Les femmes en guerre contre le Sida :rnLa féminisation du sida, un casse-tête

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Face à la croissance du taux de prévalence des sidéennes, les femmes se sont rencontrées hier jeudi 6 novembre au Centre International de Conférence de Bamako. La rencontre avait pour but de faire le point de la situation et de dégager des voies et moyens pour neutraliser le VIH/Sida.

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            Selon le groupe thématique de l’ONU Sida, l’infection du virus sida se féminise progressivement, malgré la baisse du taux de prévalence national de 1,7% à 1,3%. Comme l’atteste les récentes enquêtes de ISB, le taux des malades du sida a augmenté chez les femmes. Les statistiques ont montré que la maladie a évolué chez certaines catégories de femmes à savoir : les professionnelles de sexe ou prostituées (de 31,9% en 2003 contre 35,5% en  2006), les vendeuses ambulantes (4,6% en 2003 contre 5,9% en 2006), le cas des aides familiales reste plus que préoccupant, car elles obtiennent 2,2%.

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            Le plus surprenant dans cette affaire est de constater que les femmes mariées et divorcées constituent le plus grand nombre de celles vivant avec le VIH.

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            Les explications que les femmes donnent à cette augmentation sans précédent du taux de prévalence sont entre autres : le genre, pour elles, lors des relations intimes, c’est l’homme qui décide le port du préservatif. La pression sociale, le faible pouvoir économique des femmes et leur marginalisation lors des prises de décision de l’usage du préservatif. Selon elles, sur le plan du régime matrimonial, un homme polygame infecté peut infecter trois (3) voire quatre (4) femmes sans oublier les risques liés à l’accouchement. A cela s’ajoute les raisons biologiques. Les femmes ont une surface muqueuse exposée pendant les relations sexuelles. La concentration du VIH est plus forte dans le sperme que dans le fluide vaginal.

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            Malgré le faible pouvoir économique des femmes, le préservatif féminin demeure plus cher et presque introuvable par rapport à celui de l’homme. De surcroît, les problèmes de l’usage se posent. Plus de 90% des femmes maliennes n’ont pas encore vu le préservatif destiné à elles à plus forte raison de savoir l’utiliser. La preuve a été démontrée dans la salle lors de leur rencontre. Toutes les femmes de la salle avaient la curiosité de voir leur condom protector. Même celles qui savent l’utiliser ne sont pas épargnées des difficultés de l’approvisionnement.

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            Cependant, elles ont remercié les autorités maliennes pour leur engagement et la gratuité des ARV. Pour le moment, les quelques armes pour réduire cette prévalence, sinon éradiquer cette maladie pour les femmes sont entre autres : lutter contre l’excision et les mariages précoces, la réduction du prix et la vulgarisation du préservatif féminin afin que toutes les femmes aient accès à ce produit.

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     Oumar KONATE

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