L’Hépatite, une maladie dangereuse qui tue :Au Ministère de la Santé, on croise les bras ?

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Les chiffres sont effroyables; 15% des Maliens sont touchés par la maladie, 54% des étudiants de 18 à 25 ans sont positifs, 20% des nouvelles recrues de l’armée malienne en sont atteintes. Pendant ce temps, au Ministère de la Santé, on croise les bras. Aucune politique de prise en charge des patients, de plus en plus nombreux, n’est envisagée. Or l’Hépatite, tue plus que le Sida.

L’hépatite est une inflammation du foie, qui est responsable de la destruction des cellules du même organe. Cette infection demeure une préoccupation majeure de l’association Sos Hépatites Mali. Une association qui a tenu un point de presse, mercredi dernier, à la Maison de la presse, afin d’édifier les journalistes sur la gravité de cette maladie, mortelle mais méconnue de la plupart de la population. Ainsi, sur le plan international, 2 milliards de personnes sont touchées par l’hépatite, elle tue 200 millions de personnes par an. Dans notre pays, le taux de prévalence des infectées à hépatite est estimé à 15%. Chez les nouvelles recrues de l’armée, 20% en sont touchées. Et malheureusement, il n’existe pas de mesure de prise en charge du traitement contre cette infection au Mali. Selon, le Docteur Anselme Konaté, hépato-gastro-entérologue au Chu Gabriel Touré, l’hépatite se manifeste de " façon sournoise. " Et c’est surtout, l’hépatite virale B, qui touche les jeunes, qui est très fréquente et mortelle. Pour le Dr. Konaté, dans plus de 90% des cas, il n’existe absolument aucun signe clinique d’hépatite virale (Hv). Mais dans 10% des cas, lorsque les manifestations cliniques surviennent, elles peuvent être de type de fièvre, de maux de tête, de jauni, de grande fatigue, de douleur articulaire… Ainsi, l’hépatite virale a des manifestations qui peuvent stimuler le palu, ce qui fait que, son diagnostic est souvent retardé, à cause du fait que les malades sont considérés comme ayant un syndrome palustre, qui peut représenter les mêmes manifestations cliniques que l’hépatite spirale ", a-t-il expliqué.

L’hépatite, plus dangereuse que le Sida
L’hépatite, tout comme le Sida, est une infection sexuellement transmissible. Elle se manifeste aussi par voie sanguine (les aiguilles, les lames tranchantes, le rasoir, le rapport sexuel). Mais sa particularité est que l’hépatite peut être attrapée par les salives. Son virus a 100% plus d’infectant que le Vih- Sida et il peut résister jusqu’à 10 heures à l’air libre à 60°C, tandis que le Vih, lui, ne peut résister longtemps à l’air libre. La présidente de Sos Hépatites Mali, Touré Djénéba Samaké, rappelle que, " cette conférence se tient, après le décès de Tiéni Kanouté. Un émigré malien de France mort de l’hépatite B chronique. Il avait été expulsé de France en 2008. Il avait alors 47 ans. Son décès met bien en lumière la période de progression d’une maladie chronique insuffisamment prise en charge et non traitée. Alors que, les traitements antiviraux pour hépatite ne sont disponibles que de façon intermittente à Bamako, mais non accessibles dans le système public, les examens biologiques spécialisés n’étaient qu’exceptionnellement disponibles, et son hospitalisation, après aggravation, n’a pu être possible. " C’est donc dans un contexte particulièrement triste que s’est tenue la conférence et la présidente de formuler un vœu : " nous voulons enfin, qu’en République du Mali, on puisse prendre en compte les hépatites". Avant d’annoncer que l’Oms (organisation mondiale de la santé), vient de déclarer en 2010, les hépatites comme 4è priorités de santé publique (comme le Sida, le paludisme, la tuberculose) et l’hépatite vient juste après ces trois maladies, qui ont eu des programmes. Toutefois, selon elle, bien que " comparaison ne soit pas raison, ces maladies font moins de ravage que l’hépatite". Mais pendant ce temps, au Ministère de la santé, on croise les bras. Aucune mesure n’est prise pour arrêter la progression de la maladie encore moins pour la prise en charge des malades. Les malades dépourvus de moyens, se contentent d’attendre le trépas.
Tout laisse croire que nos autorités attendent les bailleurs de fonds…
Aliou Touré

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