La 7e édition de la campagne en faveur de la planification a été lancée le lundi 9 mai devant l’école de Noumorila à Kati par le ministre de la Santé, Mme Diallo Madeleine Ba. Cette année, l’accent a été mis sur "l’espacement des naissances: un moyen efficace pour une bonne santé et une meilleure éducation".
u Mali, l’un des obstacles majeurs à l’atteinte des objectifs du développement est le faible pourcentage de femmes qui utilisent la planification familiale. Seulement 8 pour cent des femmes environ utilisent des contraceptifs au Mali alors que plus du double le fassent dans certains pays avoisinants.
L’utilisation des contraceptifs reste faible au Mali, d’abord parce que les produits sont parfois en stock limité comme Norplan, ensuite il n’y a pas assez de personnel qualifié pour réaliser les simples procédures médicales que ces méthodes requièrent.
Selon l’Enquête démographique et de santé (EDS) réalisée en 2006, l’indice synthétique de fécondité au Mali est de 6,6 enfants par femme et le taux d’accroissement de la population est estimé à 3% par an.
La mortalité infantile est de 96 pour 1.000 naissances vivantes et la mortalité maternelle indique 464 décès pour 100.000 naissances vivantes. Si la prévalence contraceptive est de 6,9%, les besoins non satisfaits de planification familiale, quant à eux, sont de 31,2%.
C’est pour pallier toutes ces insuffisances que le ministère de la Santé, soutenu par ses partenaires, a initié la campagne en faveur de la planification familiale.
Le ministre de la Santé, Madame Diallo Madeline Ba, a lancé, le lundi 9 mai 2011 à Kati, les activités de la septième édition de la campagne nationale en faveur de la planification familiale. C’était en présence des ministres de l’Education, de l’alphabétisation et des langues nationales, le Pr Salikou Sanogo, de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Dr Konaré Mariam Kalapo et de l’Enseignement supérieur et la recherche scientifique, Mme Siby Ginette Bellegarde, du Gouverneur de la région de Koulikoro, Lassine Bouaré. Etaient aussi présents le représentant de l’UNFPA, Makane Kane et de la Directrice de l’US-AID, Rebecca Black, sans oublier les professionnels de la santé et de la population de Kati qui avaient pris d’assaut la place publique pour être témoins oculaires de l’événement.
Aux dires du représentant de l’UNFPA, Makane Kane, la planification familiale est une solution contemporaine à la fois sociale et économique aux préoccupations d’antan qui n’ont pas varié. "Il importe d’informer les populations sur les méthodes, d’améliorer l’accessibilité géographique des méthodes et la qualité des services de planification familiale pour permettre aux individus et aux couples de déterminer le nombre de leurs enfants et l’espacement de leur naissance ".
La Directrice de l’USAID, Rebecca Black, a rassuré que le gouvernement américain, à travers sa structure, continuera à appuyer les politiques et stratégies du Mali en vue d’une maîtrise de la croissance démographique.
Car, dira-t-elle, les rythmes de la croissance démographique risquent de compromettre les efforts de développement engagés par le Mali pour les générations actuelles et futures.
Pour aider le Mali dans ses efforts, Rebecca Black a signalé que le gouvernement américain contribue chaque année à la dotation du Mali en produits contraceptifs pour une valeur de 500 millions de F CFA.
Le chemin est long à parcourir, a indiqué le ministre de l’Education, Salikou Sanogo, car en dépit des efforts fournis, des progrès restent à faire pour obtenir une situation satisfaisante.
L’éducation étant un puissant moyen pour influencer les attitudes et les comportements, le ministre a rappelé que son département s’est engagé, en partenariat avec celui de la Santé, dans des actions en faveur de la planification familiale en prenant pour cibles les enfants.
Pour le ministre de la Santé, Mme Diallo Madeleine Ba, le déséquilibre entre l’accroissement rapide de la population et la faible croissance économique contribue à la détérioration des conditions de vie sanitaire des ménages.
Au regard de ces constats préoccupants, a-t-elle signalé, le Mali a élaboré des politiques et stratégies pour une maîtrise efficace de sa population, dont la promotion de la planification familiale constitue un des axes prioritaires.
De ce fait, la planification familiale a besoin de l’engagement de tous, particulièrement des décideurs, afin de relever les défis, a affirmé le ministre avant d’ajouter que ces défis constituent le relèvement du taux de prévalence contraceptive, la réduction du taux des besoins non satisfaits, la réduction du nombre de grossesses non désirées et la réduction du taux de la mortalité maternelle, néonatale et infantile.
Les relever nécessite l’implication de tous.
Ramata TEMBELY