Tel est le message des structures impliquées dans la lutte contre le Sida et les personnes vivant avec le VIH, après quatre (4) années de disette
En octobre 2010, éclatait l’affaire dite du “Fonds Mondial” au Ministère de la Santé du Mali, et ce sur la base des “dénonciations calomnieuses” de certains maliens, vautrés, à l’époque, dans des considérations subjectives faites de haine et d’égoïsme. Comme conséquence, le Ministre de la Santé de l’époque, Oumar Ibrahim Touré, avait été contraint de quitter le gouvernement, et les dossiers le concernant, tout comme ceux de certains de ses collaborateurs, avaient été remis à la justice.
En 2013, la justice malienne avait fini par blanchir Oumar Ibrahim Touré, pendant que le Fonds mondial lui-même mettait à la porte son inspecteur en chef, le nommé Bouroussa, celui-là même qui avait accablé le Mali dans son rapport d’inspection.
Cet inspecteur en chef du Fonds mondial chassé accusait le Mali de détournement de plus de 18 millions de dollars US. Une accusation qui a amené le Fond mondial à dessaisir le Haut Conseil National de Lutte Contre le Sida (Hcnls) de la gestion de ses fonds dans notre pays pour la confier au Pnud.
Avec le recul, les responsables du Fonds mondial semblent avoir compris que le Mali a été victime d’une cabale, apparemment par son ex-inspecteur en chef Bouroussa. En effet, le 6 octobre dernier, le bureau de l’Inspection Générale du Fonds mondial, toujours dans le cadre de ses investigations, a publié un rapport sur le Mali. Ledit rapport, qui est disponible sur le site du Fonds mondial, ne mentionne nulle part une quelconque fraude, encore moins de détournement.
DES ACCUSATIONS INFONDÉES
Et des accusations de détournement de 18 millions de dollars US ressorties dans les rapports de l’ex-inspecteur en chef Bouroussa, le Fonds Mondial n’en retient qu’un montant final injustifié de 3.050 dollars US, soit 0,07 % du budget, et des factures supposées non conformes d’un montant de 2.207.055 US dollar, soit 4,88 % du budget. Et ces manquements sont qualifiés aujourd’hui par le Fond mondial de “non conformes” et non de détournements comme l’avait fait savoir en 2010 l’inspecteur en chef Bouroussa, renvoyé peu après de l’Inspection générale du Fonds.
Il y a donc, en foi de ce rapport publié il ya un peu plus d’une semaine seulement, une évolution significative dans les relations Fonds mondial en République du Mali.
Le seul couac : c’est qu’il ya quatre ans que la gestion des ressources du Fonds mondial pour la Lutte contre le VIH-Sida, la tuberculose et le paludisme est confiée au Pnud par souci d’une meilleure gestion. Et cela fait quatre ans, contrairement à cet objectif visé, que les structures en charge de la lutte contre le sida s’essoufflent, que les personnes vivant avec le VIh vivent un vrai calvaire. Non pas qu’elles ne sont pas suivies et traitées, le Hcnls et partenaires nationaux comme le Groupe Pivot/santé population, l’Arcad-Sida, se débrouillent tant bien que mal pour apaiser leur souffrance. Ce qui est en cause plutôt, c’est la façon de faire du récipiendaire principal des fonds, à savoir le Pnud, qui a adopté depuis 2010 ce qu’on appelle “Zero Cash Policy”, la “politique zéro liquidité” en français.
C’est justement pour montrer leur ras-le bol face à cette politique de l’organe gestionnaire des fonds, que le Groupe Pivot/santé population et l’Arcad-sida, avec l’accompagnement du Haut Conseil National de Lutte Contre le Sida (Hcnls), ont organisé une conférence de presse, hier. Objectifs : mobiliser les responsables nationaux, les partenaires techniques et financiers pour amener le Fonds mondial à revoir ce mécanisme de gestion qui entrave plutôt la lutte contre le sida dans notre pays, et par ailleurs appeler à la création d’un fonds national de lutte contre le sida alimenté par les ressources internes.
LE “ZÉRO CASH POLICY” DÉCRIÉ
Ces structures de la société civile, tout comme le Hcnls ne manquent pas d’arguments pour ce faire. En effet, selon elles, du moment qu’on ne parle plus de détournement et de fraude, mais plutôt des manquements perfectibles avec l’amélioration du système de contrôle interne, toute chose que les structures concernés ont améliorée depuis, il n’y a plus lieu que les malades du sida soient quelque part pris en charge par l’organe de gestion désigné par le Fonds mondial.
Le “zero cash policy” entrave pour beaucoup la lutte contre le sida sur le terrain, les exigences y afferentes n’étant pas toujours compatibles avec le tissu composé d’acteurs non alphabétisés et travaillant dans l’informel. Et à cause de ces mesures draconiennes instaurées depuis quatre ans, le Mali semble régresser dans ses résultats dans la lutte contre le sida, comme en fait mention la notation du Fonds mondial lui-même.
En effet, le Mali, avant que la gestion ne soit confiée au Pnud, avait toujours été classé dans la catégorie (A1), premier de la casse, si vous voulez, contre la catégorie (B1) aujourd’hui. En plus, avec des récipiendaires principaux autres que les acteurs nationaux (à l’époque le Hcnls et le Groupe Pivot/santé-population) plus d’un milliard de FCFA sont dilapidés par an à titre d’honoraires et salaires de ces structures internationales. Ce qui n’était pas le cas avant, lorsque les acteurs nationaux étaient les récipiendaires principaux. Ces milliards pouvaient servir au financement des plans d’actions en faveur des malades du Sida au Mali. Helas ! D’où l’urgence aujourd’hui pour le Fonds mondial de revoir sa copie, mais aussi pour les maliens d’oeuvrer à la mise en place d’un fonds national de lutte contre le sida.
En attendant, le Hcnls, le Groupe Pivot/santé population, et l’Arcad/sida attendent les résultats du comité de relecture mis en place par le Fonds mondial pour revoir les montants annoncés dans le rapport produit le 6 octobre courant, et examiner les correctifs à apporter. Un comité national ayant été mis en place pour assurer le suivi de ce dossier, les acteurs nationaux promettent de communiquer les résultats qui en sortiront.
Assane Sy DOLO
Les responsables maliens sont- ils entrain de dire que PLAN, PNUD, CRS, PSI sont des organisations bandits? Qui entravent la bonne gestion au Mali et détournent le FONDS MONDIAL de son objectif en l’empêchant de se mettre correctement en œuvre au Mali?
Et si IB avait mis l’argent de son Boeing a la disposition de la lutte contre le SIDA au Mali et au lieu d’acheter des chaussettes a CFA 30 000 IBK aurait du mettre cet argent dans la lutte contre la Malaria et la Tubersulose. Il faut arreter de mendier et prendre ses responsabilites en main.
Oui prendre ses responsabilité et donc encourager le “zero cash policy” qui est efficace et efficient et donc du coup permet ceci:chaque spécialiste joue son rôle:1médecin soigne, 1 chauffeur conduit. 1 médecin ne peut soigner /consulter les malades correctement et en même temps courir à chercher des proformas!1 DAF met en place et suit les procédures et les comptables exécutent; le même comptable ne peut recevoir,dépenser et gérer la caisse!
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