La polémique enfle autour de la gestion de la maladie hémorragique à virus Ebola entre le pouvoir public et les partis politiques de l’opposition. Et pour cause, Les autorités maliennes écartent toutes idées de fermeture de frontières (terrestres ou aériennes) avec la Guinée, le pays le plus touché par l’épidémie. Celles-ci avancent ses raisons.
Depuis que l’Ebola a franchi nos frontières, c’est la peur et la psychose qui gagnent le terrain. Si certains ont approuvé l’effort du gouvernement à contrer cette épidémie à travers des campagnes d’information et de sensibilisation, d’autres l’ignorent catégoriquement. Sur la question, le président de la république est catégorique. « La guinée est un pays frère, un pays ami. Nous n’allons pas fermer nos frontières avec nos frères, mais nous allons renforcer les dispositifs de contrôles sanitaires dans les frontières et à l’intérieur du pays », a-t-il déclaré. Un engagement qu’il réaffirme dans tout son passage. Dans la même logique, le ministre Camara avait avancé quelques raisons pour appuyer la position du gouvernement. « Si nous fermons les frontières avec la guinée, la conséquence serait dramatique. En plus l’OMS ne recommande pas cette option. Mais nous allons mettre en place des dispositifs de contrôles adéquats pour faire face à l’épidémie. », A-t-il soutenu. Malgré ces arguments avancés, certains responsables de la classe politique du pays ne partagent pas les mêmes points de vue. C’est le cas de l’URD qui trouve que la gestion de la situation est passive. Dans sa proposition de solution, le parti demande la fermeture temporelle des frontières d’au moins un mois, le temps de mieux équiper le personnel de la santé. Pour Tièblé Dramé, président du Parena, le constat est amer dans la gestion de la crise. En se référant sur l’information donnée sur les cas d’Ebola avérés au Mali, M. Dramé pense que le président est déconnecté de la réalité du pays. Quant à Ali Nouhoum Diallo, ancien président du parlement de l’UEMOA, l’Adema PASJ ne veut pas se souscrire à l’idée de la fermeture illusoire et inefficace des frontières entre le Mali et la Guinée. Il adhère plutôt à la recommandation de doter toutes nos frontières d’équipements idoines, et de ressources humaines compétentes.
M.D
Prévention et riposte contre la fièvre Ebola : Le Premier ministre reçoit la patronne de l’OMS
Le Premier ministre a reçu cette après-midi du 22 novembre en compagnie du Ministre de la Santé, une délégation conjointe composée du Dr Maragaret Chan, Directrice générale de l’OMS, notre compatriote Michel Sidibé, Directeur Exécutif d’ONUSIDA, M. David Gresley de la Minusma et Coordinateur résident du système des Nations-unies au Mali, du Prof Jean-François Delfraissy, Coordinateur de l’ensemble des opérations internationales et nationales de réponses à l’épidémie d’Ebola du Gouvernement français. SE Thiam Aya Diallo, Ambassadeur du Mali en Suisse et auprès des organisations internationales à Genève a également assisté à la rencontre.
Invitée par le Président de la République, cette importante délégation séjourne au Mali jusqu’au 25 novembre afin d’exprimer la solidarité de la communauté internationale à l’endroit des autorités et de la population malienne et contribuer à la riposte nationale à l’épidémie d’Ebola. Avec l’ensemble des acteurs nationaux, il sera mené une analyse conjointe de la situation, de l’identification des besoins et des modalités de renforcement coordonnés et urgents de la communauté internationale à la mise en œuvre du plan national de riposte. A cet effet, les partenaires du Mali sont disposés pour des appuis en ressources humaines qualifiées et en matériel.
Dans une totale convergence de vues, les membres de la délégation de l’OMS et de l’Onusida qui ont visité les dispositifs de prise en charge à Bamako notamment au CNAM se sont félicités du leadership politique porté par les plus hautes autorités nationales dont le Président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta. Ils estiment que ce leadership doit être élargi également au niveau du plateau technique de prise en charge en collaboration étroite avec les partenaires techniques et financiers.
Secundo, la délégation a mis l’accent sur la poursuite de la sensibilisation, l’implication de la société civile, des religieux et des acteurs régionaux et locaux. Les actions actuellement en cours sont assez satisfaisantes, le Mali étant à un taux de suivi des personnes contacts de 95% contre 20% dans un des pays foyers. Quant à certaines pratiques culturelles néfastes à la prévention contrôlée, la société civile est restée très réceptive aux consignes des agents de la santé.
En troisième lieu, le Président de la République et le Gouvernement ont fait montre de combativité contre toute sorte de stigmatisation en se rendant auprès des personnes prises en charge, des sites à risque et auprès des familles voisines de domiciles mis en quarantaine. Quant à la coordination, elle se met progressivement en place avec un organigramme et des équipes régionales.
A l’occasion de cette importante visite au Mali, outre une rencontre du système onusien malien organisée ce matin autour de la patronne de l’OMS, une grande réunion sur le renforcement du système de santé est prévue ce dimanche à la Primature entre la délégation et les autorités maliennes dont les Ministres en charge de la santé, de l’économie, de la communication, de la jeunesse puis de la femme.
Sur décision du Secrétaire Général des Nations Unies, le Mali a accueilli depuis le 21 novembre un bureau des Nations Unies pour les interventions d’urgence Ebola (UNMEER).
Les derniers chiffres de l’OMS font cas de 5 420 dans six pays d’Afrique, plus les Etats-Unis et l’Espagne. Le nombre total de personnes infectées par le virus est de 15 145, selon le dernier bilan de l’OMS publié mercredi. L’organisation estime que ces chiffres sont sous-estimés. L’épidémie, la plus grave depuis l’identification du virus en 1976, est partie de Guinée fin décembre 2013. Le 16 novembre, on enregistrait dans ce pays 1 192 décès sur 1 971 cas. Au Liberia, on comptabilisait 2964 morts sur 7069 cas. Le premier cas importé décelé au Mali remonte au 23 octobre 2014 à Kayes.
Demain dimanche, le Premier ministre se rendra à Kourémalé afin de s’assurer que les instructions données la semaine dernière par le Président de la République sont strictement et scrupuleusement appliquées. A partir de la semaine prochaine, le Gouvernement multipliera les visites inopinées, y compris sur la bande frontalière avec la Guinée dans le cadre du contrôle des dispositifs de prévention et de prise en charge.
Cependant tout le monde s’accorde sur l’objectif d’éradiquer l’épidémie dans les trois pays foyers pour vaincre efficacement tout risque dans les pays voisins.
CCINT Primature
Source: Primature
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