Recrutement de 1138 nouveaux malades, construction d’une unité compétente pour la prise en charge de la drépanocytose à l’hôpital Fousseyni Daou de Kayes, 27 médecins formés, des travaux de recherches… Ce sont là autant de résultats obtenus par le Centre de recherche et de lutte contre la drépanocytose (Crld) en 2016. Ces activités, détaillées dans le document de bilan 2016 du Centre, ont été présentées au membre du conseil d’administration par Dapa Ali Diallo, directeur du Crld. C’était le jeudi dernier au siège du Centre, à la faveur de la 13ème session du conseil d’administration, présidé par le conseiller technique du ministère de la Santé et l’Hygiène publique, Sékou Oumar Dembélé.
Le document soumis aux administrateurs fait non seulement le point des activités réalisées en 2016, mais présente aussi les perspectives pour l’année 2017. Le directeur du Centre a mis l’accent sur le recrutement de 1138 nouveaux malades au 31 décembre 2016. Ce qui amène le niveau de la cohorte des drépanocytaires à plus de 7000, depuis la création du Centre. Ce recrutement, selon Dapa Diallo, représente un dépassement (de 28%) des prévisions.
Dans le domaine de l’appui à l’accélération des soins spécifiques, une des réalisations majeures faites par le Centre a été la construction et l’ouverture d’une unité de compétence pour la prise en charge de la drépanocytose à l’hôpital Fousseyni Daou à Kayes. Cette unité, réalisée grâce au soutien financier de la Fondation Pierre Fabre, répond à un des objectifs du centre, à savoir la décentralisation de la prise en charge de la drépanocytose à l’intérieur du Mali. « Cette unité d’une capacité de dix lits d’hospitalisation, dotée d’un personnel qualifié, évitera effectivement à de nombreux malades de parcourir de longues distances », selon le directeur du Crld.
Concernant les formations, le Centre a coordonné et animé pour la 3è fois le diplôme d’université (DU) de drépanocytose dont l’enseignement a été dispensé à 27 médecins du Mali, du Burkina Faso, du Cameroun, du Niger, du Tchad, de la République du Congo et de Madagascar.
S’agissant de la recherche, malgré des effectifs faibles du personnel de recherche, le Centre a pu faire des réalisations: 10 travaux de recherche conduits, 14 communications scientifiques, 2 publications scientifiques.
Il faut des effectifs suffisants
Sur le plan financier, l’examen du rapport montre que le Centre a enregistré des taux de réalisation et d’exécution évalués respectivement à 99% et 90%.
En de ces résultats satisfaisants, le Centre est confronté à certaines difficultés. Il s’agit de l’insuffisance des capacités d’accueil, l’insuffisance de structures sanitaires périphériques compétentes pour une prise en charge efficace des complications, le faible taux de recouvrement des frais de prestation et la prise en charge du salaire de la moitié du personnel du centre sur les seules ressources propres et subventions des partenaires.
Les perspectives du Crld pour 2017 s’inscrivent dans le cadre de son projet d’établissement 2014-2018. Elles (perspectives) seront réalisées avec un budget équilibré en recettes et dépenses à 996224000 CFA. Pour atteindre les objectifs fixés, le directeur a souligné « l’impérieuse nécessité de mettre à la disposition de sa structure des effectifs suffisants de personnel qualifié ».
Par ailleurs, il a également rappelé le nécessaire besoin de mettre en œuvre le plan stratégique national de lutte contre la drépanocytose au Mali.
Sékou Oumar Dembélé, représentant du ministre de la santé et de l’hygiène publique, relève lui aussi des défis. Lesquels défis, explique-t-il, exigent une meilleure connaissance de la maladie par les praticiens, les malades eux-mêmes et le grand public. Il a estimé que le Crld, au-delà de ses missions de soins, doit développer la recherche et la formation, gage d’une lutte plus efficace contre la drépanocytose. « A terme, il doit s’ériger en Centre d’excellence dans la lutte contre cette maladie en Afrique. Il s’agit là d’un challenge que les organes de gestion du Crld doivent relever », dit-il.
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