La direction générale du Centre pour le développement des vaccins (CVD) a licencié au mois de mai 116 travailleurs pour motif économique. Ceux-ci s’apprêtent à saisir les tribunaux pour faire prévaloir leur droit.
Au Centre pour le développement des vaccins (CVD), 116 employés dont au moins une dizaine de médecins ont été licenciés. La direction générale du CVD évoque des «motifs économiques» pour justifier ce licenciement.
C’est ce que soutiennent, dans les colonnes du journal «Le Challenger» du lundi 07 juin,le chargé des ressources humaines, Maniakalé Diawara (cousin du directeur général le Pr. Samba Ousmane Sow), Cheick Oumar Bagayoko, son assistant général.
Ils ont indiqué que la structure connaissait des difficultés bien avant la crise de Covid-19 qui est venue en rajouter. Ils estiment que c’est pour faire face à cette conjoncture économique que, sur instruction des bailleurs, seul financier du département, la direction a en toute responsabilité saisi l’inspection du travail pour avoir son avis sur le licenciement de 109 employés et son autorisation de licenciement concernant neuf délégués du personnel.
Un licenciement «abusif»
Des arguments battus en brèche par les personnes licenciées contactées par Le Wagadu. Selon elles, les motifs économiques évoqués par la direction ne tiennent pas. Pour la simple raison qu’aucun protocole de recherche n’a été arrêté pour des difficultés dues à la pandémie.
«Mieux, certains protocoles ont au contraire été renforcés. Les protocoles kana, santé et champs financés par la Fondation Bill &Mélinda Gates à travers les instituts de recherche se poursuivent de plus belle», soutient Dr.Bréhima Coulibaly dans les colonnes du journal «Le Challenger».
Selon nos interlocuteurs, il ne s’agit ni plus ni moins que d’un licenciement «abusif». Ils affirment qu’au même moment où on licencie des travailleurs pour motifs économiques, la direction générale a procédé au recrutement de 240 agents (de la même catégorie professionnelle, même profil que ceux qui ont été licenciés) sur les sites des régions de Sikasso, Koutiala, Niéna et Kignan.
Sur ce cas précis, le chargé des ressources humaines, Maniakalé Diawara,affirme sur différents canaux de communication que ce sont les partenaires qui, lors d’une visite dans le cadre de la phase pilote d’un projet en dehors de Bamako, ont demandé de recruter localement, pour non seulement créer des emplois, mais éviter des charges et primes supplémentaires que pourraient générer l’affectation d’un cadre à l’intérieur du pays. Ce que contestent les personnes licenciées qui parlent d’une tentative d’enfumage.
Face à cette situation, les personnes licenciées, selon nos informations, s’apprêtent à attaquer la direction générale du CVD devant les tribunaux pour faire valoir leur droit. D’ores et déjà, nous a-t-on dit, le directeur général a commencé les grandes manœuvres pour empêcher toute action judiciaire. Il a entamé des négociations auprès des parents de plusieurs personnes licenciées afin que ceux-ci intiment l’ordre à leurs proches de se soustraire de la procédure judiciaire.
Grâce à cette pression familiale, il a pu dissuader certaines personnes qui se sont engagées à se désolidariser de toute action judiciaire contre lui.
Abdrahamane SISSOKO
Le comble ! le licenciement ne nous intéresse pas mais nous voulons lutter tous contre le chaumage.
Comments are closed.