Le secrétaire général du ministère de la Santé et du Développement social, Abdoulaye Guindo, a présidé, le jeudi 25 avril 2024, la 17ème édition de la journée mondiale de lutte contre le paludisme. Une journée mise à profit pour évaluer le chemin parcouru dans la lutte contre cette maladie et de dégager des perspectives.
Le Mali, à l’instar de la Communauté internationale, célèbre le 25 avril, la journée mondiale de lutte contre le paludisme. Pour cette 17ème édition le thème retenu est ‘’promouvoir l’équité en santé, égalité des sexes, droit de la personne’’. Il s’agit, à travers ce thème, de mettre la lumière sur les obstacles liés à l’équité en santé, à l’égalité femmes-hommes et aux droits humains dans la lutte contre le paludisme en vue de parvenir à des mesures concrètes pour y remédier.
Pour l’accès aux soins de santé y compris la prévention et la prise en charge des cas du paludisme, l’OMS recommande aux pays affectés de mieux adapter leurs politiques et stratégies de lutte en faveur des catégories le plus souvent défavorisées dans la société comme les réfugiés, les migrants et les personnes déplacées, les jeunes enfants et les femmes enceintes dans les milieux pauvres et éloignés, les orphelins et les personnes handicapées.
La dangerosité de cette maladie n’est plus à démontrée. Selon le représentant pays de l’OMS au Mali, Dr. Christiann Itama Mayikuli, le paludisme constitue, à ces jours, l’une des plus grandes préoccupations de santé publique dans les pays de l’Afrique subsaharienne. Il constitue, selon lui, une des premières causes de morbidité et de mortalité.
Les chiffres évoqués par Christiann Itama Mayikuli donnent la chair de poule malgré que cette maladie soit évitable et traitable. Selon lui, En 2022, l’Afrique a enregistré en elle seule environ 94 % des cas de paludisme et 95 % des décès dus au paludisme dans le monde. Poursuivant, il a fait savoir qu’une étude de l’OMS et du Fonds mondial publiée en 2021 a estimé que les enfants de moins de 5 ans des ménages les plus pauvres de l’Afrique subsaharienne avaient 5 fois plus de risque d’être infectés par le paludisme que ceux des pays développés.
Pourtant, la stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme qui couvre la période 2016-2030 a été adoptée, si l’on en croit Christiann Itama Mayikuli. Il s’agit, à travers cette stratégie, de baisser des taux d’incidence et de mortalité liés au paludisme d’au moins 90 % par rapport au niveau de 2015, d’éliminer le paludisme dans au moins 35 pays et la prévention de la réapparition du paludisme dans tous les pays où il a disparu.
Le Mali n’est pas resté en marge de cette lutte contre le paludisme, selon Dr. Guindo. Selon lui, la riposte moderne de lutte contre le paludisme a permis de prévenir, entre 2019 et 2023, près de 2 milliards de cas de paludisme et d’éviter environ 10 millions de décès. Ce résultat est consécutif aux actions entreprises par le gouvernement et ses partenaires. Il s’agit de la gratuité des traitements pour les enfants de moins 5 ans et les femmes enceintes, la gratuité des tests de diagnostic, l’organisation des campagnes de chimio-prévention chaque année, et les campagnes de distribution des moustiquaires imprégnées. Ces différentes interventions ont permis d’atteindre certains résultats positifs.
L’occasion a été bonne pour M.Guindo d’annoncer que le comité scientifique international vient de mettre en place le premier vaccin contre le paludisme. « L’introduction de ce vaccin permettra de jouer un rôle capital dans cette croisade contre le paludisme » a-t-il fait savoir. C’est ainsi que M.Guindo a invité l’ensemble des acteurs et la population à se mobiliser pour la prévention, la détection et le traitement de cette maladie.
Bissidi SIMPARA