Un cadre dévoué et hors-pair ! L’ex-ministre de la Santé et du Développement social, Dr. Fanta Siby, poursuit sa campagne de sensibilisation et de lutte contre la COVID-19. Elle a été la première personne à se faire vacciner au Mali, au moment où elle était ministre de la Santé et du Développement social.
Dr. Fanta Siby a présidé, hier matin, à l’INSP (Institut National en Santé Publique), un atelier sur l’évaluation de la confiance aux vaccins parmi les agents de santé, les leaders d’opinion au sein des communautés périurbaines et rurales de Bamako. Ledit atelier est organisé en partenariat avec une ONG américaine du nom de GAIA intervenant au Mali depuis plus d’une dizaine d’années et le département de la santé à travers la Direction régionale de la santé du District de Bamako.
Après la formation, les participants seront des relais pour la sensibilisation de la population de Bamako et de l’intérieur du pays. Durant les 6 mois à venir, ceux-ci mèneront leur mission à l’intérieur du Mali en général et particulièrement en commune I du District et la commune de Siby (cercle de Kati).
Cette campagne visera au moins 20 leaders d’opinion et religieux pour mieux faire passer le message de la campagne de vaccination contre la COVID-19. Devant les acteurs de la santé, venus de plusieurs localités du Mali, Dr. Fanta Siby a fait une présentation sur la problématique de la vaccination contre la COVID-19.
Tout d’abord, elle a salué les initiateurs de cet atelier en commençant par Dr. Annie De GROOT, directrice de l’Institut d’immunologie et d’informatique de l’université de Rhode Island et actuellement scientifique principale au Centre pour les vaccins et l’immunologie de l’université de Géorgie.
Pr. Ousmane Koïta, professeur titulaire de biologie moléculaire à l’université des sciences techniques et des technologies de Bamako (USTTB), très connu dans le domaine de la recherche en général et particulièrement sur les variants Covi-19, ainsi que Pr. Téketé, un professionnel dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus.
Dr. SIBY a également salué la présence de Mme ALWATA, ancienne ministre de la Femme, de l’Enfant et de la Famille. Elle a souligné que la participation de deux anciennes ministres à un atelier témoigne leur engagement à servir le Mali à tout moment. «Parler de la problématique de la vaccination contre la COVID-19 serait un peu difficile», dira-t-elle, non sans faire un rappel sur la vaccination et le Programme élargi de vaccination.
Historique de la vaccination
« Il y a 136 ans, la vaccination existe dans le monde » rappela-t-elle. « La première vaccination antirabique humaine que Pasteur publia fut celle d’un jeune enfant Joseph Meister, un Alsacien contre la rage le 6 juillet 1885. La vaccination est l’administration d’un agent antigénique, le vaccin, dans le but de stimuler le système immunitaire d’un organisme vivant afin de le protéger contre une maladie.
Le succès et l’expérience enregistrés dans l’éradication de la variole ont amené l’Organisation mondiale de la santé à proposer le lancement d’un Programme élargi de vaccination (PEV) dans tous les pays membres du système des Nations unies lors de la 27ème Assemblée mondiale de la santé tenue en 1974 (Résolution N° 57).
Le Programme élargi de vaccination est dirigé contre 6 maladies : diphtérie, tétanos, coqueluche, poliomyélite, rougeole et tuberculose. Il fut adopté par l’Assemblée mondiale de la santé en 1974, et fut effectif dans le monde entier à partir de 1977.
Au Mali, le lancement officiel du PEV a été fait en décembre 1986 par le président République
Le Programme élargi de vaccination du Mali, à l’instar des pays africains, a obtenu des résultats tangibles. Il a été consolidé avec l’ajout d’autres vaccins à savoir les vaccins contre la fièvre jaune, l’hépatite B, les infections du nourrisson dues à la bactérie de l’Haemophilus influenzae b, les diarrhéiques invasives liées au rotavirus, les infections respiratoires dues au streptococcus pneumoniae, la méningite à méningocoque A, bientôt le cancer du col de utérus.
La vaccination devient ainsi un service de santé essentiel pour les enfants, les femmes enceintes et les femmes en âge de procréer. Elle est considérée comme prioritaire pour la prévention des maladies transmissibles et contribue à l’atteinte de certains Objectifs de Développement Durable (ODD) notamment :
ODD-3 (Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous et à tout âge) car la vaccination complète de chaque enfant peut contribuer jusqu’à 40% à la réduction de la mortalité des enfants de moins de 5 ans.
ODD-4 (Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité et promouvoir la possibilité d’apprentissage tout au long de la vie, la vaccination favorise la santé des enfants ; les enfants en bonne santé peuvent plus facilement aller à l’école régulièrement et peuvent mieux apprendre.
Elle a aussi un impact sur les ODD- 1 et 2 (éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde ; éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer et promouvoir l’agriculture durable) ; la vaccination empêche les pertes de productivité dues aux maladies des adultes et des enfants et réduit les débours pour les soins de santé et aide à éliminer la pauvreté et assurer la sécurité alimentaire.
Vaccin contre la COVID-19
Quant à la Covid-19, la détection du premier cas remonte au 25 mars 2020 ; la maladie a évolué avec des pics en nombre de cas et de décès. Afin de diminuer la charge de la maladie, en prévenir les cas graves et les décès, réduire la circulation du virus, le Mali a envisagé la vaccination contre la COVID-19 pour les cibles prioritaires (agents de santé, personnes âgées de 60 ans et plus et personnes avec comorbidité).
Pour ce faire, il a souscrit à l’initiative COVAX qui est une plateforme de donateurs qui facilite l’accès au vaccin contre la COVID-19 pour les pays en développement. Le Mali a ainsi bénéficié du vaccin Astra Zenica pour la 1ère phase et de Johnson-Johnson pour la deuxième.
En prélude à cette vaccination contre la COVID-19, des dispositions ont été prises notamment la mise en place d’un comité de coordination avec cinq sous-commissions. Ce comité avait entre autres comme missions de : définir des orientations pour l’organisation technique et matérielle ; examiner et approuver les résultats des travaux des cinq commissions mises en place (Commission technique, Commission Logistique/Approvisionnement, Commission Communication, Commission pharmacovigilance, Commission laboratoire) ; faire le plaidoyer pour la mobilisation des ressources humaines, matérielles et financières au plan national et international.
Malgré la mise en œuvre de toutes ces stratégies, les rumeurs continuent de faire ralentir cette lutte. Elles sont devenues plus fréquentes avec l’avènement du vaccin contre la Covid-19. Or, la vaccination constitue le moyen de prévention à grande échelle en vue de circonscrire rapidement la maladie.
C’est tout l’intérêt de cet atelier aujourd’hui dont les objectifs détaillés dans les termes de référence nous édifient suffisamment sur les différentes interrogations.
La confiance de la communauté, des leaders d’opinion aux vaccins, mais aussi les travailleurs de santé est très importante. Le message clé est que les prestataires de soins doivent croire à la vaccination contre la covid-19 comme ils ont cru aux vaccins du PEV qui ont permis d’éviter beaucoup de maladies et même d’éradiquer certaines.
C’est avec cette mobilisation commune en faveur de la vaccination, que nous pourrions venir à bout de la Covid-19, afin de permettre une reprise totale de toutes les activités économiques.
S.T.K