Dans le cadre de la paralysie de tous les secteurs socio-économiques par la pandémie de Covid-19, le Conseil des droits de l’homme des Nations-Unies a adopté une résolution, le vendredi 17 juillet 2020 afin de limiter l’impact de cette maladie dans la lutte contre les MGF. La résolution est intitulée « Élimination des mutilations génitales féminines ». Le conseil des droits de l’Homme estime que les répercussions de la Covid-19 pourraient compromettre les progrès réalisés contre les mutilations génitales féminines (MGF).
Dans cette résolution adoptée par consensus, le Conseil des droits de l’homme des Nations-Unies demande aux États l’adoption d’une approche globale, fondée sur les droits, tenant compte des questions de genre et multi-sectorielles de la prévention et de la lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF), dans le contexte de la pandémie de Covid19. Son objectif est de mettre en commun, selon le conseil des droits de l’homme, les bonnes pratiques en matière de l’élaboration de dispositifs de prévention et d’élimination des mutilations génitales féminines, ainsi que les efforts pour assurer la viabilité des mesures prises en vue de mettre fin aux mutilations génitales féminines dans le contexte des pandémies et des chocs économiques mondiaux.
« Le projet de résolution interpelle également sur le risque de ralentissement des efforts de prévention et d’élimination de mutilations génitales féminines liées à la pandémie de Covid-19 », a déclaré au nom du Groupe africain, l’Ambassadeur Dieudonné Désiré Sougouri.
Pour cette résolution, le conseil des droits de l’homme s’est référé sur étude qui révèle que les répercussions de la Covid-19 et le ralentissement des efforts internationaux pourraient entraîner un retard dans la mise en œuvre du programme et au moins 2 millions de cas supplémentaires de mutilations génitales féminines qui auraient pu être évités d’ici à 2030.
Selon cette organisation onusienne, le Burkina Faso est d’avis que le texte de résolution adoptée au conseil se focalise sur la prévention, la riposte globale et la multisectorialité de la question des MGF :« Il souligne, comme toutes les autres pratiques préjudiciables, que les mutilations génitales féminines demeurent une violation des droits humains et une violence à l’égard des femmes et des filles. À cet égard, il invite les États de mettre en place des mécanismes nationaux de coordination pour prévenir et éliminer les MGF », a insisté l’Ambassadeur Dieudonné Désiré Sougouri.
À noter que toujours dans le cadre de ce combat pour l’« élimination des mutilations génitales féminines », le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a également décidé d’organiser, à sa 47e session, une table ronde de haut niveau sur l’action multisectorielle de prévention et de lutte contre les mutilations génitales féminines.
Issa Djiguiba