et atteint des performances reconnues au-delà de nos frontières.
La structure dirigée par le Prof Dapa Ali Diallo, a tenu, jeudi dernier, la 3è session de son comité scientifique et technique. Objectif : partager avec le comité composé d’éminents hommes de science, les avancées significatives obtenues par le centre conformément aux missions qui lui sont dévolues.
Les travaux de cette troisième session ont débuté par la vérification des mandats. Au constat final, sur les neuf membres composant le comité scientifique, trois étaient absents pour diverses raisons. Parmi les absents figure le Pr Gil Thierma, président du comité scientifique et technique et Professeur à l’université de Paris. Celui-ci n’a pu faire le déplacement pour des raisons de calendrier.
En introduisant les débats, Boubacar Sidiki Cissé a insisté sur l’importante d’une telle rencontre qui, dira t-il, permet d’apprécier la pertinence de certains projets et leur faisabilité en rapport avec le plateau technique.
Le Directeur général du centre, le Professeur Dapa Diallo a évoqué le retard accusé dans la tenue de cette 3è session qui aurait dû se tenir plus tôt. La crise politique et sécuritaire que notre pays a connue l’année dernière a conduit à son report à plusieurs reprises. Le Prof Diallo a justifié ensuite l’absence de certains membres (étrangers) du comité scientifique. Ils n’ont pu venir à Bamako en raison de leur agenda chargé et à cause des reports successifs de cette session.
Lors de cette session, la direction générale du centre a soumis aux membres du comité scientifique et technique les documents qui retracent les activités menées depuis 2011 ainsi que les perspectives pour l’année 2013.
Le Professeur Diallo a expliqué que les objectifs fixés pour l’année 2012, tant dans le domaine de la recherche, de la formation, que dans celui de l’appui aux soins spécifiques, ont été globalement atteints, malgré les difficultés rencontrées. Au nombre des résultats figurent : plusieurs participations à des rencontres scientifiques internationaux au cours desquelles le centre a fait sept communications orales ; huit travaux de recherche conduits; trois publications dans des revues avec comité de lecture; la formation de 40 médecins de campagne et de 60 animateurs de proximité. A cela s’ajoutent la tenue de 19 séances d’animations scientifiques; le suivi de 899 cas de drépanocytose; la dispensation de 28 500 ordonnances (qui ont permis un accès permanant à tous les antalgiques), la réalisation de 2 472 journées d’hospitalisation.
Pour le Professeur Diallo, tous ces résultats n’ont pu être atteints sans l’engagement et la détermination du personnel. Un personnel pour lequel il a tenu à dire merci pour les efforts fournis et sans cesse renouvelés.
Les travaux du comité ont également porté sur les perspectives pour l’année 2013. Il s’agit de prévisions qui s’appuient sur l’expertise acquise par le centre au cours de ses trois premières années de fonctionnement. Mais pour leur réalisation, le chemin est parsemé d’embûches. Le Centre fait, en effet, face à un certain nombre de difficultés sur lesquelles le directeur général du centre a particulièrement insisté. Il s’agit notamment de l’insuffisance en personnel tant en nombre qu’en qualité. Il s’agit en outre des difficultés de mobilisation des fonds de recherche et l’accès à certains médicaments de première nécessité pour le drépanocytaire.
Sous de bons auspices
Maintes fois repoussée, la troisième session du comité scientifique et technique s’est finalement tenue et sous de bons auspices. En effet, elle (la rencontre) a lieu à un moment où la Fondation Fabre, la direction de la coopération internationale de la principauté de Monaco et le ministère des Affaires étrangères français, qui font partis des partenaires stratégiques du centre, viennent de renouveler pour les trois ans à venir (2013-2015) leur engagement aux côtés du centre de recherche et de lutte contre la drépanocytose. Un centre qui ne cesse d’améliorer son plateau technique avec l’acquisition de matériels de pointe. La visite rendue par les membres du comité technique et scientifique au laboratoire du centre, a permis de constater la bonne dotation du centre en équipements de haute technologie. Equipements grâce auxquels le centre a réussi à rehausser ses capacités aussi bien en matière d’analyses biomédicales, biochimiques ainsi que dans le domaine de la biologie cellulaire et moléculaire.
L’un des outils de haute technologie dont dispose le centre c’est l’ABX pentra DX 120 (un appareil d’hématologie) qui permet au centre de faire des dosages automatisés. Il s’agit d’un équipement de dernière génération dont dispose très peu de laboratoires dans la sous région. «Nous sommes les seuls à disposer d’un tel appareil au Mali et même dans la sous région. C’est un équipement qui nous permet d’avoir un gain de temps et de gagner aussi en efficacité. Il fait 120 tests d’échantillons de sang par heure», nous a confié le Dr Aljouma Guindo, le directeur général adjoint du centre. Dr Guindo qui assurait la visite guidée au labo, a dirigé les membres du comité dans une des salles où le centre est en train d’installer une unité d’hématologie pour l’identification des bactéries en cause. Cette unité est appelée à jouer un grand rôle au sein du centre. «Les drépanocytaires sont très susceptibles aux infections bactériennes, et nous avons pour perspectives, pour chaque drépanocytaire, de vérifier s’il y a infection ou pas. S’il y a infection, identifier la bactérie en cause et proposer la molécule la plus appropriée pour la prise en charge de ces infections bactériennes», a expliqué Dr Guindo, avant de préciser qu’il s’agit d’une unité destinée à l’antibiogramme qui consiste a déterminer parmi un certain nombre de molécules disponibles celle qui est la plus efficace. Pendant la visite des installations du laboratoire, les membres du comité scientifique et technique ont félicité la direction du centre pour la qualité de certains équipements qu’on retrouve dans très peu de laboratoires aujourd’hui. Ainsi, ils ont promis d’assurer de prendre des dispositions pour maintenir ces équipements (de pointe) en bon état de fonctionnement.
