Rentré de Dakar, le Premier ministre, Moussa Mara, vient de présider, dans l’après-midi du 25 novembre, la 5ème réunion du Comité interministériel de gestion des épidémies, axé sur la fièvre Ebola. Il ressort de l’exposé du jour du ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique que les recommandations antérieures sont en cours d’exécution.
Ainsi, les dispositifs de contrôle sur la bande frontalière sont fonctionnels dans plusieurs cas Nougani, Yanfolila, Sélingué, Sikasso, Badogo et Kourémalé. L’ensemble des sites convoque des renforcements humains et matériels, y compris à Narena, Sébénikoro, dans les gares routières et au Centre opérationnel de Bamako.
Sur le plan de la communication, le Ministère de la Santé, en plus de la campagne de masse et de proximité animée par le CNIECS sur les media nationaux et 400 radios FM, les communiqués quotidiens, les rencontres et visites ciblées, animera un point de presse tous les jours, élargi aux ONGs.
Le tri des malades à l’entrée des hôpitaux et des centres de santé, le recensement des hygiénistes, des morgues et des lieux de culte et l’équipement de tous les centres de santé du secteur privé et public en thermomètres électroniques sont en cours.
Un programme de formation sera déroulé dans ce sens, parallèlement aux plans de sensibilisation sectoriels à élaborer par les Départements ministériels. Des actions ont été déjà menées par le Ministère des Affaires Etrangères, avec le briefing des missions diplomatiques, celui de l’Education nationale, avec des séances de sensibilisation, ou encore celui de l’enseignement supérieur, qui a mis en place sa Cellule de lutte Ebola.
La recommandation la plus importante de la réunion portait sur l’organisation, dans les plus brefs délais, d’une rencontre bilatérale entre autorités maliennes et guinéennes sur la gestion des risques liés à libre circulation des personnes entre les deux pays. Cette rencontre verra la participation de l’OMS et des ministères en charge de la Santé, de l’Intérieur et des Mines des deux pays.
En effet, au niveau de la frontière, certains services techniques guinéens ne sont pas encore dans le bon rythme de la prévention et de la prise en charge des cas. A ce titre, les autorités maliennes entameront également des visites inopinées sur toutes les zones et sites à risque.
Tous les jours, de nombreux ressortissants guinéens franchissent la frontière, pour travailler sur divers sites d’orpaillage ou pour d’autres raisons socioéconomiques. En plus, les écoles et les foires reçoivent les populations des deux pays, qui comptent une centaine de villages frontaliers.
La réunion a salué le leadership des plus hautes autorités et la récente visite dans notre pays des plus hautes autorités de l’OMS, d’Onusida et du Fonds Mondial pour la lutte contre le paludisme, la tuberculose et le Sida. Ces visites de terrain permettent de tester le dispositif national.
Le Mali a déjà enregistré 6 décès, dont un cas cité comme probable. A ce jour 280 personnes sont suivies (99%) et 2 cas sont en traitement. Des cas suspects à Kéniéba, Koutiala, Bamako Commune IV, Bamako Commune V et Bamako VI se sont révélés négatifs après diagnostic.
Toutes ces données sont traitées dans un seul et unique système central national informatisé, pour pallier la diversité des méthodes d’interprétation et de comptabilisation: cas suspects, cas probables et cas confirmés.
CCINT Primature