Afin de susciter le plus grand engagement des leaders religieux dans la lutte contre la maladie à virus Ebola qui sévit en Guinée-Conakry voisine et fait cinq morts au Mali, le ministère des Affaires Religieuses et du Culte, en partenariat avec l’UNICEF a organisé à leur intention une journée de plaidoyer. C’était hier jeudi 11 décembre au CICB sous la présidence du ministre Thierno Oumar Hass Diallo, en présence du représentant de l’UNICEF au Mali, Francisco Equuza.
Depuis plusieurs mois, la fièvre hémorragique à virus sévit dans certains pays de l’Afrique de l’ouest tels que le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée-Conakry voisine où elle a fait plusieurs milliers de morts.
Cette terrible maladie qui a longtemps rodé aux frontières du Mali sans pouvoir y accéder y a afin pénétrer par la négligence de certains. C’est ainsi qu’un premier cas a été découvert à Kayes. Il s’agit d’une fillette de deux ans revenue de la Guinée avec sa grand-mère. Elle fut la première victime de cette maladie au Mal.
Ensuite, par l’imprudence de certains, un malade a été transporté de la ville de Kouremalé en Guinée vers Bamako pour être pris en charge à la Clinique Pasteur. Alerté par un message de l’OMS-Guinée, les autorités sanitaires du Mali finiront par découvrir qu’il s’agit d’un cas d’Ebola.
Cela va amener celles-ci à prendre les dispositions qui s’imposent : mise en quarantaine de la clinique Pasteur avec les clients, personnel soignant, personnes-contactées par les victimes pour éviter la propagation de la maladie.
A la suite de cela, un infirmier en service dans cette clinique étant entré an contact direct avec le malade sera contaminé avant de succomber aux séquelles de cette maladie. Il s’agit de l’infirmier Salif Diarra. Il sera suivi par Dr Diomandé, un médecin ayant participé à la prise en charge du vieux guinéen mort d’Ebola.
Les religieux engagés dans le combat
C’est face à la présence de cette maladie dans notre pays que les autorités de la République ont décidé d’impliquer les leaders religieux dont le rôle est prépondérant dans la sensibilisation dans les lieux de cultes tels que les mosquées et les églises.
Le thème retenu pour cette journée de plaidoyer est « le rôle attendu des religieux dans la lutte contre la maladie à virus Ebola ».
Cette journée a commencé par une lecture de versets coraniques par le représentant du Haut Conseil Islamique en la personne de Mohamed Dia. Ces bénédictions on été suivies par celles du représentant de l’Eglise Catholique, Dr Keita Marcel.
Il a souhaité que l’esprit du Seigneur descende sur les participants, et que les enseignements tirés de cette journée de plaidoyer aide le Mali à bouter la fièvre Ebola hors du Mali.
Il sera suivi par le représentant de l’Eglise protestante qui va abonder dans le même sens. Avant de se réjouir que cette rencontre témoigne des bonnes relations entre les religions au Mali. Et de faire des bénédictions pour qu’une issue favorable soit vite trouvée dans la lutte contre Ebola. Non sans promettre leur engagement à passer les messages qu’il faut pour sensibiliser les fideles dans leurs lieux de culte.
Dans son intervention, le représentant de l’UNICEF Francisco Equusa s’est réjouit de la mobilisation des religieux autour de cette journée. Selon lui, depuis le début de cette maladie, le monde entier et plus particulièrement le Mali a accordé une attention particulière à la lute contre elle.
A l’en croire, c’est conscient du rôle prépondérant que peuvent jouer les religieux dans la sensibilisation et la diffusion des infirmations sur la maladie à virus Ebola que cette journée a été organisée.
- Equuza a réitéré l’engagement de l’UNICEF aux cotés du Mali dans la lutte contre cette maladie avant de conclure que son organisation maintient son engagement dans l’amélioration des conditions de vie des enfants au Mali.
Le ministre Therno Oumar Hass Diallo pour sa part a remercié les religieux pour leur grande mobilisation. Avant de poursuivre que ceux-ci ont un rôle indispensable à jouer dans la sensibilisation contre cette maladie. Surtout lors des rites funéraires où les populations sont en contact direct avec les morts.
C’est pourquoi, le ministre a demandé que des précautions soient prises lors de ces cérémonies afin d’éviter la propagation de la maladie.
« A cause de cette maladie, des précautions différentes des pratiques séculaires doivent être mises en œuvre. C’est aux chefs religieux de sensibiliser leurs fideles dans les mosquées et églises afin que ces précautions ne causent pas un choc et soient comprises et appliquées » a laissé entendre le ministre Diallo. Qui a rappelé que le président de la République IBK lui-même s’est mis en avant de la lutte contre cette maladie en se rendant à Kouremalé en Guinée-Conakry et en se déclarant « chef de bataillon de l’armée de lutte contrer Ebola ».
A noter que lors de cette journée, d’éminents experts ont expliqué aux religieux les mesures à observer pour éviter la maladie, ses signes et les pratiques à promouvoir.
Cette journée a été sanctionnée par une déclaration commune d’engagement dans la lutte contre l’Ebola. Une véritable communion d’action faite par les religieux, chrétiens comme musulmans.
G.Diarra