Oumar Diamoye
Quatre questions au Pr Dapa Diallo :
Au terme de la session, le Pr Dapa Diallo s’est confié à notre réporter
Pr, dans quel cadre se situe cette session ?
La question du comité scientifique et technique, selon le décret de fonctionnement du centre, est une session qui doit se tenir tous les deux ans pour parler des questions essentiellement scientifiques du centre.
La drépanocytose c’est quoi concrètement ? Quelle en est la situation au Mali?
La drépanocytose est une maladie génétique qui est transmise par les parents aux enfants et dont les premières manifestations commencent déjà très tôt dans la vie, vers l’âge de six mois. Il s’agit essentiellement d’une maladie de la douleur ; il s’agit d’une maladie des infections fréquentes. C’est essentiellement cette manifestation qui amène souvent les malades à consulter. Aujourd’hui, il y a entre 5000 et 6 000 nouveaux nés qui naissent drépanocytaires au Mali, dont 500 en moyenne à Bamako. Depuis sa création, on est actuellement à plus de 3000 malades drépanocytaire qui sont suivis régulièrement au centre où ils sont pris en charge pour les complications. Ceci est largement au dessus des prévisions qui étaient de l’ordre de 450 malades par mois. Ça veut dire que l’activité de prise en charge aujourd’hui est extrêmement importante et commence à déborder les capacités du centre en terme notamment de personnel qualifié.
En 2013, on a reçu pratiquement plus de 200 malades nouveaux. Tous les mois c’est 80 malades en moyenne qu’on reçoit depuis la création du centre. Ça veut dire qu’on encore sur une courbe ascendante. On a commencé avec une moyenne de 45 malades. Et depuis quelques mois c’est en moyenne 80 nouveaux malades par mois
Pr, de la création du centre à aujourd’hui, qu’est ce qui a fondamentalement changé ?
Ce qui a fondamentalement changé c’est d’abord l’accès aux soins des malades. L’accès a doublé ou même presque triplé en 4ans. Ça veut dire que le plaidoyer initial qui était de créer ce centre se justifie pleinement.
Ce qui a changé aussi c’est l’information au niveau de la population. On sait aujourd’hui que beaucoup de gens, en tout cas à Bamako et dans les environs et même dans la sous région savent ce qu’est la drépanocytose, ce qu’on peut faire aujourd’hui en matière de drépanocytose. Donc ça explique cet afflux. On a l’impression que la population est de plus en plus intéressée pour une prise en charge.
Quelles sont alors les perspectives du centre à court, moyen et long terme ?
Les perspectives à court, moyen et long terme font référence à ses missions essentielles.
En matière de missions de recherche, c’est d’abord d’aller explorer deux questions importantes qui sont vraiment des préoccupations. C’est quelles sont les causes de fièvre chez le drépanocytaire ? Parce que la fièvre est très délétère, ça provoque les crises et ça peut même entraîner des décès parfois. Donc, aujourd’hui, il n’y a pas d’étude bien connue en Afrique pour explorer cette question. C’est une approche importante.
Deuxième chose, c’est comment faire en sorte que les grossesses puissent se passer le plus correctement que possible chez les familles drépanocytaires. Parce que jusqu’à une période récente c’était d’interdire les grossesses chez les femmes drépanocytaires. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. La femme drépanocytaire peut tout à fait concevoir et il faut un schéma simplement adapté pour lui permettre de mener à bien cette grossesse comme les autres femmes. En matière de recherche voilà un peu les perspectives.
Concernant l’appui aux soins, les perspectives seraient de décentraliser. Il y a aujourd’hui un véritable pléthore au niveau du centre. Aujourd’hui, notre souhait c’est que la prise en charge soit effectuée au niveau de la périphérie. C’est pour ça que nous pensons à créer des centres de compétence. Cette année 2013 d’ailleurs nous prévoyons l’appui à la création d’un centre de compétence à l’hôpital régional de Kayes.
Troisième mission, c’est l’aspect information. C’est de faire en sorte qu’on puisse mettre en place un programme de communication pour assurer un parrainage, notamment au nom des drépanocytaires qui sont là démunis et qui ne peuvent pas faire face au forfait, même si le taux est bas.
O.D
Pour éviter de mettre au monde des enfants drépanociteurs ici en France, on procède à la recherche de cette maladie en pratiquant systématiquement l’électroforêse de l’hémoglobine chez les parents succeptibles d’être des porteurs.A noter que seule la forme SS est grave, sinon on peut être AS sans jamais dévélopper la maladie mais le risque est de faire des enfants SS en se mariant avec un conjoint(e)AS lui aussi. 😉
😉 😉 😉 😉 😉 ,un grand merci à vous PR Dapa DIALLO,car mieux on l’apprend mieux c’est bien soigner car c’est une maladie que beaucoup ignore encore,j’ai perdue une soeur,à32ans de cette maladie,vivement que les remedes,soit le plus rapide pour le grand bonheur de tous et toutes ses gens qui souffre en SILENCE?????????????????????????????,encore un grand MERCI àvous PR DAPA DIALLO 😉 😉 😉 😉 😉 😉 😉
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