Le développement à la base passe par des mesures réellement dédiées à la lutte contre la pauvreté et visant directement les populations démunies. Ayant pour objet la prise en charge médicale des indigents et autres personnes en situation difficile sans contribution aucune de leur part, le Régime d’Assistance Médicale doit être soutenu par l’Etat, les collectivités territoriales et les partenaires techniques et financiers. Chargée d’assurer la mise en œuvre de ce régime, l’Agence Nationale Médicale, est un service public du Mali appelé à jouer dans les toutes prochaines années un rôle central dans la protection des couches les plus vulnérables de notre pays.
Dans le cadre d’une meilleure protection des couches les plus vulnérables, le gouvernement du Mali a entrepris depuis des années un vaste processus de réforme. Ce processus a abouti en 2009 à l’institution de deux régimes majeurs, à savoir, l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) et le Régime d’Assistance Médicale (RAMED). L’AMO, on le sait, prend en charge 70 à 80%, selon le cas, des frais de santé des salariés publics et privés. Il s’agit là d’une assurance des travailleurs.
Quant au RAMED, il prend en charge l’ensemble des dépenses de santé des personnes en situation difficile et leurs ayants droit. Il s’agit des pauvres, des prisonniers, des enfants des centres d’hébergement comme la pouponnière, etc.
Ces personnes ainsi protégées contre les risques maladie ne paient absolument rien. C’est un régime purement solidaire et social. L’Etat s’est engagé à payer en leurs lieu et place.
Ainsi, il est tout à fait aisé d’entrevoir qu’il s’agit là d’une des meilleures réformes de protection sociale et même de développement à la base. Le Mali est un pays en voie de développement avec une population très majoritairement pauvre dont les habitants parviennent à peine d’assurer les trois normaux, les repas du matin, du soir et de nuit. Pour les dépenses exceptionnelles : maladies, autres événements sociaux, l’indigent n’a autre alternative que de s’en remettre à DIEU.
En prenant en charge toutes les dépenses de santé, ce régime contribue assez conséquemment à aider ces populations à se maintenir en santé pour envisager l’exercice d’activités génératrices de revenus, gage de développement durable à travers une auto suffisance alimentaire depuis la base.
La seule condition d’accéder à ce régime est de se procurer d’un certificat d’indigence délivré par le maire après une demande de l’intéressé. L’Agence Nationale d’Assistance Médicale (ANAM), chargée de la mise en œuvre du régime, procède à l’immatriculation de la personne munie de son certificat d’indigence et lui délivre une carte d’assuré qui lui permet d’être prise en charge dans toutes les structures publiques de santé du Mali.
Si la démocratie pouvait continuer à produire de tels instruments, les populations n’attendraient pas de se faire prier par du thé, du sucre et des t-shirts pour aller voter.
M.D