Quatre grandes organisations internationales de la santé ont annoncé, mardi 12 janvier 2021, la mise en place d’une réserve mondiale de vaccin contre l’Ebola. Un moyen pour contenir les futures épidémies et protéger les populations les plus vulnérables.
Autorisé depuis novembre 2019 par l’Agence européenne des médicaments, le vaccin contre Ebola (vaccin injectable à dose unique) est maintenant préqualifié par l’OMS, et homologué par la « Food and Drug Administration » des États-Unis ainsi que dans huit pays africains. L’annonce a été faite aujourd’hui, mardi 12 janvier 2021.
Cette réserve mondiale de vaccins contre l’Ebola est l’œuvre de quatre grandes organisations internationales de la santé (UNICEF, OMS, FICR et MSF). Selon leur communiqué conjoint, avant l’obtention d’un « permis, le vaccin a été administré à plus de 350 000 personnes en Guinée et lors des flambées d’Ebola 2018-2020 en République démocratique du Congo en vertu d’un protocole d’“utilisation humanitaire”. »
Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, déclare : « Les vaccins contre Ebola ont permis de prévenir l’une des maladies les plus redoutées au monde ». Prônant depuis un certain temps le multilatéralisme dans la lutte contre la pandémie du coronavirus, Dr Tedros précise : « Ce nouveau stock [de vaccin contre Ebola ndlr] est un excellent exemple de solidarité, de science et de coopération entre les organisations internationales et le secteur privé pour sauver des vies ».
Les stocks de ce vaccin sont gérés par le fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF). « Cette réserve de vaccins contre ebola est une réalisation remarquable qui nous permettra de fournir des vaccins à ceux qui en ont le plus besoin le plus rapidement possible. », a affirmé Henrietta Fore, directrice générale de l’UNICEF.
Cette réserve pour la riposte contre l’Ebola sera d’une importance capitale, estime Jagan Chapagain, secrétaire général de la FICR. « Au cours de la dernière décennie seulement, nous avons vu Ebola dévaster les communautés d’Afrique de l’Ouest et centrale, frappant toujours les plus pauvres et les plus vulnérables les plus durement », a-t-il déclaré.
Avec les 6890 premières doses disponibles, ces organisations de la santé sont sûres de pouvoir venir à bout de cette épidémie. Elles précisent d’ailleurs que d’autres « quantités seront livrées dans la réserve ce mois-ci et tout au long de 2021 et au-delà ». Le niveau de doses recommandé est de 500 000 pour la réserve d’urgence de vaccins contre ebola. Il faudrait attendre plus de deux pour atteindre ce niveau.
Notons que les efforts visant à établir la réserve ont été menés par le Groupe international de coordination (GCC) sur la fourniture de vaccins. Ce groupe comprend l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’UNICEF, la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) et Médecins sans frontières (MSF), avec le soutien financier de Gavi, l’Alliance vaccinale.
Cette « réserve permettra aux pays, avec le soutien d’organisations humanitaires, de contenir les futures épidémies d’Ebola en assurant un accès rapide aux vaccins pour les populations à risque pendant les flambées », ont précisé les organisations dans leur communiqué conjoint.
Fousseni Togola