27Avant la cérémonie officielle, placée sous la présidence de la Première Dame, Mme Kéita Aminata Maïga, le Directeur du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), Dr Diakalia Koné et le Point focal Palu de la représentation de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) au Mali, Dr Cheick Oumar Coulibaly, ont animé un point de presse pour dresser l’état des lieux de cette pandémie au Mali et dans le monde.
La Journée mondiale de lutte contre le paludisme est l’occasion au Mali de mener un vibrant plaidoyer pour poursuivre les investissements en mobilisant les fonds nécessaires, amener les décideurs à respecter les engagements en matière de lutte contre le paludisme et également de faire connaitre les progrès en matière de prise en charge des patients, de prévention de la maladie, de recherches et de développement de candidats-vaccins, lors d’une journée scientifique qui aura lieu le 28 avril prochain à l’INRSP.
Selon les experts de l’OMS, près de la moitié de la population mondiale est exposée au paludisme, mais la plupart des cas et les décès qui lui sont imputables surviennent en Afrique subsaharienne. Au Mali, le paludisme demeure un problème majeur de santé publique, de par ses impacts sur la mortalité et la morbidité, surtout chez les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans.
Selon les chiffres du Système d’information sanitaire, le paludisme représente 40% des consultations dans les formations sanitaires publiques. En 2014, le nombre de cas enregistrés était de 2 584 317, 1 784 469 cas simples et 799 848 cas graves, ce qui a entrainé 2 280 décès, soit un taux de létalité de 0,9%. La population – cible pour nos autorités sanitaires s’élève à 3 500 000 enfants de moins de 5 ans et 900 000 femmes enceintes prioritairement.
Le Dr Diakalia Koné expliquera à l’assistance les stratégies de lutte contre le paludisme actuellement mises en œuvre au Mali. Pour la prévention, il s’agit de la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide de longue durée (MILD) et de destruction des vecteurs et de leurs gîtes. S’y ajoutent les traitements préventifs intermittents (TPI), soit en administrant à la femme enceinte 3 comprimés de sulfadoxine pyriméthamine (SP) mensuellement à partir du 4ème mois de grossesse, soit en faisant une prévention mensuelle du paludisme saisonnier chez les enfants de moins de 5 ans d’août à décembre, à base de SP et d’amodiaquine.
En matière de prise en charge de la maladie, gratuite pour les enfants de moins de 5 ans, l’Etat s’engage sur la voie de la gratuité pour les TDR (Tests de dépistage rapide), qui permettent en cas de positivité d’administrer très rapidement le traitement adéquat. Des avancées notables sont donc là, mais la mobilisation doit rester de mise.
La stratégie de lutte contre le paludisme repose aussi sur la communication, l’information et l’éducation, ainsi que le suivi-évaluation et les supervisions des agents de santé communautaires qui travaillent au sein des diverses localités du pays. Ils sont actuellement 2 437 fonctionnels et l’objectif est qu’il y en ait 4 883 en 2018.
Le Pr Mahamadou Théra du MRTC, également présent, a donné des informations concernant les candidats-vaccins actuellement testés dans notre pays. Certains sont prometteurs et l’espoir est donc permis d’aboutir un jour à l’éradication du paludisme, même s’il ne faut pas être trop pressé.
Ramata Diaouré
Journée mondiale de lutte contre le paludisme :
Total Mali offre 180 moustiquaires à 135 enfants du VESOS de Sanakoroba
Le Groupe Total n’est pas resté en marge de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme. Outre la sensibilisation de ses travailleurs, à travers le port d’un pin «Contre le palu, j’agis», le géant pétrolier français s’est aussi manifesté par une action citoyenne.
En effet, en prélude à la célébration de la journée, Total Mali a offert, le vendredi 24 avril dernier au Village d’enfants SOS de Sanakoroba, 180 moustiquaires imprégnées d’insecticide et des livrets. Ces dons ont été remis par le Directeur général de Total Mali, Jean François Schoepp, accompagné du chef de projet GPL, communication et relations publiques.
Selon ce dernier, la société Total Mali, filiale du Groupe Total, a choisi cette année le village d’Enfants S0S de Sanankoroba pour la Journée mondiale de lutte contre le paludisme. A l’en croire, ce choix s’inscrit en droite ligne de la charte de son groupe, qui met en priorité la santé des personnes partout où il exerce ses activités.
«Parmi ces personnes, il y a des couches très fragiles dont votre structure a la charge, les enfants. Total Mali sait que la protection des enfants en matière de santé est un effort collectif, à partager surtout avec attention pour la santé de ceux qui n’ont pas encore traversé la phase délicate de l’adolescence. C’est pour soutenir vos efforts que nous sommes présents aujourd’hui, afin de doter chaque enfant à votre charge d’une moustiquaire imprégnée pour traduire la volonté de notre société de contribuer au développement correct des citoyens de demain.
Ces enfants sont des semences qu’il faut entretenir, afin de leur permettre d’assurer la relève, là où leur destin les guidera par votre clairvoyance. Nous vous demandons de voir plus le symbole que la valeur de notre geste, car il n’y a rien de trop pour des enfants que nous chérissons tous. Au nom de la Direction Générale de Total Mali et de l’ensemble du personnel, nous vous remettons ce lot de moustiquaires imprégnées pour vous aider à aider nos chers enfants à se protéger contre le paludisme», a-t-il déclaré.
Pour sa part, le Directeur général de Total Mali a affirmé «pour nous, les enfants sont très importants, surtout quand ils sont défavorisés. Ils sont l’avenir. Il faut les aider à assurer leur développement. On trouve le palu dans toute l’Afrique sud saharienne. Ce qui est important, c’est la sensibilisation et la protection. C’est pourquoi nous leur offrons aujourd’hui des moustiquaires imprégnées et des livrets très expressifs».
C’est avec joie et émotion que le Directeur du VESOS de Sanakoroba, Mallé Cissé, a accueilli cette donation. Tout sourire, il a indiqué que les moustiquaires sont les meilleurs moyens de protection contre le palu. «Quand chacun est protégé contre cette maladie, je pense que c’est une contribution de taille. Parce que, pour se développer, il faut être en bonne santé. Cette action s’inscrit dans le cadre de la prévention et de la lutte contre le paludisme», a-t-il martelé.
Youssouf Diallo