Le Mali a célébré le week-end dernier (samedi 19 et dimanche 20 novembre 2022) la Journée mondiale de l’Enfance (JME) qui marque aussi cette année le 33e anniversaire de la Convention relative aux droits de l’Enfant (CDE). Les manifestations commémoratives ont été organisées par le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille (MPFEF) avec le Fonds des Nations unies pour l’Enfance (UNICEF) à la Cité des enfants.
«Pour chaque enfant, participation, égalité de droits et inclusion» ! Tel était cette année le thème de la célébration au Mali de la Journée mondiale de l’Enfance (JME). L’Unicef a profité de ce «moment fort de plaidoyer» pour rappeler «la nécessité de continuer à nous engager avec enthousiasme pour chaque enfant, pour chaque droit».
Cette année, le MPFF, l’Unicef et les associations sportives (Association pour la Promotion de la jeunesse et des sports/APJS, Handisport Mali et Right to Play) se sont joints aux enfants, adolescents et adolescentes pour utiliser le jeu et le sport comme facteur d’inclusion et de progrès pour chaque fille ou garçon. «En plus de l’effet positif sur la bonne santé physique et mentale, le sport est un excellent terrain pour expérimenter l’égalité grâce aux équipes mixtes et inclusives», a souligné un communiqué publié par l’Unicef à la fin de cette journée.
Ainsi, samedi dernier (à la Cité des Enfants de Bamako et à travers le pays) des centaines d’enfants (organisés en équipes mixtes et inclusives) se sont initiés à des sports et jeux qu’ils n’avaient jamais pratiqués. Il s’agit du cécifoot (foot pour les non-voyants), du basket-ball, du volley-ball, de la course à pied, des arts martiaux et des jeux traditionnels comme le wali. De «très beaux moments de brassage», selon l’Unicef. «J’ai déjà remporté trois médailles d’or au niveau international en handisport au 100 m, 200 m course et saut en longueur», a rappelé Aminata, 15 ans.
Le droit à l’inclusion et la non-discrimination sont centraux dans la Convention des Nations unies relative aux droits de l’Enfant (CDE) pour laquelle le Mali s’est engagé parmi les premiers, en la ratifiant dès 1990. Un engagement qui a relativement porté ses fruits. «Le taux de mortalité infantile est passé de 113 % en 2001 à 54 % en 2018», a déclaré Mme Wadidié Founé Coulibaly, ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille. Ceci confirme l’engagement du gouvernement et de tous les Partenaires techniques et financiers (PTF) pour le droit des filles et des garçons à la survie.
Malgré ces avancées, d’autres droits des enfants sont encore fragiles. Ainsi, l’Unicef s’inquiète pour le droit des enfants à l’éducation. Et cela d’autant plus que, en juin 2022, près de 1 766 écoles étaient fermées, affectant environ un demi-million d’enfants en âge d’être scolarisés. L’organisme onusien a néanmoins salué «le courage du personnel enseignants» et a souligné «l’importance à respecter les principes de la Déclaration sur la sécurité des écoles que le Mali a approuvée et qui insiste sur la continuité de l’éducation durant les conflits armés…».
L’exclusion et la discrimination facteurs de précarité
«Les enfants du Mali veulent étudier en toute sérénité», a déclaré Samba Diallo, représentant du Parlement des enfants du Mali, lors de la cérémonie de célébration de la Journée mondiale de l’Enfance. «Ce sont les enfants et leurs familles qui paient le plus lourd tribut de la crise du Sahel», a déclaré Andrea Berther, représentante par intérim de l’Unicef au Mali. «Pourtant, les filles et les garçons sont le plus grand atout pour le développement du Mali. Profitons de chaque opportunité pour leur donner la parole et les moyens d’exprimer le changement positif dont ils sont porteurs», a-t-elle souhaité.
Publié le 18 novembre 2022 et intitulé «Des droits bafoués : Les effets de la discrimination sur les enfants», le rapport de l’Unicef au niveau mondial, démontre «l’ampleur de la discrimination sur l’éducation et la santé des enfants ainsi qu’en matière d’enregistrement des naissances et d’accès à un système de justice équitable». Il met en exergue «les importantes disparités subies par les groupes minoritaires et ethniques».
«L’exclusion et la discrimination font courir aux enfants le risque d’être exclus et de vivre à jamais dans la précarité», a déclaré Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF. «Cette situation a des conséquences néfastes pour nous tous. Protéger les droits de chaque enfant, quelles que soient son identité et son origine, est le plus sûr moyen de bâtir un monde plus juste, plus pacifique et plus prospère pour tous», a-t-elle poursuivi.
Célébrée chaque année le 20 novembre, la Journée mondiale de l’Enfance nous rappelle qu’ensemble nous pourrons atteindre notre objectif commun qui est de «permettre à chaque enfant, à travers le Mali, de jouir de tous ses droits». Cette année, elle a coïncidé avec le coup d’envoi de la Coupe du monde «Qatar 2022» offrant ainsi aux acteurs de la protection de l’Enfance «une occasion unique d’engager de manière créative de nouveaux publics et de placer les problèmes des enfants en tête de l’agenda mondial» !
Naby
Ce sont les occiyqui mangent les petits enfants…
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