LONDRES, 22 Septembre, 2016
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a été sévèrement critiquée dans un rapport détaillé publié aujourd’hui par un ancien ministre du gouvernement australien, le Dr Gary Johns. Selon lui, la prochaine convention internationale de l’OMS sur le tabac n’a pas la transparence et le dialogue requis et qui sous-tendent les valeurs des Nations Unies.
La publication dudit rapport coïncide avec la date (22 septembre) de clôture des candidatures pour l’élection du prochain Directeur général de l’OMS.
La Convention-cadre pour la lutte antitabac (CCLAT), qui a lieu à New Delhi en novembre, refuse la participation d’acteurs majeurs du secteur, d’autres parties prenantes ou des médias pertinents, pour discuter des nouveaux développements de l’industrie et qui pourraient sauver des vies dans le monde entier.
“La Convention-cadre pour la lutte antitabac (CCLAT) de l’OMS, est un club fermé qui utilise l’exclusion pour empêcher le débat. Ceci est l’une des nombreuses questions auxquelles le prochain Directeur général de l’OMS doit apporter d’urgence des réponses pour la survie de l’organisation » a déclaré le Dr Johns.
L’ancien ministre recommande que ladite Convention ouvre ses portes à tous les acteurs, et à de nouvelles idées particulièrement pour les nouveaux produits vaporisant le tabac et considérés maintenant comme beaucoup moins nocifs que les cigarettes conventionnelles afin de réduire le nombre de décès causés par le tabac.
Dr Johns a ajouté ceci :« Je sais par mon expérience, en tant qu’ancien ministre travailliste australien, que les politiques les plus efficaces sont celles qui intègrent un large éventail de parties prenantes et de points de vue, même si vous êtes en désaccord. Ces réunions devraient être organisées de façon transparente et en présence du public.
“Le Secrétariat de la CCLAT ne possède ni l’expertise ni les ressources pour faire face aux deux grands défis majeurs de la Convention : trouver des alternatives moins nocives à la cigarette et lutter contre le commerce illicite du tabac.
Tant que la seule stratégie sera de réduire l’offre et la demande sans tenir compte de tous les points de vue, il y aura très peu de progrès. ”
Dr Johns craint que la réduction de la nocivité ne soit pas un objectif de la Convention, et que l’OMS ne poursuive qu’une seule stratégie, celle de la réduction de l’offre et de la demande en dépit de l’établissement de la preuve que les produits du tabac sans fumée pourraient jouer un rôle clé dans une stratégie de réduction de la nocivité du tabac.
L’Organisation des Nations Unies a accueilli les dirigeants du monde, les médias, des intervenants externes et le public à la Conférence de Paris sur les changements climatiques en novembre 2015, notamment 3000 journalistes accrédités lors de ladite conférence.
Elle a constamment mis à jour une plateforme d’informations en ligne, fournissant des publications sur les décisions et activités de la conférence, tout en offrant une fonctionnalité de mise à jour des infos par e-mail.
La Conférence de Paris a également publié des projets de textes clés négociés à la réunion et diffusés en ligne des sessions, des débats et des conférences de presse.
La CCLAT ne fournit pas une telle fenêtre dans son processus de prise de décision avec le public, les médias, l’industrie, les services chargés de l’application de la loi et d’autres parties prenantes externes clés qui pourraient être interdites d’accès.
Les décisions des conférences précédentes ont été publiées après les faits, sans donner de contexte sur la façon par laquelle elles ont été atteintes.
Dr Johns a ajouté : « En tant que contribuable en Australie, mes impôts soutiennent la Convention, mais il n’est pas certain que je serai autorisé à observer les procédures, parce que le secret entourant la Convention est tellement important».
“Toutes les parties intéressées doivent être autorisés à suivre les procédures de la COP 7, puisqu’elle est une procédure commune à d’autres conférences des Nations Unies. L’alternative est que les consommateurs de tabac seront exposés à plus de nocivité que le cas contraire. ”
Notes aux éditeurs :
GARY JOHNS
L’honorable Dr Gary Johns est membre du partenariat d’affaires communautaire du premier ministre australien et directeur de l’Institut australien pour le progrès.
Il a servi à la Chambre des représentants de 1987-1996 et a été ministre d’État spécial et ministre adjoint des relations industrielles de 1993 à 1996. Il a servi comme commissaire adjoint de la Commission Productivité du Commonwealth de 2002-2004.
Il a reçu la Médaille du Centenaire et a été lauréat de la Fulbright Professional Award en 2002 à l’Alliance des Etudes Australo-américaines décerné à l’Université Georgetown de Washington DC.
Il est également chercheur invité à l’Université de technologie du Queensland Business School.
Dr Johns est titulaire d’un doctorat en philosophie (sciences politiques) de l’Université de Queensland, d’un Master of Arts (Géographie) de l’Université Monash, et d’une licence en économie de l’Université Monash.
Pour lire le rapport, visitez : https://aip.asn.au/
SOURCE : Institut Australien pour le Progrès