Journée mondiale de lutte contre le Sida : Courage, l’épidémie recule !

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Cette célébration est un plaidoyer pour briser la chaîne de transmission du VIH et renforcer les actions de prévention et de prise en charge des malades.

A l’instar de la communauté internationale, notre pays a célébré hier au Parc national, la Journée mondiale de lutte contre le Sida. Cette cérémonie consacre également le lancement de la campagne nationale du mois de décembre, dédié à la lutte contre cette pandémie dans notre pays. L’évènement était présidé par le Premier ministre, Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, en présence des membres du gouvernement et des représentants du corps diplomatique. On y notait également la présence du secrétaire exécutif du Haut conseil national de lutte contre le Sida (HCNLS), Malick Sène, et de nombreux invités de marque.
 La Journée mondiale de lutte contre le Sida a été instituée en 1988 à Londres. Elle offre l’opportunité de récapituler les activités de lutte contre le Sida et de se projeter dans l’avenir. En d’autres termes, il s’agit de faire le point des efforts accomplis pour circonscrire la pandémie et de repenser éventuellement les stratégies de prévention et de prise en charge des personnes vivant avec le VIH en vue de briser la chaîne de transmission. Le thème de la Journée est : « objectif zéro » c’est-à-dire zéro nouvelle infection, zéro discrimination, zéro décès lié au sida. C’est aussi un appel à la mobilisation générale des pouvoirs publics et des autres acteurs impliqués dans la lutte contre le Sida pour venir à bout d’une maladie en voie de régression dans le monde. La lutte contre le fléau se conçoit dans une vision globale et dans l’implication de toute la communauté.

A cet effet, il faut centrer les efforts sur la prévention, la prise en charge des personnes infectées au VIH/Sida. Il s’agit aussi de manifester la solidarité avec les personnes vivant avec le VIH et de refuser toute discrimination à leur égard. Dans les pays en développement qui abritent la plus grande proportion de malades, les couches les plus vulnérables, notamment les femmes et les enfants, paient un lourd tribut à la maladie. Les efforts accomplis dans le cadre de la lutte contre le Sida à l’échelle planétaire sont aujourd’hui porteurs. Cet espoir a été confirmé dans le message de notre compatriote Michel Sidibé, le directeur exécutif de l’ONUSIDA, délivré par Ousmane Diouf, le coordinateur résident de l’institution spécialisée des Nations Unies au Mali. On est aujourd’hui arrivé à un point où il est possible d’annoncer avec conviction que la fin de l’épidémie est en vue, a-t-il expliqué. Des partenaires techniques et financiers accompagnent la lutte contre le Sida dans notre pays au premier rang desquels le Fonds mondial de lutte contre la tuberculose, le paludisme et le Sida ou Fonds global, la Banque africaine de développement (BAD) entre autres. Pour le représentant résident de la BAD, Tierno Diallo, « nous avons gagné des batailles mais la guerre n’est pas terminée ». Il nous faut donc poursuivre les campagnes d’information et de sensibilisation à l’endroit des jeunes qui sont des sujets à risque. Les personnes infectées au VIH/Sida sont au cœur de la lutte contre la pandémie. Elles ont témoigné de leur reconnaissance pour les efforts accomplis dans le bannissement des discriminations à leur égard.

A ce propos, la présidente du Réseau malien des personnes vivant avec le VIH (Rmap+), Mme Djerma Oumou Diarra, a rappelé qu’il y a un an, elle attirait l’attention des autorités sur la persistance de la discrimination à l’endroit des personnes vivant avec le VIH. « Le thème retenu cette année pour célébrer cet événement, nous conforte et démontre que des actions d’envergure ont été faites pour nous soutenir » a-t-elle noté. Elle a toutefois évoqué, la nécessité de redoubler d’efforts, d’aide extérieure et d’améliorer la gouvernance du Fonds global. Il faut rappeler qu’il y a quelques années, les chefs d’Etat et de gouvernement réunis à Abuja ont décidé de relever le niveau de l’ancrage institutionnel de la lutte contre le Sida, en le rattachant soit à la Présidence pour certains pays, soit à la Primature pour d’autres. Cet organe de coordination de la lutte contre le Sida dans notre pays, multiplie les initiatives et les actions pour l’efficacité de la réponse nationale au Sida. Malick Sène s’est ainsi félicité du recul du taux de prévalence de la maladie. De 1,7 % en 2001, ce taux est passé à 1,3% en 2006, soit un gain de 0,4% en 5 ans. Et nous comptons repousser ce taux sous la barre de 1% lors de la prochaine enquête de santé et de démographie, a indiqué Malick Sène. Il convient de noter que la lutte contre la pandémie intègre les priorités gouvernementales.

Les pouvoirs publics font de gros efforts dans la prévention et la prise en charge des personnes infectées au VIH. Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé a jugé réconfortant de savoir que l’épidémie se stabilise et que la tendance générale est à la baisse dans les pays africains comme le nôtre. Dans la gestion des ressources du Fonds mondial, notre pays a été confronté à des difficultés liées à des présomptions de malversations. Sur la base de rapports des missions d’inspection du Fonds, les décaissements ont été arrêtés dans notre pays. Ce qui a provoqué une démotivation des acteurs sur les sites de prises en charge et dans les organisations non gouvernementales fortement impliquées dans la lutte. Le Premier ministre a apaisé les uns et les autres. Tous les acteurs impliqués dans la lutte contre le sida dont les activités ont été entravées par l’arrêt des décaissements seront indemnisés sur des ressources de l’Etat, dégagées à cet effet. Au menu de la journée, il y avait des prestations artistiques, des témoignages et des sketches.

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