Le cancer constitue aujourd’hui l’une des principales causes de mortalité dans le monde avec 8,8 millions de décès en 2015. Au Mali, les données du registre des cancers institué en 2010 montrent que les femmes sont les plus touchées avec 696 cas soit 51%. Face à ces statistiques alarmantes, le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Pr. Samba Sow, appelle à un dépistage précoce pour permettre un traitement efficace de la maladie.
Le Mali, à l’instar de la communauté internationale, célèbre le 04 février de tous les ans la journée mondiale de lutte contre les cancers. Le thème retenu cette année est : «nous pouvons, je peux».
Selon l’Organisation mondiale de la santé, le terme général de cancer s’applique à un grand groupe de maladies pouvant toucher n’importe quelle partie de l’organisme. On parle aussi de tumeurs malignes ou de néoplasmes. L’un des traits caractéristiques du cancer est la prolifération rapide de cellules anormales qui, au-delà de leur délimitation habituelle, peuvent envahir des parties adjacentes de l’organisme, puis essaimer dans d’autres organes.
En effet, le cancer constitue aujourd’hui la deuxième cause de mortalité dans le monde. Plus de 70% de tous les décès par cancer surviennent dans les pays à faibles revenus et à revenus intermédiaires où les ressources susceptibles d’être affectées à la prévention, au diagnostic et au traitement sont limitées voire inexistantes. On estime que plus de 40% des cancers sont évitables. Pourtant, la très forte augmentation des facteurs de risque tels que le tabagisme, l’abus de l’alcool et certaines infections contribuent à l’accroissement du nombre de cas de cancer dans les pays à faibles revenus ou à revenus intermédiaires. Le tabagisme à lui seul est à l’origine d’environ 1,5 million de décès par cancer chaque année.
Au Mali, les données du registre des cancers institué en 2010 montrent que les femmes sont les plus touchées avec 696 cas soit 51%. Ces données montrent à suffisance l’ampleur du problème et justifient pour le Mali l’adoption d’une politique nationale de prévention et de lutte contre les cancers. Par ailleurs, des acquis non moins importants ont été réalisés en matière de lutte contre les cancers. Parmi lesquels, on peut citer, entre autres, la réalisation d’une étude des facteurs étiologiques ou facteurs de risque (infections à papilloma virus et à herpès simplex virus 2, facteurs socio-économiques et comportementaux) ; l’introduction du dépistage du cancer du col de l’utérus dans le paquet minimum d’activité ; l’existence d’associations de lutte contre les maladies cancéreuses ; une étude pilote pour l’introduction du vaccin contre HPV dans les districts de la Commune, Commune V et dans le district de Fana.
Face à cette situation, le gouvernement du Mali s’est beaucoup investi dans la prévention et la prise en charge des cas de cancer. C’est ainsi que la politique nationale de lutte contre les maladies non transmissibles dont le cancer, assortie d’un plan d’action, sera bientôt soumise à validation ; le plan d’action de lutte contre le cancer du col de l’utérus a été validé en réunion de Cabinet élargie ; la mise à disposition de médicaments anticancéreux pour une valeur d’environ 285 millions de francs CFA chaque année ; la gratuité de la chimiothérapie ; la création d’un service de radiothérapie à l’hôpital du Mali.
Dans son adresse à la télévision nationale, à la veille de la journée, le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Samba Sow, a invité la population à participer massivement aux activités de cette journée, mais aussi à soutenir cette semaine par la fréquentation des services de santé pour le dépistage précoce des cancers du col de l’utérus et du sein.
«Le cancer fait peu parler de lui et pourtant il tue beaucoup. Dépisté à temps, il peut guérir, c’est tout l’intérêt de cette journée afin de faire prendre conscience à toutes et à tous de la nécessité d’un dépistage précoce permettant d’arriver à une guérison certaine. Aussi, la prévention à travers une lutte contre les facteurs de risque tels que le tabac, l’abus de l’alcool, certaines infections et l’alimentation mal équilibrée est fortement conseillée», a-t-il déclaré.
Diango COULIBALY