En partenariat avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Organisation internationale de la migration (OIM) et les communautés villageoises, les agents socio-sanitaires pré-positionnés pour la détection d’éventuel cas dans la frontière Mali-Guinée, font tout leur possible pour éviter toute introduction du virus sur notre territoire.
Malgré les grands efforts concluants déployés par les autorités maliennes, la vigilance devrait rester de mise sur le terrain pour éviter toute réintroduction du virus dans notre pays. En effet, les 8 cordons frontaliers du district sanitaire de Kangaba, localité frontière de la guinéenne, attiraient toutes les attentions.
Afin de constater de visu, les réalités du terrain, l’Alliance des journalistes contre Ebola a évalué à sa manière les différentes mesures de contrôle à Kourémalé.
Dans la Commune rurale de Benkadi, les caravaniers ont échangé avec les acteurs des différents maillons de la chaîne de lutte et de prévention afin de déceler les difficultés auxquelles ils sont confrontés. Il s’agit des autorités municipales, le chef du Centre de santé de référence de Kangaba et les trois cordons dans l’aire de santé de la Commune de Kourémalé.
Agents de santé, douaniers, policiers et gendarmes à la frontière pour la surveillance de la maladie à virus Ebola ont fait montre d’un intérêt lors de la séance de briefing pour la mission.
L’objectif de cette séance de briefing était d’abord de demander aux uns et aux autres l’état des lieux de la lutte et de la prévention. Cela, juste pour avoir une identité de vue sur cette épidémie qui a fait des centaines de morts chez nos voisins guinéens.
Un combat de bonne collaboration
Sirama Coulibaly, médecin-chef, a fait savoir que Kangaba est une localité stratégique dans la lutte contre Ebola. “Les acteurs se concertent régulièrement pour la mise au point de la situation. Nous avons 4 aires de santé dans le district sanitaire de Kangaba : Kéniéké, Tombola, Balla-Massala, Kourémalé. Les cordons de riposte sont situés à la police des frontières, au bureau secondaire de la douane, à Nougani, Koflatiè, Dioulafoundo, Niéouléni, Banankoro et Massala. Les autorités municipales, les communautés villageoises, les agents de santé et sécurité ont fédéré leurs forces pour le contrôle des passagers. Et depuis le 18 janvier, le Mali a maitrisé l’épidémie…”
C’est suite à ces directives que les journalistes ont été conduits au bureau secondaire des douanes de la frontière par le chef de Centre de de santé de référence de Kangaba, Sirama Coulibaly, et le président du comité de riposte villageois, Massama Kéita.
Au niveau du bureau secondaire de la frontière Mali-Guinée, les agents de la sécurité sont conscients de la menace Ebola, malgré la relative accalmie datant du 18 janvier. Ici, tout se passe sans commentaire avec une dose de pédagogie.
Les passagers remplissent les formalités, de prime à bord le lavage des mains. Ce qui donne droit à l’accès du stand pour la prise de température. Trois questions n’ont pas échappé à notre vigilance : connaissez-vous Ebola ? Comment se manifeste Ebola ? Quelles sont les mesures de préventions ?
“Nous avons trois missions : une mission fiscale, économique et sécuritaire. C’est pourquoi nous faisons le meilleur pour assurer la santé des populations des deux pays frères, à travers les moyens que le gouvernement du Mali a mis à notre disposition”, a expliqué le chef du bureau secondaire des douanes de Kourémalé, l’inspecteur des douanes Harouna Traoré.
Pour le Sergent Moussa Simaga, après un diagnostic préliminaire, marqué par des questions-réponses, s’il s’avère nécessaire de considérer sur la base des réponses du passager comme étant un cas suspect nécessitant un examen sanguin, il est aussitôt conduit dans une unité d’isolement via un couloir spécifiquement réservé pour la cause, à quelques mètres du poste de police.
“En attendant d’être fixé sur son sort, le passager est orienté dans un couloir. Tout le cheminement s’effectue dans des conditions hygiéniques spécifiques afin de minimiser les risques de contamination…”
Aux dires du président du comité de crise, les jeunes sont formés pour intercepter les passagers en provenance de la Guinée, qui échappent à la vigilance des agents de contrôle.
Par ailleurs, le chef agents de santé du cordon de Nougani, Guiba Kondé a signalé quelques difficultés à l’enregistrement des usagers. “Il arrive des fois que certains ignorent le sens de notre action. C’est pourquoi notre mission ne s’arrête pas seulement au contrôle de température”, ajoutant que le système de soin mis en place donne des résultats positifs.
Il a en outre souhaité le renforcement des activités de sensibilisation et de mobilisation sociale, de contrôle au niveau des cordons sanitaires et la disponibilité des produits désinfectants et intrants.
Bréhima Sogoba