Il faut désormais se faire à ce nouvel acronyme, venu des Etats-Unis. PMI, cela veut dire President’s Malaria Initiative, ou initiative du Président contre la malaria, et c’est un partenaire de premier plan de notre gouvernement dans la lutte contre le paludisme dans notre pays.
D’après l’UNICEF, dans un communiqué relatif à la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme, le 25 avril, “le paludisme est à la fois évitable et curable. Des études ont montré que lorsque les enfants d’une même communauté dorment chaque nuit sous une moustiquaire imprégnée d’insecticide, la mortalité infantile globale peut diminuer de près de 20 pour cent.
Pourtant, des centaines de milliers d’enfants, essentiellement en Afrique, périront faute d’avoir eu accès à ces moustiquaires ou à des médicaments indispensables dans les 24 heures suivant l’apparition des premiers symptômes. Attendre ne fût-ce que six heures pour administrer le traitement peut entraîner la mort d’un enfant malade.
De 2004 à 2010, plus de 400 millions de moustiquaires ont été envoyées dans des pays où le paludisme est endémique, dont 290 millions rien qu’en 2008. Ces 290 millions de moustiquaires suffisent pour couvrir approximativement 80 pour cent des “besoins nets en moustiquaires calculés par les pays” dans toute l’Afrique.
Ces efforts ont entraîné de réels progrès. Le total mondial des décès dus au paludisme a reculé de 20 pour cent de 2000 à 2009 – des statistiques qui représentent des milliers de jeunes vies sauvées.
Les pays qui ont systématiquement fait de la prévention antipaludique à grande échelle affichent une réduction significative de la charge que représente cette maladie dans les centres de santé. Des zones endémiques comme l’Érythrée, Madagascar, Sao Tomé-et-Principe, la Zambie et Zanzibar ont connu une baisse de plus de 50 pour cent des cas confirmés de paludisme ou des admissions et décès dus à ce fléau.
Non seulement la lutte contre cette maladie sauve des vies, mais elle a des retombées sanitaires et économiques positives. Par exemple, éliminer le paludisme, c’est diminuer la quantité de travail de centres de santé surchargés. Réduire le nombre de cas de paludisme, c’est améliorer la santé des femmes enceintes et par voie de conséquence, celle de leurs bébés. Contrôler le paludisme, cela peut aussi faire baisser le nombre de décès dus à la malnutrition, car les enfants affaiblis risquent davantage de mourir en cas de paludisme”.
C’est fort de ces constats que le gouvernement des Etats Unis d’Amérique s’est engagé à côté du nôtre, grâce à l’Initiative du Président contre la malaria (Initiative PM), pour lui permettre de relever le défi de la couverture universelle des populations en moustiquaires imprégnées d’insecticide. Pilotée par l’USAID et mise en œuvre par Population Services international (PSI Mali), l’Initiative appuie quatre interventions de notre plan stratégique de lutte contre le paludisme. Il s’agit tout d’abord de la prévention, à travers l’achat et la distribution de moustiquaires imprégnées (MII) et la prévention des mères au cours de la grossesse par le traitement préventif intermittent (TMI). S’y ajoutent la pulvérisation intra domiciliaire et le traitement adéquat des cas par des médicaments efficaces, y compris le diagnostic biologique effectué à l’aide de tests rapides.
A l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme et de la Semaine nationale 2011, qui a eu lieu à Sélingué, conjointement avec le lancement de la Semaine africaine de la vaccination (SAVAC), la Directrice de l’USAID au Mali, sous la présidence effective de Mme le ministre de la santé, Mme Diallo Madeleine Ba, s’est félicitée de l’engagement de notre pays dans la lutte contre ce fléau.
Rappelant que, pour atteindre la couverture universelle, il fallait au Mali 8 600 000 moustiquaires imprégnées d’insecticide, Mme Black a déclaré quelle était la contribution du gouvernement américain à ce qu’elle a appelé une noble cause.”Elle se chiffre à 3 610 000 moustiquaires, pour une valeur de plus de 25 millions de dollars américains, soit plus de 12 milliards de francs CFA. cette contribution couvre l’achat, le transport et la distribution des moustiquaires jusqu’aux points de distribution dans les aires de santé. Elle profitera à plus de 7 millions de personnes, y compris les femmes et les enfants”. Mme Black invitera les populations bénéficiaires à une utilisation correcte des moustiquaires, c’est à dire à les utiliser toutes les nuits, en toutes saisons.
La nouvelle campagne de distribution, assurée par PSI Mali, a innové dans le processus. C’est sur la base d’un recensement des habitants de chaque concession qu’elle sera, en effet, effectuée. Après ce premier passage, ce sont des coupons nominatifs qui seront remis aux chefs de familles, sur la base d’une moustiquaire pour deux personnes. Munis de ce sésame, ils n’ont plus qu’à se présenter sur les sites de collecte, qui sont divers et variés, pour récupérer leur dotation. L’objectif recherché est, au terme de la campagne, d’arriver à un taux de possession de MII de 85% sur l’ensemble de la population malienne, l’étape sikassoise étant la première.
Suivront ensuite les régions de Ségou et de Mopti, puis les 3 régions du Nord, avant Kayes et Koulikoro. Bamako bouclera la boucle.
Chaque moustiquaire imprégnée, dont la qualité a été contrôlée par un organisme indépendant, a une durée de vie de 3 à 4 ans, pour plus ou moins 20 lavages. Par cette nouvelle campagne, c’est un effet dit de masse qui est recherché, au-delà des distributions précédentes, qui ciblaient les enfants de moins de 5 ans et les femmes en grossesse.
Cette quatrième édition de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme était placée sous le thème “Progrès réalisés et impacts”, avec comme slogan “Ensemble, nous pouvons faire plus”. Comme l’a rappelé Mme Diallo Madeleine Ba, le Mali a pour objectif zéro décès dû au paludisme d’ici à 2015, après une période où des progrès significatifs ont été enregistrés par notre pays.
Après avoir exhorté tout un chacun à se mobiliser pour faire baisser le taux des motifs de consultation pour paludisme dans les formations sanitaires publiques, qui était en 2009 de 38,4%, Mme le ministre de la Santé a salué la stratégie novatrice mise en œuvre aujourd’hui, en lui souhaitant une réussite totale.
Ramata Diaouré