A l’instar du reste du monde, le Mali a célébré, lundi 25 avril au Centre international de Conférence de Bamako, la 9ème journée mondiale de la lutte contre le paludisme. C’était sous la présidence du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Marie Madeleine Togo en présence des partenaires techniques et financiers.
Maliweb.net – Le thème retenu cette année est intitulé : « En finir pour de bon avec le paludisme ». Cela dénote la volonté de la communauté internationale à éradiquer un fléau qui a déjà fait assez de victimes dans le monde, notamment en Afrique subsaharienne où a lieu 80% des décès dus à la maladie.
Prenant la parole pour souhaiter la bienvenue aux officiels, le représentant du maire de la Commune III du district de Bamako a indiqué qu’il s’agit d’un thème qui interpelle tout le monde et à tous les niveaux.
Ce thème a été choisi, faut-il le rappeler, après des progrès indéniables obtenus par la communauté internationale dans sa guerre contre le paludisme ces deux dernières décennies. « L’Afrique subsaharienne a fait des progrès historiques et sur le plan mondial, plus de six millions de décès dus au paludisme ont été évités », affirme Paul A. Folmsbee, Ambassadeur des Etats-Unis au Mali. Pour M. Folmsbee dont le pays a investi près de 15 milliards FCFA dans la lutte contre le paludisme en 2015 au Mali, les stratégies efficaces déployées ont permis de protéger plus de 500 mille Maliens de la maladie, l’année dernière.
« Depuis 2000, il y a eu 42 à 46% de réduction des décès dus au paludisme », estime le représentant de l’OMS au Mali, Dr. Manga Lucien.
Au plan national, le ministre Marie Madeleine Togo a indiqué que le paludisme demeure un véritable problème de santé publique malgré les progrès réalisés. C’est pourquoi le gouvernement, pour relever le défi zéro décès lié au paludisme, a souscrit aux stratégies d’intervention comme la prévention par l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée avec un taux de couverture de 82% national, le traitement préventif intermittent chez la femme enceinte (20%) ou encore la chimio prévention du paludisme saisonnier chez les enfants de moins de cinq ans. Ce dernier point est même recommandé par l’OMS comme politique de lutte contre le paludisme dans tout le Sahel.
Mme Togo a expliqué aussi que le paludisme affecte jusqu’à 1,3% la croissance économique du Mali d’où la nécessité d’entreprendre des actions synergiques pour faire face à la maladie dont les pertes économiques pour le Mali étaient évaluées à près de 72 milliards FCFA en 2006.
Cependant, l’espoir est de mise avec la Stratégie technique mondiale contre le paludisme 2016-2030 aligné sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030, qui est le nouveau cadre de développement mondial approuvé par l’ensemble des États Membres des Nations Unies.
Aboubacar DICKO