En coupant le ruban symbolique du second centre de dialyse du Centre Hospitalier Universitaire(CHU) du point G, le Président de la République Amadou Toumani Touré, vient du coup de faire de notre pays une terre d’accueil pour les malades souffrant d’insuffisance rénale. C’était le vendredi 16 mars dernier, en faveur de la journée mondiale du rein.
Ce nouveaux centre qui vient d’être d’inauguré par le Président de la République a vu le jour grâce l’appui d’un opérateur économique malien de la diaspora, Boubacar Batalibi Cissé, PDG des Etablissements Cissé. L’appui en question comprend : 10 nouveaux générateurs et une salle de traitement d’eau d’une valeur de 170 millions. L’édition de 2012 est célébrée sous le signe de « donner, recevoir un rein pour redonner la vie ». Elle a été marquée par une journée porte ouverte au CHU du Point G. Pour le président de l’Association malienne des insuffisants rénaux (AMADIR), Ibrahima Dembélé, il faut institutionnaliser cette journée dans notre pays à l’instar des autres pathologies comme le Sida, la tuberculose, la lèpre et cela dès l’année prochaine.
Au Mali, les insuffisants rénaux rencontrent un certain nombre de difficultés. D’abord le problème de dépistage de la maladie. Cela ne se fait pas au Mali et une grande partie des patients arrivent à l’hôpital au niveau de la phase terminale. Ainsi, la dialyse ou la transplantation ne pourront plus être évitées. Ensuite, le problème d’appareil de dialyse se pose avec acuité. Il y en a très peu et sont également d’un certain âge. Au Mali nous avons seulement 3 centres de dialyse qui fonctionnent : celui du Point G, de Badial à l’ACI et le centre GAVARDO de Sébénicoro. Il existe un centre à Kayes mais qui n’est pas encore fonctionnel. Cette concentration des centres au niveau de Bamako constitue en elle-même une autre difficulté pour ses malades. Conséquences de cette situation, de nombreux chefs de famille ont abandonné femmes et enfants pour venir s’installer à Bamako. Ils n’ont pas le choix dans la mesure où la dialyse n’existe jusqu’en 2012 que dans la seule capitale. En plus des problèmes d’électricité et d’eau courante, il y a également le manque total d’appareil approprié pour les enfants. Exemple : le cas du jeune Karamogo Sanogo, un enfant de 6 ans qui a perdu récemment la vie, faute de moyens de prise en charge rapide au CHU du point G. La dotation du CHU du Point G d’appareils permettant de prendre en charge la dialyse des tous petits s’impose.
Par ailleurs, les dialysés au Mali manquent de médicaments et à cause de ce déficit bien de malades s’adonnent à la consommation de banco (bogoni) à la recherche de calcium ou de fer. « C’est la raison pour laquelle nous demandons au Gouvernement de payer des médicaments ne serait-ce que les médicaments essentiels comme le calcium, le venofer, l’EPO, le Kayexalate, le renagel…. ». Aux yeux d’Ibrahima Dembélé, président de l’AMADIR, face à cette situation, les malades doivent toujours commander ces produits à l’extérieur. Selon Mme Diallo Madeleine Ba, ministre de la Santé, depuis sa création en 2000, l’unité de dialyse du service Néphrologie du CHU du point G a été et demeure un grand espoir pour les malades souffrant d’insuffisance rénale. Depuis cette date, l’Etat subventionne l’activité de dialyse à travers une dotation annuelle spécifique qui augmente d’année en année. Une subvention qui s’élève de nos jours à 650 millions contre 200 millions en 2000. Ce qui fait du Mali une terre d’accueil des patients venants de plusieurs pays d’Afrique comme la Guinée Conakry, le Burkina Faso, les deux Congo, le Gabon, etc.
Abdoulaye OUATTARA