Les autorités maliennes vont-elles prendre des mesures pour démasquer la machine à piller du Laboratoire Nationale de la Santé (LNS)? En tout cas, le jeu en vaut la chandelle, rien que de part les pratiques d’outre-tombe qui ont cours dans le service du Directeur Général (DG) de cette structure étatique, en la personne du Pr Benoît Yaranga Koumaré.
Depuis l’arrivée du Pr Benoît Yaranga Koumaré, il y a 10 ans, à la tête du LNS, la mauvaise gestion des ressources humaines et financières et bien d’autres phénomènes jugés diffus sont devenus courants au niveau de ce service. Et si les autorités maliennes pouvaient ordonner, sans complaisance ni parti pris, la vérification de fonds en comble de la Direction du Laboratoire National, on devrait, peut-être, découvrir un grand réseau de mafieux savamment monté en vue de saccager les fonds du LNS.
Témoignages accablants
L’ensemble des cadres et travailleurs de ce service de renom dénoncent une « mauvaise gestion » du Directeur général, le Pr Benoît Yaranga Koumaré. C’est dans ce sens qu’ils ont élaboré un mémorandum qui sera remis bientôt à qui de droit. Objectif : dénoncer un mal anonyme reçu par le personnel et des menaces proférées à l’encontre de certains responsables. Les travailleurs révèlent des « insuffisances » au niveau de la gouvernance du dirlo de la structure qui se caractérisent, selon eux, par un « totalitarisme d’une autre époque » et expriment leur totale réprobation vis-à-vis des « disparités criardes » constatées au sein du service. Les travailleurs de la boîte désapprouvent le « comportement irrespectueux, narguant et arrogant de leur directeur général et d’une certaine catégorie de membres du Conseil d’Administration ».
À la suite de ces condamnations retenues dans ce mémorandum, les travailleurs demandent le départ illico du Directeur général, le Pr Benoît Yaranga.
Les dénonciations des travailleurs du LNS concernent aussi la mauvaise communication du dirlo, le Pr Benoît Yaranga Koumaré, avec ses collaborateurs. À en croire les travailleurs, il peine à se faire accepter du fait de son « arrogance » et son manque de respect des autres : écarts de langage et violences verbales, vis-à-vis, de ses collègues ; menaces de licenciement ; délation ; calomnie, médisance etc.
Par ailleurs, les travailleurs expliquent que le dirlo, le Pr Benoît Yaranga Koumaré, utilise les moyens du LNS, à d’autres fins. Autrement dit, même s’il y a décaissement, c’est sans rapport avec les besoins réels du service.
Plus grave encore, le Dg, selon les travailleurs du LNS, n’a pas de considération pour ses agents. Et comme si cela ne suffisait pas, les travailleurs attestent que l’empêchement des agents à atteindre les objectifs professionnels, n’est pas de nature à tempérer les curiosités de leur dirlo, le Pr Benoît Yaranga Koumaré. Ces empêchements vont de l’achat d’appareils de mauvaise qualité en passant par l’arrêt du processus de renforcement des capacités des travailleurs pour ses propres intérêts de dirlo du Laboratoire National de la Santé.
En plus, les travailleurs de la structure dénoncent l’application systématique des attributions de marchés, en violation flagrante des procédures de passation. Dans ce processus, le Comité d’achat est contourné pour certaines dépenses et les marchés sont attribués, directement, à des fournisseurs qui apportent, eux-mêmes les factures concurrentielles. Et les prestataires qui rentrent dans ce jeu sont des coquins et coquines du DG, le Pr Benoît Yaranga Koumaré.
Le Laboratoire Nationale de la Santé ou les « Entreprises Benoît »
En un mot comme en cent maux, les travailleurs du Laboratoire National de la Santé sont unanimes que leur dirlo, le Pr Benoît Yaranga Koumaré, n’honore pas du tout leur service. Au motif qu’il est une personne déloyale et d’une duplicité hors pairs. Et l’organisation des activités du LNS en est la parfaite illustration.
Cependant, pour sauver leur boîte et l’avenir des maliens, les travailleurs du LNS Mali ont adressé, officiellement, une lettre à qui de droit pour exiger, purement et simplement, la révocation de leur dirlo, le Pr Benoît Yaranga Koumaré. Car décrient-ils : « nous ne sommes plus prêts à travailler avec lui pour perte de confiance ». Toutefois, ils attendent une réponse urgente à leur lettre et se réserve le droit, en cas de non satisfaction, d’engager des actions concrètes pour la satisfaction de leurs revendications.
C’est dans ce sens que nous avons tenté d’avoir un entretien avec le Directeur général du Laboratoire National de la Santé, dans la matinée du vendredi dernier. Mais ce fut peine perdue.
Décidemment, le Laboratoire National de la Santé est en proie à une situation jamais égalée. En premier lieu, l’éthique et la déontologie sont foulées au pied depuis des lustres. L’arrivée du dirlo, le Pr Benoît Yaranga Koumaré, a permis une réglementation des pratiques frauduleuses au niveau de cette organisation. En bloc.
Normalement, la réglementation engendre l’application rigoureuse des normes, mais on assiste, aujourd’hui, à un népotisme et une magouille sans précédent.
À qui profite ce genre d’activités mafieuses? Et tout le monde s’interroge actuellement si le ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique ne sera pas roulé dans la farine. (Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions. Gardez votre souffle).
En tout cas, voilà une situation qui loin de troubler l’ordre public (comme rapporteraient les ‘’mafiosi’’ de la république), sonnerait comme une véritable alerte aux oreilles de nos dirigeants. Si en réalité le ministre veut aller loin, il ferait mieux de tirer au clair les affaires en cours au niveau du Laboratoire National de la Santé. Sa crédibilité en dépend aussi, même si il peut cacher d’autres affaires managées par des proches. Sauf s’il veut à l’instar de certains ministres d’État devenir un sinistre pour la Santé et l’Hygiène Publique au Mali.
Affaire à suivre, donc.
Jean Pierre James