En marge de la Semaine nationale de lutte contre le paludisme, le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) et les laboratoires Sanofi ont organisé lundi une journée scientifique de lutte contre l’épidémie. Elle a servi de cadre pour partager avec les participants des actions scientifiques mises en œuvre contre la maladie.
Au Mali, comme partout en Afrique, le paludisme continue d’être l’une des premières causes de morbidité et de mortalité. Cependant, les recherches scientifiques sont mises en œuvre pour livrer un combat sans merci afin d’assainir le Mali de la maladie. C’est ce qui s’est dégagé de la journée scientifique organisé à l’Institut national de la recherche en santé publique (INRSP) le lundi 28 avril 2014 dans le cadre de la Journée mondiale et de la Semaine nationale de lutte contre le paludisme.
Le point a été fait sur les recherches faites et en cours concernant cette lutte par d’éminents chercheurs maliens. Les exposés ont porté sur les vecteurs du paludisme, les généralités sur le paludisme, le point sur les vaccins antipaludique, la chimio-prévention du paludisme et l’évolution de l’efficacité de la PID et les moustiquaires imprégnées.
Pour un Mali sans paludisme, la stratégie mise en place porte sur la prévention, la lutte anti-vectorielle, la lutte anti-larvaire et la lutte contre les adultes qui consistent à contrer la maladie dans ses différentes étapes. Pour cela, l’accent est mis sur le développement de candidats vaccins antipaludiques. Malgré ces efforts, plus de 2,1 millions de cas présomptifs ont été constatés au Mali en 2012, dont 1800 décès.
La journée a permis aux chercheurs maliens de porter à l’intention des participants les conséquences de la maladie chez la femme enceinte. Chez celle-ci, elle cause l’anémie, le faible poids de l’enfant à la naissance, l’avortement spontané, mais aussi l’invalidité temporaire, voire la mort. D’où l’objectif de leur recherche qui est d’élaborer des vaccins antipaludiques avec une efficacité d’au moins 75 % contre le paludisme clinique.
Les conférenciers ont fait savoir que le Mali a participé sur le plan mondial à l’effort de lutte contre la maladie avec un laboratoire clinique certifié. Ce qui lui a permis de réaliser 17 essais de vaccin antipaludique de 2003 à nos jours. Beaucoup de progrès ont été faits dans le cadre la lutte contre les moustiques, principale cause de la maladie, avec l’amélioration de la qualité des moustiquaires imprégnées et la pulvérisation intra-domiciliaire.
Ils ont aussi précisé que l’usage du SP, 3 doses ou plus permet la réduction du risque de faible poids à la naissance et que la chimio-prévention du paludisme saisonnier a permis de faire reculer le taux de maladie chez les enfants de moins de 5 ans.
Toutes ces actions s’inscrivent dans la nouvelle vision sur la maladie qui se fixe comme objectif d’élaborer des vaccins contre les plasmodiums falcipariums et les plasmodiums vivax sûrs et efficaces ayant une action préventive sur la maladie. Malgré ces efforts, notre pays a davantage besoin d’investissement dans la recherche contre la maladie afin d’atteindre l’objectif un Mali sans paludisme.
Youssouf Coulibaly