Contrairement au CHU Gabriel Touré, où, les revendications passent avant la prise en charge des malades au désespoir du directeur, à l’ L’Institut d’ophtalmologie tropicale de l’Afrique (IOTA), le personnel et le nouveau directeur commencent à donner le sourire aux usagers.
En effet, nommé à la tête de l’IOTA depuis juillet 2013, le Dr. Mamadou Sorry Dembélé tente d’imprimer un nouveau souffle à l’institut. Si, au départ, les travailleurs étaient retissant à la nouvelle orientation, aujourd’hui, ils semblent y adhérer. Cette nouvelle orientation s’articule autour de plusieurs axes, notamment l’organisation des ressources humaines, la réorganisation de la procédure d’accueil, la lutte contre la corruption au sein de l’établissement.
En ce qui concerne, l’organisation des ressources humaines, elle a consisté à attribuer les postes selon les compétences. Histoire de mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut, chose rare dans l’administration malienne. Cette première étape, selon le directeur, lui avait valu des contestations de ceux qui avaient été touchés par la mesure.
Du côté de la procédure d’accueil, le système a changé. Tout client qui venait était orienté vers un guichet au bon vouloir des agents d’accueil. Les premiers venus n’étaient pas toujours les premiers servis. Aujourd’hui, le patient quelques soit son heure d’arrivée retire lui-même un ticket au niveau du distributeur automatique qui a été installé à l’entrée.
A l’affichage de son numéro sur le panneau lumineux installé pour la circonstance, le patient se dirige vers son guichet et prend son ticket. Quant à la consultation proprement dite, les malades étaient répartis entre les box depuis un bureau de tri.
Cette situation était de nature à perturber les patients qui ne savaient devant quel box s’asseoir. Avec, la nouvelle méthode, le patient immédiatement après avoir payé son ticket, son box lui est signifié. Cette réforme a créé des bourdonnements au sein des agents de tri qui voyaient leur business partir à l’eau. La lutte contre la corruption consiste à lutter contre certaines pratiques auxquelles s’adonnaient certains agents.
Certains agents indélicats allaient jusqu’à prendre des sommes exorbitants avec des patients pour des services souvent gratuits. Oumar Dicko qui est un habituel des lieux, nous dira que depuis un certain temps, l’attente n’est plus interminable. Il va jusqu’à nous faire une révélation : «on pouvait se faire consulter sans payer un ticket et aussi se faire consulter avant les premiers venus. Cela n’est plus possible».
Les agents qui au départ étaient hostiles au changement commencent à y adhérer petit à petit. Monsieur Ouattara du bureau d’accueil que nous avons interrogé, dira que le nouveau système d’accueil a été de nature à accélérer le travail. «Nous ne perdons plus d’énergie à appeler et guider les malades», assure Ouattara.
Des difficultés demeurent. Parmi elles, la facture de plus de 200 millions de FCFA d’arriérés contracté par l’ancienne direction. Pourtant, le principal fournisseur de l’IOTA, selon, nos informations ne cesse de mettre la pression sur la nouvelle direction pour le payement de cette dette.
Le directeur en réponse à cette pression affirme que les marchés qui font l’objet de cette dette ont été passés en violation flagrante des procédures de passation des marchés publics. «On ne paye pas à un clin d’œil une dette qui dépasse son budget de fonctionnement annuel», a ajouté le Dr. Dembélé.
Aujourd’hui, la nouvelle direction et le personnel regardent dans la même direction pour redorer le blason de l’IOTA. Il a en besoin maintenant, surtout que l’institut vient d’être retenu par l’organisation Africaine de la Santé comme centre de référence de la chirurgie du décollement de la rétine chez les enfants.
Il faut noter que l’IOTA est l’établissement public de 3ème référence avec une dimension sous régionale. Il s’occupe de la formation, de la prise en charge clinique et de la recherche. L’IOTA voit et traite chaque année plus de 100.000 patients.
D. Mariam