À 16 ans, une jeune adolescente n’a toujours pas ses règles, a une poitrine plate et pratiquement pas de développement sexuel. Le garçon de 15 ans n’a aucun signe de puberté. C’est un fait qui va inquiéter les parents qui iront certainement en consultation. Là, ils sauront qu’il s’agit d’une puberté tardive. Une prise en charge sera entamée pour rendre cet adolescent ou cette adolescente normal (e) comme ses camarades.
Normalement, la puberté commence lorsque l’hypothalamus commence à sécréter un signal qu’on appelle hormone de libération des gonadotrophines stimulant la croissance des organes sexuels. Ces organes sécrètent des hormones sexuelles qui sont à l’origine de l’apparition des caractères sexuels secondaires comme la pilosité faciale, la masse musculaire, la poitrine, la pilosité pubienne et des aisselles et le désir sexuel.
Chez les garçons, la puberté survient entre 10 et 14 ans. Elle peut commencer jusqu’à 16 ans. Chez les filles, la puberté peut commencer vers les 8 ans et demi et aller jusqu’à 14-16 ans. Cependant, certains adolescents ne commencent pas ce développement sexuel à l’âge habituel. On parle de puberté tardive.
La puberté tardive se caractérise par l’absence du début de la maturation sexuelle à l’âge normal. Les adolescents concernés se développent plus tardivement par rapport aux autres du même âge, mais ils finissent par se développer normalement.
Ce retard de la puberté peut s’expliquer par certains problèmes médicaux chroniques, des troubles hormonaux, des troubles alimentaires, un excès de sport, des anomalies génétiques, des tumeurs ou certaines infections.
De façon classique, les signes sont l’absence de développement des testicules chez les garçons, et de la poitrine et des règles chez les filles. Chez le garçon, on constate un défaut d’augmentation du volume testiculaire à l’âge de 14 ans. On a aussi un intervalle de plus de 5 ans entre le début et l’achèvement du développement des organes génitaux.
Chez la fille, la puberté tardive fait qu’elle ne présente aucun développement mammaire à l’âge de 13 ans. Et puis un intervalle de plus de 3 ans entre le début de la prise de poitrine et les premières règles. On a une absence des règles à l’âge de 16 ans.
La puberté tardive peut être d’origine familiale
Chez ces adolescents, le démarrage de la croissance et la maturation sexuelle sont décalés. Le diagnostic repose sur les résultats d’un examen clinique et des analyses au laboratoire.
Le traitement dépendra de la cause trouvée
Les adolescents qui vivent une puberté tardive sont touchés sur le plan psychologique. Ils sont nettement plus petits que leurs camarades et peuvent être victimes de moqueries ou de harcèlement. Ils ne peuvent même pas en parler à leurs parents par peur ou honte. Ils sont gênés ou complexés par leur différence.
Les parents sont aussi angoissés
En cas de retard de puberté, il faut consulter rapidement un spécialiste. C’est nécessaire. Il peut demander un bilan et vous orienter vers d’autres spécialistes. Il faut privilégier le dialogue sur la sexualité avec l’enfant en famille. Ainsi, il pourra parler aisément en cas de problème avec ses parents.
Pr. Charlemagne Ouédraogo/Gynécologue-Obstétricien
…………………………………………………………………………………………………………………………
La puberté précoce : comment la reconnaître et comment aider votre enfant ?
Une fillette de 8 ans chez qui les parents constatent des signes inhabituels ne peuvent qu’être inquiets : une poitrine qui commence à se développer autour de l’âge de 8 ans, des hanches qui s’élargissent, des poils aux aisselles, des poils qui poussent sur le pubis, des règles qui apparaissent, une croissance qui s’accélère rapidement etc.
Phénomène étrange pour les parents qui sauront en consultation chez le spécialiste qu’il s’agit d’une puberté précoce en réalité. Vivre une puberté à la hâte peut être stressant pour l’enfant et ses parents. La puberté précoce est plus fréquente chez la fillette que chez le garçonnet.
La puberté précoce peut être perçue comme l’évolution du corps d’un enfant qui commence à se transformer en celui d’un adulte plutôt que prévu. Elle apparaît généralement avant 8 ans chez les filles et avant 9 ans chez les garçons. La cause est méconnue mais le surpoids et l’obésité pourraient être des facteurs de risque.
La puberté précoce se manifeste chez les filles par le développement des seins et des premières règles et chez les garçons par l’augmentation du volume des testicules et du pénis, une voix plus basse et des poils sur le visage.
Chez ces personnes, on a des symptômes courants comme une pilosité pubienne, une acné, un développement des seins chez l’homme, une glande mammaire, des menstrues précoces, une odeur corporelle, une petite taille, une pilosité faciale, des sautes d’humeur, une voix plus grave, etc.
Selon les signes, le médecin peut demander une prise de sang et un examen de Radiologie de la main pour confirmer le diagnostic. Le traitement est fonction de la cause qui sera identifiée. On peut décider avec les parents de laisser le phénomène évoluer ou de le ralentir.
Les enfants qui vivent une puberté précoce ne sont pas psychologiquement prêts et les parents n’ont pas eu le temps aussi de les préparer à vivre cette étape de leur vie. La puberté est une transition entre l’adolescence et l’âge adulte et il faut une préparation pour mieux l’aborder. Quand elle survient brutalement, elle affecte psychologiquement l’enfant.
Une fille qui est physiquement très développée avant l’adolescence est source d’inquiétude pour ses parents. Elle est exposée à des grossesses précoces et aux IST. Une grossesse précoce peut mettre en danger la vie de cette fillette car c’est une grossesse à risque.
Elle va sentir un décalage par rapport à ses camarades. Elle va avoir honte. Elle peut avoir des pleurs fréquemment à cause de la variation hormonale. La puberté précoce non traitée peut entraîner chez la petite fille une petite taille et des problèmes de fertilité à l’âge adulte.
Quand les caractères sexuels chez l’enfant apparaissent rapidement, la première chose, c’est de consulter rapidement un pédiatre, qui pourra vous orienter vers d’autres spécialistes. Ce sont des signes à surveiller. La prise en charge de la puberté précoce est pluridisciplinaire.
Pr. Charlemagne Ouédraogo/Gynécologue-Obstétricien