Lancement des activités de la 2e phase du Round 8 du Fonds mondial au Mali : Plus de 38 milliards pour relancer la lutte contre le VIH/Sida, le paludisme et la tuberculose

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Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme va, à nouveau, financer la lutte contre le sida au Mali. L’annonce a été faite hier au cours d’une rencontre qui a regroupé tous les partenaires intervenant dans la lutte contre le Vih/Sida. Ladite rencontre avait pour cadre, la salle de conférence du ministère de la Santé.  Ce fonds  d’un montant de plus de 38 milliards de F CFA  permettra de soutenir les activités  de dépistage, la prévention et le traitement du VIH/Sida au Mali.

e Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme a lancé officiellement la reprise de ses activités au Mali après de longs mois de négociation.  Ce gel avait pénalisé certaines actions en faveur de la lutte contre cette pandémie au Mali. Cette décision faisait suite à des allégations faisant état de détournement d’argent. Le fonds qui vient d’être mis à la disposition du Mali, permettra d’ici 3 ans de dépister 650 000 personnes âgées de 15 à 49 ans au Vih dont 365 000 femmes enceintes et de traiter 110 personnes avec les ARV. En effet, le fonds mondial avait accordé au gouvernement du Mali en 2009 une subvention d’environ 88 millions d’euros au titre du Round 8. Ce fonds devait s’exécuter en deux temps. Primo une première phase d’environ 30 millions d’euros devait s’exécuter sur deux ans. Et la seconde phase d’environ 58 millions d’euros doit s’exécuter sur 3 ans (2013-2015). L’exécution de cette dernière phase a connu un coup d’arrêt consécutif à une investigation qui avait débuté depuis septembre 2010. Une situation qui a ralenti les décaissements et  influé sur la fonctionnalité des structures nationales,  l’atteinte des objectifs visés entrainant la fermeture de beaucoup d’ONG nationales. C’est pourquoi la reprise de la coopération a réjoui plus d’un. Surtout l’organe de coordination des activités des projets financés par le Fonds Mondial (CCM)  dont son président, Modibo Kané.  Le  Secrétaire exécutif du haut conseil national de lutte contre le Sida, Malick Sène dira qu’ il aura fallu de longs mois de négociation et un accompagnement important d’autres bailleurs  de fonds comme la banque mondiale, la BAD, le système des Nations Unies et les partenaires bilatéraux et multilatéraux pour que le Mali puisse maintenir le cap de l’atteinte des OMD.  “Aujourd’hui nous nous réjouissons de la reprise de la coopération avec le Fonds mondial ” a dit Malick Sène.

Si pour Malick Sène des actions urgentes doivent être menées pour gérer l’après crise en assurant la protection des forces de sécurité et des populations civiles contre le VIH, l’inquiétude reste quant au déploiement massif des militaires dans les zones nord du Mali. Une situation qui peut changer le profil épidémiologique du VIH dans ces régions. Pour lui, celle-ci constitue une véritable menace qui est à prendre en considération dans un contexte où le nombre de militaires de la MISMA a doublé. ” Il sera suicidaire de ne pas prendre au sérieux cette menace. Nous devons agir vite et avec efficacité pour limiter les dégâts ” a-t-il déclaré.  “Ce nouveau financement des programmes de lutte contre le VIH au Mali marque une étape importante et témoigne de l’engagement du fonds mondial à soutenir des  activités propres à sauver des  vies, en particulier à une époque où la situation humanitaire mérite toute notre attention“, a déclaré Michel Sidibé  directeur exécutif de l’Onu-Sida. Il a invité les bénéficiaires à utiliser de façon transparente avec obligation de rendre compte les ressources qui viennent d’être mises à la disposition du Mali. “Je suis fier d’être là aujourd’hui entouré des ministres et de tous les partenaires. Le fonds obtenu en plus de la  lutte contre le sida doit aussi permettre de  renforcer les structures de santé ” a-t-il affirmé. Le ministre de la Santé, Soumana Makadji, a soutenu que cette reprise réconforte d’autant plus que les objectifs assignés vont de l’intensification des services de prévention au plan national  à la consolidation des acquis et l’accroissement du traitement complet de qualité sur l’ensemble du territoire et le renforcement des capacité nationales.

 Le ministre en a profité pour solliciter l’Onusida et les partenaires techniques et financiers d’accompagner les instances de Coordination pays (CCM)  dans la négociation des autres projets soumis au financement du fonds mondial. Avant d’ajouter que cette reprise de la coopération avec le fonds mondial est réjouissante  mais ne doit pas faire oublier les nouveaux défis à relever dans le contexte de la crise.

Ramata TEMBELY

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