Derrière un bilan quasiment élogieux pour le Conseil National de l’Ordre des Médecins du Mali, se cachent pourtant des maux « chroniques » qui laissent les professionnels de la santé et les patients sur une faim. Un goût d’inachevé tant les difficultés sont criardes : indifférence ou manque d’attention aux patients, concurrence déloyale et prolifération anarchique des structures de santé. Tous ces maux étaient au cœur du plateau technique lors de la semaine nationale des médecins le 24 février à l’INRSP de Bamako.
Plusieurs points étaient inscrits à l’ordre du jour : la présentation du bilan au titre de l’année écoulée, les échanges autour des problèmes auxquels la corporation médicale se trouve de nos jours confronté et des recommandations pour l’amélioration de la santé des populations maliennes.
D’entrée de jeu, Dr Daffé, président de la Commission d’Organisation de la semaine du médecin a fait une adresse à l’endroit de ses camarades. Une sorte d’interpellation en effet.
« Les médecins sont de plus en plus interpellés. Nos responsabilités pénales sont souvent engagées, nos malades sont de plus en plus exigeants. Face à cette alternative, dans l’exercice de notre mission, nous devons respecter nos confrères, nous devons respecter nos malades, nous devons respecter la noblesse de notre mission et nous devons entretenir nos compétences afin de minimiser toutes les incertitudes liées la fonction médicale », a-t-il prôné.
Dr Lassana FOFANA, Président de l’Ordre des Médecins, a précisé que l’Assemblée générale est organisée à l’intention de l’ensemble des médecins du Mali. « Ce qui nous permet, nous les responsables que vous avez choisis de présenter le bilan des activités 2016, de dégager des difficultés, mais aussi de dresser les perspectives ensemble, pour trouver les solutions aux différents problèmes que nous avons rencontrés dans l’exécution de notre plan opérationnel, mais aussi que nous rencontrons tous les jours dans l’exercice de notre profession », a déclaré Dr Fofana.
Parmi les difficultés, le président a fait allusion à l’exercice illégal de la profession médicale, la concurrence déloyale, le non respect des prescriptions déontologiques, la prolifération anarchique des structures de santé entre autres.
Quant au bilan, il a été globalement jugé positif d’après le président Lassana Fofana. « De façon Générale, nous avons réalisé notre plan opérationnel pratiquement à 100%. Mais on ne peut pas dire qu’il n’ya pas eu de difficultés », a-t-il déclaré.
Ces difficultés sont liées aux insuffisances des ressources en termes de financement, de logistique, de formation. D’ailleurs, les différents intervenants ont surtout mis un accent particulier sur la question de formation médicale (la formation initiale ou la formation continue) qui sont les prérogatives de l’ordre des médecins.
Mountaga DIAKITE