«Le lavage des mains au savon est une pratique simple et efficace qui sauve des vies», tel était le thème 2015 de la Journée internationale dédiée à cette pratique, le 15 octobre, instaurée par la communauté internationale en 2008. Au Mali, c’est la Cité des Enfants qui a abrité sa célébration, à la suite de la désormais traditionnelle conférence de presse introductive.
Ce sont le Directeur national adjoint de la Santé, Dr. Mama Coumaré, Dr Gaoussou Kéita, chef de la Division Hygiène et Salubrité de la DNS, Dr. Seybou Guindo, Dr Kola Bocoum et Mme Traoré Toula Touré, chargée de communication, qui en ont été les principaux animateurs, le mercredi 14 octobre 2015.
Sensibiliser les populations pour qu’elles adoptent la pratique du lavage des mains au savon, c’est leur donner un moyen simple, peu coûteux et très efficace de prévention des maladies, dont les maladies diarrhéiques, les infections respiratoires aiguës, la maladie à virus Ebola, la poliomyélite, le trachome, la grippe et autre infections dermatologiques.
Selon le Dr. Mama Coumaré, les enfants sont les premières victimes de la non adoption de cette habitude, avec plus de 3,5 millions de décès dans le monde, alors que le simple fait de se laver les mains au savon permet de réduire de près de 50% le taux de diarrhées chez les enfants de moins de 5 ans et de près de 25% celui des infections respiratoires.
Ce qui est loin d’être négligeable quand on sait que, dans notre pays, les maladies diarrhéiques, toutes causes confondues, constituent la 3ème cause de consultation, après le paludisme et les infections respiratoires aiguës. L’EDS V, enquête menée en 2012 et 2013, montre que 9% des enfants de moins de 5 ans avaient souffert de diarrhée pendant les deux semaines ayant précédé l’enquête, avec une prévalence particulièrement élevée pour la tranche d’âge 12 – 23 mois (13%).
Cela pourrait souvent être évité si tous les membres de la famille prenaient l’habitude de ses laver les mains au savon à ce que l’on appelle les moments critiques, c’est à dire au sortir des toilettes, après le nettoyage anal des enfants, avant de préparer les repas, avant de manger ou de donner à manger et après tout contact avec des mains, surfaces et ou objets souillés.
La ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, Dr Marie-Madeleine Togo, au cours de la célébration officielle à la Cité des enfants, a réitéré le conseil. Elle affirmera dans son discours que l’inobservance de pratiques d’hygiène simple et peu coûteuses, dont le lavage des mains au savon, fait courir de gros risques sanitaires à nos familles et à nos communautés.
Dr Togo ajoutera que plusieurs études ont montré ces vingt dernières années que le lavage des mains au savon chez les mères et les scolaires, notamment ceux du primaire, est un facteur qui contribue à réduire l’incidence des diarrhées chez les enfants, car elles ont mis en évidence le fait que se laver les mains au savon contribue à la réduction des maladies diarrhéiques pour plus de 45% et permet de sauver au moins un million de vies chaque année.
Malgré leur faible coût, Mme la ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique déplorera que, dans notre pays, seuls 37,2% des ménages utilisent des dispositifs fonctionnels de lavage des mains, selon l’EDS V. D’où la remise de 400 kits de lavage des mains à des établissements scolaires et à la Cité des enfants et de 4 000 kits familiaux sur toute l’étendue du territoire au cours de la journée.
Dr Togo conclura en soulignant que d’autres bonnes pratiques d’hygiène simples sont importantes dans la prévention des maladies diarrhéiques, telles la consommation d’eau potable, la non consommation des fruits et tubercules touchés par des animaux, la protection des aliments contre toute contamination, la désinfection des crudités (fruits et légumes) avant consommation et l’utilisation et la désinfection des latrines.
Ramata Diaouré